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Actualités - CHRONOLOGIE

Mayor et Boueiz ont signé l'accord au Palais Bustros La création du centre international des sciences de l'homme à Byblos enfin mise sur rails Le directeur général de l'UNESCO a visité hier le Musée National, Jbeil et Tripoli

L’un des points forts de la visite du directeur général de l’UNESCO au Liban, M. Federico Mayor, aura été la signature, hier, au palais Bustros, d’un accord mettant (enfin) sur rails un très ancien projet que les Libanais avaient désespéré de voir se concrétiser: la création à Byblos d’un Centre international des sciences de l’homme. L’accord sur ce plan a été officiellement signé hier par M. Mayor et par le chef de la diplomatie Farès Boueiz. D’ores et déjà, un directeur général du Centre a été désigné: il s’agit de M. Yoro Fall (de nationalité sénégalaise), qui relevait jusqu’ aujourd’hui de la division de philosophie de l’UNESCO. L’idée de la création d’un Centre international des sciences de l’homme à Byblos avait été lancée initialement par feu Maurice Gemayel à la fin des années 60, sous le mandat du président Charles Hélou. Alors député du Metn-Nord, Maurice Gemayel s’employait à promouvoir une série de grands projets de développement dans le pays, dont notamment le Centre de Byblos. Il devait décéder cependant, en octobre 1970, avant que ce dernier projet ne connaisse un début d’exécution. Comme l’a souligné hier même M. Mayor, un accord de principe avait été conclu en 1973 entre le gouvernement libanais et l’ancien directeur général de l’UNESCO à l’époque, M. Amado Mahtar Mbo, en vue de la création du Centre en question. Un premier protocole d’accord avait été paraphé à ce propos en avril 1970 par le gouvernement libanais et le directeur général de l’UNESCO de l’époque, M. René Maheu, en présence de feu Maurice Gemayel, qui était à l’époque ministre du Plan. Ce n’est donc qu’hier que l’accord final a été officiellement signé par le ministre des Affaires étrangères et M. Mayor. Etaient notamment présents à la cérémonie, qui a eu lieu dans la matinée au palais Bustros, le ministre de la Culture et de l’Enseignement supérieur, M. Fawzi Hobeiche, le secrétaire général par intérim des A.E., M. Samir Khoury, le directeur du département des Organisations internationales au palais Bustros, M. Walid Nasr, le directeur du cabinet du chef de la diplomatie, M. Melhem Mesto, le directeur du département culturel, M. Tony Badaoui, l’ancien ambassadeur Boutros Dib, le directeur général du ministère de la Culture, M. Tanios Halabi, le directeur général des Antiquités, M. Camille Asmar, ainsi que le directeur du bureau de l’UNESCO au Liban et en Syrie, M. Kacem Bensalah. Conférence de presse Après la signature de l’accord, MM. Mayor et Boueiz ont tenu une conférence de presse conjointe au palais Bustros. Le ministre des A.E. a déclaré à cette occasion qu’à la faveur de la signature de l’accord sur la création du Centre international des sciences de l’homme, le Liban a voulu «réaffirmer son rôle culturel, notamment en tant que carrefour des cultures et des civilisations entre l’Occident et l’Orient». «Nous avons voulu mettre en relief un riche patrimoine historique marqué par le fait que le Liban a joué un rôle indéniable sur les plans des Sciences, des Arts, et de la Culture», a souligné M. Boueiz. «Cet accord, a précisé le chef de la diplomatie, constitue le point de départ de la création du Centre qui sera spécialisé dans les sciences de l’homme. Il était naturel que Byblos soit le siège d’un tel Centre». De son côté, M. Mayor a rappelé qu’un accord de principe portant sur la création du Centre international des sciences de l’homme, à Byblos, avait été convenu en 1973 entre le gouvernement libanais et l’ancien directeur général de l’UNESCO, M. Amado Mahtar Mbo. «L’objectif