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Actualités - REPORTAGE

Les professeurs de l'UL manifestent place de l'étoile pour des conditions de vie plus dignes (photo)

La Place de l’Etoile a de nouveau servi de cadre, hier, à un sit-in de protestation organisée en même temps que la séance plénière du Parlement. Ce sont les professeurs et les employés de l’Université Libanaise, cette fois, qui avaient décidé de se rassembler à partir de 11h pour communiquer directement aux députés, dont plusieurs ont dialogué directement avec eux, leurs revendications concernant l’université et l’échelle des salaires. Ils espéraient que, cette fois, leur voix n’allait pas se perdre dans le désert. Un communiqué, exposant les revendications des professeurs, a été distribué au cours du sit-in. A l’issue de l’assemblée, une délégation de manifestants, conduite par le député Mohammed Abdel-Hamid Beydoun (Amal), a présenté un memorandum au président de la Chambre, M. Nabih Berry. Ce dernier a promis d’appuyer les demandes de l’UL, et a déclaré que le projet de nouvelle échelle des salaires sera étudié en commission avant le 15 avril prochain, si le gouvernement le transmet à la Chambre en temps dû. La manifestation avait été décidée par la Ligue des professeurs pour revendiquer l’approbation longtemps reportée par le gouvernement de la nouvelle échelle des salaires du secteur public. Les manifestants comptaient aussi protester contre les obstacles financiers, administratifs et surtout politiques qui empêchent le développement de l’université. C’est donc pour dénoncer cette situation que quelques centaines de professeurs et d’employés de l’UL, ainsi qu’un certain nombre d’étudiants, ont manifesté, brandissant des banderoles et scandant des slogans tels que: «Oui à l’université et à l’enseignement démocratique» ou «Oui au réajustement de l’échelle des salaires». Des tracts appelant à un enseignement et à une université démocratiques jonchaient le sol.D’autres slogans condamnaient avec plus de violence les conditions de vie misérables des enseignants et la politique actuelle du gouvernement, notamment en ce qui concerne l’UL: «Non aux ingérences politiques dans les affaires de l’Université Libanaise», «Nous travaillons dans le secteur de l’enseignement mais nous ne pouvons pas assurer l’éducation de nos enfants», «Même les 20% d’augmentation ne peuvent assurer une vie digne», etc. Malgré l’ambiance relativement calme, les manifestants avaient l’air déterminé, «Nous sommes prêts à prolonger notre sit-in autant qu’il le faudra», déclare M. Issam Khalifé, président de la Ligue des professeurs à plein temps de l’UL. Quant aux forces de l’ordre, leur présence était importante, tout en demeurant discrète. Elles avaient bien encadré les manifestants, en délimitant le périmètre du sit-in à l’aide d’un cordon de sécurité. Les députés, même ceux qui ne font pas partie de l’opposition, n’hésitaient pas à s’approcher de la foule pour s’informer de la nature des revendications, moins intimidés apparemment que lors des précédentes manifestations estudiantines organisées il y a quelques semaines Place de l’Etoile. L’atmosphère était alors plus survoltée et hostile à l’égard du pouvoir. Le climat moins tendu qui a régné hier a été illustré par un détail significatif: le premier ministre Rafic Hariri n’a pas emprunté une porte latérale à son arrivée au siège du Parlement. Quoi qu’il en soit, les députés qui s’aventuraient à défendre quelque peu la politique du gouvernement ou de son chef se heurtaient à des attitudes sceptiques et incrédules. «Nous avons bien peur que tout le secteur public soit menacé par les mesures adoptées par le Pouvoir», a dit M. Khalifé à un député. Evidemment, les ténors de l’opposition se sont également adressés à la foule. «Il est temps que nos revendications soient entendues», nous a confié M. Khalifé. «Nous demandons principalement le réajustement de l’échelle des salaires, et l’amélioration des conditions de l’université et de l’enseignement. Nous sommes également contre tout nouvel impôt qui toucherait les classes populaires parce que celles-ci ne peuvet plus supporter de nouvelles charges». Prévoyez-vous une escalade dans les positions des professeurs? «Tout dépend des résultats de la réunion de la commission de l’éducation nationale», souligne M. Khalifé. «Mais au cas où nos demandes seraient rejetées, nous prendrons des décisions que nous communiquerons à la presse en temps dû». «Qu’avons-nous à perdre?», nous lance un autre manifestant. «Il y a des personnes ici qui doivent faire subsister une famille de cinq enfants avec un salaire de 250.000 LL. Nous ne pouvons plus nous taire et les responsables ne devraient plus compter sur notre silence. Nous disposons de plus d’un moyen pour faire valoir notre point de vue».
La Place de l’Etoile a de nouveau servi de cadre, hier, à un sit-in de protestation organisée en même temps que la séance plénière du Parlement. Ce sont les professeurs et les employés de l’Université Libanaise, cette fois, qui avaient décidé de se rassembler à partir de 11h pour communiquer directement aux députés, dont plusieurs ont dialogué directement avec eux,...