Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Deux semaines supplémentaires de réflexion pour les deux pays L'accord sur les échanges agricoles entre le Liban et la Syrie se fait attendre (photo)

Conformément aux termes du récent accord sur la levée progressive des barrières douanières entre le Liban et la Syrie, le ministre de l’Agriculture, M. Chaouki Fakhoury, a rencontré samedi son homologue syrien, M. Assaad Moustapha, au cours d’un déjeuner de travail dans un restaurant de Beyrouth. M. Nasri Lahoud, secrétaire général du Conseil supérieur libano-syrien, a assisté à la réunion. L’entretien a porté sur le rapport de la commission technique conjointe au sujet des échanges de produits agricoles entre les deux pays. En l’absence d’un accord sur le sujet, les deux ministres ont convenu de prendre deux semaines supplémentaires de réflexion. La partie libanaise a décidé de confier à une commission d’experts le réexamen de la question, a précisé hier M. Fakhoury. On rappelle que l’accord sur la levée progressive des barrières douanières ne commencera à entrer en vigueur qu’à partir de l’année 1999. Il s’étale normalement sur quatre ans et concerne surtout l’entrée des produits libanais en Syrie. L’accord doit encore être approuvé par le gouvernement et le Parlement, avant de prendre force exécutoire. Mise en garde Samedi, les agriculteurs du Liban-Sud avaient mis en garde les responsables contre une «catastrophe» agricole si des mesures concrètes ne sont pas prises pour soutenir ce secteur, dont vivent environ la moitié des Libanais. Dans un rallye organisé à Tyr, en présence notamment du ministre de l’Industrie, M. Nadim Salem, et des parlementaires sudistes MM. Ali el-Khalil, Abdel-Latif Zein, Mohammed Beydoun, Abdallah Cassir, Hassan Alaouié, Ali Khreiss, Ali Osseiran et Michel Moussa, les agriculteurs ont rendu public un mémorandum concernant leurs principales revendications. Ils ont réclamé, d’abord, la subvention des produits agricoles destinés à l’exportation, dont les deux principaux sont les agrumes et les pommes. Soulignant que les produits libanais ne peuvent rivaliser avec des produits agricoles similaires subventionnés, cultivés dans d’autres pays, le mémorandum estime à 40 millions de dollars seulement le coût de cette politique de subvention (125 dollars pour chaque tonne d’agrumes et de pommes exportée et 75 dollars pour la tonne des autres produits exportés, soit le raisin, la poire, l’abricot, la pêche, le kiwi, les cerises, etc). Ces quantités exportées sont, respectivement, de 275.000 tonnes, pour les agrumes et les pommes, et de 75.000 tonnes pour les autres produits fruitiers. Le mémorandum souligne que les 40 millions de dollars sont une estimation maximale, et qu’ils contribueront de façon significative à équilibrer notre balance commerciale, le Liban important 85% des produits qu’il consomme. Et de rappeler qu’au début des années 60, puis sous le régime du président Amine Gemayel, l’agriculture au Liban a bénéficié d’une politique de subvention. «Notre but n’est pas de faire prospérer l’agriculture, mais de la sauver de l’extinction», a rappelé le mémorandum. Chips et «ketchup» Cette partie du mémorandum se poursuit par des remerciements adressés à la Syrie pour la baisse des taxes douanières sur la banane libanaise. Toutefois, elle souligne que cette baisse est insuffisante pour permettre aux bananes libanaises de rivaliser avec les bananes étrangères, en Syrie, alors qu’elles sont incapables de le faire au Liban-même, n’était l’interdiction de leur importation. Ce que la Syrie devrait faire, souligne le mémorandum, c’est d’abolir la taxe douanière sur la banane libanaise. Le mémorandum aborde ensuite le cas des cultures maraîchères qui viennent de faire l’objet d’une politique de protection. Mais pour souligner que, faute d’orientation, cette culture sera bientôt excédentaire, et que le problème de l’insuffisance deviendra, dans quelques mois, celui du trop-plein. Pour contrecarrer ce problème, le mémorandum souligne l’importance de transférer une partie de ces productions (et notamment celles de la tomate et de la pomme de terre, qui viennent en tête de ce genre de culture), vers l’industrie agro-alimentaire (chips, «ketchup», etc). Ce qui exige l’orientation des agriculteurs, la classification des terres et la sélection des semences. Au sujet de la contrebande, qui affecte surtout la production locale d’olives et d’huile, ainsi que les cultures maraîchères et la banane, le mémorandum demande que les douanes et les services policiers concernés libanais et syriens se chargent de contrôler les frontières. Cette contrebande peut occasionner des pertes ruineuses aux agriculteurs libanais, souligne-t-il. Police d’assurances Le mémorandum en vient ensuite à parler des crédits accordés au secteur agricole. Il souligne l’importance de la subvention de 5% sur l’intérêt octroyée par le gouvernement, mais note que peu d’agriculteurs en profitent, en raison du marasme économique. Les dettes accumulées par les agriculteurs ne bénéficient pas de ce rabattement et nous demandons que les dettes qui existaient au moment où le décret a été pris puissent en jouir, souligne le mémorandum, qui demande également que le crédit minimum dont peuvent bénéficier les agriculteurs soit ramené de 50.000 à 25.000 dollars. En ce qui concerne le courant électrique, le mémorandum réclame que les tarifs appliqués soient celui de la première tranche de l’électricité domestique (35 L.L. le kilowatt/heure). Pour les problèmes provoqués par les catastrophes naturelles et militaires, le mémorandum estime qu’une police d’assurances de 5 millions de dollars devrait faire l’affaire. Enfin, le mémorandum demande au gouvernement de renoncer à son projet de classification des terres agricoles, qui interdit aux agriculteurs de bâtir sur les terrains classés. Cette décision produirait l’effet contraire, a mis en garde l’étude, et conduira l’agriculteur, qui espère année après année l’amélioration de la valeur de son terrain, à l’abandonner.
Conformément aux termes du récent accord sur la levée progressive des barrières douanières entre le Liban et la Syrie, le ministre de l’Agriculture, M. Chaouki Fakhoury, a rencontré samedi son homologue syrien, M. Assaad Moustapha, au cours d’un déjeuner de travail dans un restaurant de Beyrouth. M. Nasri Lahoud, secrétaire général du Conseil supérieur libano-syrien, a...