est de créer un centre pédagogique et de recherches dans les différentes disciplines des sciences de l’homme», a déclaré M. Mayor qui a ajouté à ce propos: «Nous accorderons tout notre soutien à ce Centre. Le Liban et l’UNESCO espèrent que les instances internationales apporteront également leur appui au Centre». En réponse à une question, M. Mayor a, d’autre part, indiqué que M. Yoro Fall (du Sénégal) prendra en charge la direction générale du Centre en question. Interrogé, par ailleurs, sur le bilan de sa visite au Liban, le directeur général de l’UNESCO s’est déclaré «impressionné» par la «maturité» et le «dynamisme» de la jeunesse libanaise. M. Mayor, rappelle-t-on, a rencontré à Beyrouth un groupe de jeunes universitaires. A la suite de cette rencontre, M. Mayor a décidé d’inviter prochainement un groupe de jeunes libanais à une rencontre-débat à Paris. Au ministère de l’Education A l’issue de la signature de l’accord, M. Boueiz a offert à Jbeil un déjeuner en l’honneur du directeur général de l’UNESCO, en présence, notamment, de M. Hobeiche, du ministre irakien de l’Enseignement supérieur, M. Abdel Jabbar Mohammed, de Mme Hanane Achraoui, ministre de la Culture de l’Autorité palestinienne, de l’ancien ambassadeur Boutros Harb, et de plusieurs responsables libanais et de l’UNESCO. Après avoir visité les vestiges et le musée de Jbeil, M. Mayor s’est rendu au ministère de l’Education où il a tenu une réunion élargie à laquelle ont pris part le ministre de l’Education Jean Obeid, le directeur du bureau de l’UNESCO à Beyrouth, le représentant résident du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), M. Ross Mountain, le président du Centre pédagogique pour la recherche et le développement, M. Mounir Abou Asli, le directeur général du ministère de l’Education par intérim, M. Nicolas Jammal, et plusieurs hauts responsables de l’UNESCO et du ministère de l’Education. M. Obeid a prononcé à cette occasion une allocution dans laquelle il a notamment souligné que «l’UNESCO apparaît comme l’un des derniers refuges, comme un phare radieux, comme un instrument privilégié de dialogue, de rapprochement, de solidarité, et de justice entre les peuples». «Vous vous trouvez aujourd’hui, Monsieur le directeur général, dans un pays pour qui l’œuvre de l’UNESCO et la cause qu’elle défend sont partie intégrante de son âme et de sa mission, un des fondements mêmes de son existence et de sa survie: Un pays qui, ayant goûté l’expérience amère de la guerre, a choisi l’option de la paix. Un pays qui retrouve la cohésion après les temps du déchirement; qui reconnaît enfin le droit à la diversité après avoir succombé à la tentation d’anéantir la différence». «Un pays qui a lancé le chantier de sa reconstruction et de son développement, qui travaille au renouvellement de son éducation, cherchant et trouvant le juste équilibre entre ses priorités, ses besoins, ses attentes et ses moyens, veillant à accorder les sciences de la vie à la culture contemporaine et la révolution des technologies modernes à la richesse de cet être vivant dans toutes les étapes de sa croissance, de son évolution et de ses aspirations». «Dans ce contexte, Monsieur le directeur général et cher ami, votre visite arrive à point comme une lueur d’espoir, comme un soutien et une assistance, une invite à la responsabilité et à la justice». «En tout cela, vous ne faites qu’incarner la cause à laquelle vous vous êtes voué, vous même autant que l’UNESCO, celle d’un idéal de partage entre les hommes, de justice et d’union, ce qui représente pour l’homme une mission des plus nobles qui soient. N’est-ce pas Saint-Exupéry qui écrivait: «Le plus beau métier des hommes c’est d’unir les hommes». Et M. Obeid de conclure: «Il n’est pas légitime de s’en remettre à d’autres qu’à soi-même. Cependant, la révolution des