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Actualités - CHRONOLOGIE

Au lendemain du vote du Conseil de Sécurité Persistance des divergences internationales sur l'Irak Clinton estime que les USA conservent le droit d'agir Moscou, Paris et Pekin excluent toute frappe automatique (photo)

Votée à l’unanimité par le Conseil de Sécurité, la résolution 1154 endossant l’accord Irak-ONU sur l’inspection du désarmement irakien n’a pas mis fin aux divergences internationales. Ainsi, contrairement à Moscou, Paris et Pékin qui considèrent que la résolution ne donne pas un feu vert «automatique» à une action militaire contre Bagdad en cas de non-respect de ses engagements, le président Bill Clinton estime, au contraire, que le texte voté par le Conseil donnait aux Etats-Unis «l’autorité d’agir» militairement si l’Irak ne respecte pas l’accord conclu avec Kofi Annan. Pour tenter de prévenir tout dérapage, la France a dépêché à Bagdad le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères Bertrand Dufourcq qui avait déjà effectué une première mission dans la capitale irakienne. L’émissaire français est porteur d’un message du président Chirac à son homologue irakien Saddam Hussein qui souligne, selon Paris, «l’importance que la France attache à la complète et rapide application de l’accord conclu à Bagdad le 23 février». La déclaration du président Clinton, cependant, a fait hier l’effet d’une douche froide après le soulagement survenu à la suite du vote par le Conseil de Sécurité. «Le vote unanime hier (lundi) soir du Conseil de Sécurité des Nations Unies constitue un message clair à l’Irak», a-t-il, en effet, dit à la Maison-Blanche à propos de l’adoption à l’unanimité de la résolution 1154. Ce texte menace l’Irak des «conséquences les plus graves» s’il viole l’accord qu’il a signé le 23 février avec le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, sur l’inspection des sites pouvant abriter des armes de destruction massive. Bagdad «ne devrait avoir aucune illusion» sur la signification de la formule «conséquences les plus graves», car celle-ci «est claire», a-t-il dit, assurant qu’elle donnait aux Etats-Unis «l’autorité d’agir si l’Irak ne respecte pas l’engagement qu’il vient de prendre». Il s’agissait là d’une référence claire à une action militaire américaine. Son porte-parole, Michael McCurry, a d’ailleurs assuré que les Etats-Unis décideraient de manière unilatérale quand et comment recourir à la force en cas de violation de l’accord par l’Irak, si possible «en harmonie avec les autres membres du Conseil de Sécurité», mais seuls s’il le faut. L’avertissement de M. Clinton confirme qu’à ses yeux, la résolution établit dans les faits, à défaut du texte, un droit de riposte automatique en cas de violation de l’accord par l’Irak. Il s’agit là de la position qu’il avait défendue dès le 23 février, lorsqu’il avait affirmé, en acceptant de donner une chance à l’accord de Bagdad, que les Etats-Unis considéraient avoir le «droit unilatéral» de répliquer comme bon leur semble à toute violation irakienne. Les propos de M. Clinton montrent aussi clairement qu’il reste très sceptique sur la parole du leader irakien Saddam Hussein et l’avenir de cet accord, qu’il avait accueilli sans aucun enthousiasme. La résolution constitue «un message clair à l’Irak», a-t-il dit. «L’Irak doit honorer sans obstruction ou délai son engagement d’ouvrir tout le pays aux inspecteurs internationaux sur le désarmement, n’importe où, n’importe quand, sans aucune condition, date butoir ou excuse», a-t-il poursuivi. L’ambassadeur américain auprès de l’ONU, Bill Richardson, y a même vu «une grande victoire» pour Washington, dans la mesure où certains pays avaient plaidé pour l’expression «très sérieuses conséquences», plus vague. M. McCurry a assuré que «conséquences les plus graves» ne prêtait pas à la moindre équivoque et signifiait «très clairement une action militaire». «Même certains (des gouvernements) qui étaient sceptiques à propos du recours à la force et de tout concept d’automaticité (...) ont assuré les Etats-Unis à un très, très haut niveau, qu’ils comprennent qu’un recours à la force sera très probable si le gouvernement irakien continue» de se dérober, a-t-il déclaré. La vraie question est de savoir qui aura le pouvoir de décréter qu’il y a eu violation de ses engagements par l’Irak. M. McCurry a admis que «l’ONU elle-même est le juge de l’accord», mais a souligné que les Etats-Unis émettraient leur propre jugement, «sur la base de l’opinion» du président de l’UNSCOM, le diplomate australien Richard Butler, dont Washington apprécie la fermeté. (AFP-Reuters)
Votée à l’unanimité par le Conseil de Sécurité, la résolution 1154 endossant l’accord Irak-ONU sur l’inspection du désarmement irakien n’a pas mis fin aux divergences internationales. Ainsi, contrairement à Moscou, Paris et Pékin qui considèrent que la résolution ne donne pas un feu vert «automatique» à une action militaire contre Bagdad en cas de non-respect de...