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Actualités - ANALYSE

Supputations sur l'avenir politique de Hariri...

Se trompe celui qui croit qu’un nouveau gouvernement pourrait en quelques mois sortir le pays de l’impasse financière et sociale dans laquelle il se démène. Telle est l’opinion d’un ministre rompu aux affaires politiques. Selon lui, le départ du Cabinet actuel pourrait au contraire compliquer encore plus la crise et une élection présidentielle anticipée serait alors de rigueur. Or c’est bien ce que semblent chercher les détracteurs inconditionnels du pouvoir, ajoute la source susmentionnée qui se demande à ce sujet: «Sinon comment expliquer les critiques formulées par ceux-là mêmes qui, il y a quelque temps, reprochaient encore au premier ministre Rafic Hariri de gouverner en solitaire?» En réalité, cette atmosphère de crise politique est due essentiellement au fait que pour la première fois dans l’histoire de la République libanaise, un gouvernement se maintient aussi longtemps au pouvoir, sachant que la durée de vie moyenne des cabinets antérieurs était d’environ une année. Le record, jusqu’au gouvernement Hariri, était celui du président Rachid Karamé qui était resté trois ans au pouvoir à l’époque du président Fouad Chéhab. Est-il nécessaire de rappeler que cette période s’était caractérisée par une stabilité politique sans précédent? Les opposants de M. Hariri craignent en fait que les circonstances — locales ou régionales — qui imposent son maintien à la tête de l’Exécutif ne perdurent; en effet, le prochain chef de l’Etat serait alors bien obligé de le rappeler. D’où les attaques féroces dont il est aujourd’hui la cible privilégiée. Ses détracteurs ont trouvé le moyen idéal de l’épuiser politiquement: lui réclamer sans cesse des projets de développement qu’il ne parvient pas à réaliser parce qu’on l’empêche de se doter des recettes susceptibles de couvrir les dépenses. C’est bien la meilleure manière de le rendre impopulaire et de l’empêcher de briguer à nouveau la fonction de chef du gouvernement avec l’avènement d’un nouveau président de la République. En effet, aucune conjoncture régionale ou locale ne pourra imposer alors son retour. Une impossible cohabitation Une chose est presque sûre, poursuit ce vieux routier de la politique: si le mandat du président Elias Hraoui est prorogé une deuxième fois — quoique celui-ci s’en défende âprement — aucun des deux hommes ne serait disposé à la cohabitation. Le premier ministre Hariri aurait d’ailleurs informé les responsables syriens de l’impossibilité pour lui d’assumer la charge de chef du gouvernement si M. Hraoui venait à être reconduit dans ses fonctions. En d’autres termes, la bataille pour la présidence du Conseil s’ouvrira en même temps que celle de la présidence de la République. En tout état de cause, les spéculations vont bon train quant à l’avenir politique de M. Hariri. D’aucuns estiment ainsi que si les circonstances régionales et internes ne varient pas, il demeurera au pouvoir quel que soit le prochain président de la République. Les méthodes de gestion devraient toutefois connaître un changement radical dans la mesure où il entreprendra de porter le coup de grâce à l’Etat-ferme. D’autres pensent au contraire que le président du Conseil aurait intérêt à prendre un congé de quelques années et de se désister en faveur d’un autre. En effet, si ce dernier échouait dans l’opération de redressement du pays, le retour de M. Hariri s’imposerait de lui-même. Et le ministre précité de conclure: «Dites-moi qui sera le prochain président de la République, je vous dirai qui sera premier ministre». Mais la question essentielle est de savoir si l’on veut du bien ou du mal au Liban. Dans ce dernier cas, l’Etat-ferme et la corruption devraient connaître encore de beaux jours. Dans le cas contraire, une ère de prospérité devrait s’ouvrir pour le Liban qui mérite enfin que l’on se penche sur ses maux... E. K.
Se trompe celui qui croit qu’un nouveau gouvernement pourrait en quelques mois sortir le pays de l’impasse financière et sociale dans laquelle il se démène. Telle est l’opinion d’un ministre rompu aux affaires politiques. Selon lui, le départ du Cabinet actuel pourrait au contraire compliquer encore plus la crise et une élection présidentielle anticipée serait alors de...