télécommunications, la communauté de la souffrance, le rétrécissement de la planète, les enseignements de l’histoire et ses revers, l’écoulement du temps et des générations, l’essence unique des religions et l’unicité de l’humain, tout cela concourt à donner, à nos yeux, une plus grande signification d’espoir et d’engagement à votre présence parmi nous». «Car vous n’êtes pas de ceux qui s’en tiennent à la neutralité dans la lutte engagée entre le droit et l’injustice, entre la lumière et les ténèbres, entre le Bien et le Mal. Mais, quoi qu’il en soit, c’est devant le besoin que se mesure la solidarité, et devant l’injustice l’équité, c’est dans l’obscurité qu’on apprécie la lumière et quand on a froid qu’on recherche la chaleur, celle des cœurs et celle de la fraternité. Monsieur le directeur général, Vous êtes ici au cœur même de l’UNESCO, que ce soit la rue ou la Charte du même nom; vous êtes au cœur du Liban, non seulement en tant qu’hôte honoré mais aussi en tant qu’ami, profondément attaché à notre pays et à sa mission ainsi qu’à celle de l’UNESCO». Avec Ghassan Tuéni A l’issue de sa rencontre au ministère de l’Education, M. Mayor a visité le Musée national de Beyrouth. Il s’est également rendu dans la journée à Tripoli où il a inspecté les monuments de la ville. En fin d’après-midi, M. Mayor a parrainé, conjointement avec le ministre de la Culture, une cérémonie organisée à l’occasion du lancement du projet «Kitab Fi Jarida» («Un livre dans un Journal»), publication mensuelle littéraire éditée simultanément par le quotidien «An-Nahar» et d’autres journaux arabes. Le président du conseil d’administration de «An-Nahar», M. Ghassan Tuéni, a prononcé à cette occasion l’allocution suivante: «La presse libanaise que j’ai l’honneur de représenter ce soir (un demi-siècle d’exercice de la liberté n’est pas sans donner quelques droits aux doyens)... la presse libanaise souhaite vous adresser ses plus vifs remerciements pour lui avoir permis, à travers l’UNESCO, un retour insoupçonné aux sources, c’est-à-dire vers ce qui fut notre idéal premier». «En effet, la «confrérie» des journaux arabes quel que soit leur statut professionnel, qui a entrepris la publication mensuelle simultanée d’«Un livre dans un Journal», trouvait dans cette entreprise, sans se l’avouer, l’occasion rêvée de démontrer qu’une certaine unité d’action et de parole est encore possible, face au défi des millions de lecteurs que séparent des réglementations caduques, et des frontières de pensée plus caduques encore». «Pour nos prédécesseurs — les pionniers du siècle dernier — à Beyrouth comme au Caire, mais aussi à Paris et à New York, la presse était plus qu’une profession. Elle était profession de foi, véritable apostolat de l’éducation, de la culture, du progrès, mais surtout apostolat au service de la liberté et des droits de l’homme, déjà d’une culture de paix, autant que du droit de la nation au progrès que promettait le Siècle des Lumières». Et M. Tuéni de conclure: «L’expérience que nous «consacrons» ce soir n’est pas sans lien, un lien organique avec l’étude menée ici-même par l’UNESCO, d’une éducation qui prépare nos sociétés au prochain millénaire. Avec la technologie de pointe qui nous préoccupe, la presse devra se redéfinir, s’inventer une dimension nouvelle, de nouvelles frontières, non plus seulement dans le domaine de l’information instantanée, mais surtout comme média de réflexion, de création culturelle, voire même d’éducation».
L’un des points forts de la visite du directeur général de l’UNESCO au Liban, M. Federico Mayor, aura été la signature, hier, au palais Bustros, d’un accord mettant (enfin) sur rails un très ancien projet que les Libanais avaient désespéré de voir se concrétiser: la création à Byblos d’un Centre international des sciences de l’homme. L’accord sur ce plan a été...