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Actualités - ANALYSE

Sud : une évolution diplomatique toujours floue

Uri Lubrani, patron politique de l’occupation, affirme que Tel-Aviv adopte effectivement une position toute nouvelle en cessant de lier un retrait du Sud à la conclusion d’un traité de paix avec le Liban ou avec la Syrie et en se contentant de réclamer des arrangements sécuritaires. Mais pour Beyrouth c’est bonnet blanc et blanc bonnet ou plutôt, par leurs différentes variations sur le thème du retrait les Israéliens, estiment les dirigeants locaux, ne font que manœuvrer et dresser des pièges. Pour sa part un ancien ministre veut bien «concéder comme un élément nouveau le fait qu’ Israël parle de la 425 et proclame verbalement qu’il reconnaît enfin — vingt ans après sa promulgation — cette résolution du Conseil de sécurité. Mais c’est tout, et c’est même une fausse reconnaissance puisqu’Israël formule des exigences alors que cette même 425 lui ordonne de se retirer du Liban sans aucune condition. Cependant dans ce cadre l’Etat hébreu cesse de réclamer une normalisation des relations bilatérales préalable au retrait ainsi qu’une période transitoire-probatoire de six mois de «cohabitation» entre ses forces et l’armée libanaise qui se déploierait avant le retrait dans la bande frontalière. Mais le désarmement du Hezbollah, la neutralisation de la résistance sont toujours requis ainsi que des assurances pour le sort des membres de l’ALS et autres collaborateurs de l’occupant. Ce sont ces différentes conditions qui se trouvent regroupées sous le titre général de «garanties de sécurité» présenté par les dirigeants israéliens». «A supposer qu’on veuille en discuter, poursuit cet ancien ministre, il faut qu’Israël, si sa volonté de retrait est vraiment sérieuse, explicite en détail ce qu’il recherche. Le Liban a en effet fait l’expérience amère, à Washington puis au Maryland, de pourparlers bilatéraux prolongés à travers lesquels les Israéliens noyaient constamment le poisson, multipliaient les atermoiements et les chausse-trappes, sans parler des négociations de Nakoura ou de Kyriat Shmona dans les années quatre vingt». Questions «Il s’agit de savoir, poursuit cette personnalité, ce que le terme «mesures de sécurité» veut dire exactement. S’agit-il de réactiver, en l’actualisant, la convention d’armistice de 1949? De conclure un nouvel accord qui lui serait globalement semblable? De permettre à l’Etat hébreu d’installer des stations de préalerte, des miradors de surveillance en territoire libanais et de patrouiller dans l’espace aérien libanais? De l’autoriser à exercer le cas échéant un droit de poursuite et de traque des éléments «terroristes» également en territoire libanais? Autant de questions, autant de réponses différentes. Il est clair en effet qu’il existe des points qui peuvent se discuter, comme le rétablissement d’un dispositif sécuritaire frontalier spécial, d’ailleurs prévu dans la convention de 1949 dont le Liban ne cesse de se réclamer. Par contre tout le reste est rejeté. Et surtout cette soi-disant «mesure de sécurité» demandée par Yitzhak Mordehaï qui consisterait à désarmer préalablement le Hezbollah. Car c’est là bel et bien une condition israélienne pour le retrait et le Liban, comme la 425 l’y autorise, n’admet pas qu’on lui pose de conditions pour reprendre son droit et son territoire». Et de répéter qu’en tout cas «il n’est nul besoin d’engager des négociations bilatérales pour remettre à l’honneur la convention d’armistice de 1949. Il n’y a pas non plus de «mesures» à prendre du côté libanais avant le retrait israélien et c’est au Liban de juger s’il doit y en avoir après. La 425 ne nécessite aucune interprétation. Elle est très claire et Israël n’a qu’à l’appliquer s’il veut se sortir enfin du guêpier libanais comme il le déclare.Le texte ne prévoit ni des mesures de sécurité, ni la neutralisation préalable de la résistance active ni des assurances pour l’ALS.Il ordonne impérativement la restitution au Liban, immédiate et inconditionnelle, du territoire occupé par Israël, sous l’œil de la FINUL. C’est seulement «pour faciliter la tâche de cette force intérimaire des Nations-Unies» que la résolution numéro 426, qui est en quelque sorte le décret d’application de la 425, prévoit dans son article huit «des arrangements avec Israël et avec le Liban». Aucune équivoque n’est possible: ces «arrangements» ont trait uniquement au mécanisme de retrait, que la FINUL doit superviser, et ne peuvent en aucun cas servir de prétexte pour un dispositif permanent après le retrait et encore moins pour des conditions préalables comme le désarmement du Hezbollah, comme le prétend Israël. Pour mettre un terme à toute équivoque, le Liban a bien raison d’estimer que s’il faut engager des pourparlers sur le retrait ce n’est pas à lui de le faire, mais à l’ONU, via la FINUL». Un point de vue que partagent entièrement les officiels libanais, le ministre des Affaires étrangères M. Farès Boueiz répétant que la 425, contrairement à la 242, ne nécessite aucune explication de texte, n’autorise aucune condition et ne donne lieu à aucune négociation de fond. Reste à savoir si en associant le Sud au Golan on n’a pas un peu trop fondu la 425 dans la 242…
Uri Lubrani, patron politique de l’occupation, affirme que Tel-Aviv adopte effectivement une position toute nouvelle en cessant de lier un retrait du Sud à la conclusion d’un traité de paix avec le Liban ou avec la Syrie et en se contentant de réclamer des arrangements sécuritaires. Mais pour Beyrouth c’est bonnet blanc et blanc bonnet ou plutôt, par leurs différentes...