La propriétaire d'un hôpital condamnée pour commerce de nourrisson

Une première dans les annales judiciaires libanaises. La Cour d’assises du Mont-Liban siégeant sous la présidence de M. Jo-seph Ghamroun, a condamné hier Olga Mikhaël Hayeck, propriétaire d’un hôpital à Beyrouth, à une peine de vingt mois de prison pour avoir vendu un enfant à un couple de Libanais. Son complice, Antoine Chéhadé Geagea, le père de l’enfant destiné à l’adoption, a été condamné, pour sa part, par contumace, à quatre ans de prison, et à été déchu de ses droits civiques. Les faits remontent au mois de juillet 1992. Olga Hayeck, propriétaire de l’hôpital «Prince», à Achrafieh et Antoine Geagea, tous deux joueurs invétérés, décident de vendre l’enfant qu’Antoine Geagea et son épouse attendaient. Quelques jours après un accouchement difficile par césarienne, le 28 juillet 1992, ils avaient vendu, en échange d’une somme de 10.000 dollars, le petit Rabih qui venait de naître, à un couple sans enfants, Nadim Barakat et son épouse Choukrieh, née Jabbour, laissant croire à la femme d’Antoine que le bébé avait été victime d’un accident de santé. Mais le drame affectif provoqué chez la mère par l’annonce de la mort du bébé, avait ému une infirmière de l’hôpital, Chafica Sadek, qui a révélé le subterfuge. Quelques semaines plus tard, Antoine et son épouse récupéraient leur enfant et restituaient l’argent au couple qui l’avait, de bonne foi, adopté. Mais entre-temps, à la suite d’une double plainte présentée par la mère contre le père de l’enfant et la propriétaire de l’hôpital, le Parquet avait été alerté.