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Actualités - CHRONOLOGIE

Selon Le New York Times La CIA se prépare à déstabiliser Saddam Hussein

La CIA prépare un nouveau plan visant à déstabiliser le régime de Saddam Hussein, à en croire le «New York Times». Cette révélation a été faite alors que, quelques heures plus tôt, le secrétaire d’Etat avait fait savoir qu’il s’agissait pour l’Administration US d’«endiguer» le chef de l’Etat irakien plutôt que de le renverser. Le projet dont fait état le quotidien new-yorkais est encore à l’étude. Mais déjà il provoque le scepticisme des conseillers du président Bill Clinton, qui doit l’approuver. L’entourage du président estime que ce plan n’a pas plus de chance d’être efficace que les quatre autres mis en œuvre par la CIA depuis la guerre du Golfe, selon le «New York Times». Le directeur de la CIA, George Tenet, a lui-même déclaré au président Clinton qu’il jugeait ce projet «risqué», poursuit le journal. Ce nouveau plan prévoit notamment d’enrôler des agents kurdes et musulmans chiites pour détruire ou endommager des installations-clés pour le pouvoir politique et économique irakien, comme des centrales électriques ou des stations de radio ou de télévision du gouvernement. Il appelle en outre à accroître la pression politique sur Bagdad par le biais d’émissions de propagande qui pourraient être diffusées par une «Radio libre Irak». L’objectif serait d’affaiblir le président irakien «en montrant aux citoyens irakiens qu’il n’est pas invincible, en renforçant ses opposants à l’intérieur de l’Irak et en essayant de provoquer une rébellion au sein de son entourage immédiat«, explique le «New York Times». Selon un haut responsable du gouvernement Clinton, «il ne s’agit pas d’une opération de propagande» mais d’une «vaste campagne de sabotage». S’il était approuvé par le président Clinton sous sa forme actuelle, ce plan, d’un coût de plusieurs dizaines de millions de dollars par an, pourrait devenir l’une des plus importantes opérations secrètes depuis la fin de la guerre froide, estiment des responsables américains cités par le journal. Depuis la guerre du Golfe en 1991, la CIA a déjà mené quatre opérations secrètes de déstabilisation du régime irakien, qui ont coûté environ 100 millions de dollars et n’ont quasiment servi à rien, rappelle le «New York Times». La CIA avait notamment soutenu des dissidents kurdes dans le nord de l’Irak, des chiites dans le sud, des Irakiens exilés à Londres et des anciens militaires irakiens réfugiés en Jordanie. Albright: «Endiguer» Dans l’immédiat, les préférences des Etats-Unis semblent aller vers un «endiguement» du régime plutôt que vers une action violente visant à renverser Saddam Hussein, ainsi que le réclament de nombreux républicains au Congrès. Chasser le leader irakien «nécessiterait un engagement bien plus important de forces militaires et un risque bien plus grand pour les vies américaines que celui nécessaire pour endiguer la menace posée aujourd’hui par Saddam Hussein», a affirmé au Congrès le secrétaire d’Etat Madeleine Albright. Quant à encourager l’opposition irakienne à renverser le régime, «c’est une option qui n’est pas simple», a ajouté Mme Albright. Elle a réaffirmé que le gouvernement américain était prêt à collaborer de «manière plus efficace» à l’avenir avec cette opposition, mais a souligné que celle-ci est «divisée», ajoutant qu’il serait «injuste de créer des attentes fausses ou irréalisables qui pourraient aboutir à un bain de sang ou à la défaite». «Je pense qu’il est important que nous cherchions un autre gouvernement irakien à qui apporter notre soutien», affirmait au même moment le sénateur du Texas, Kay Bailey Hutchison.. «Nous pourrions songer à lever les sanctions dans les zones libérées d’Irak et communiquer directement avec le peuple irakien», ajoutait-elle au Sénat, faisant allusion notamment à une proposition visant à mettre sur pied une radio irakienne d’opposition. A la commission des Affaires étrangères de la Chambre, le représentant républicain Doug Bereuter estimait mercredi que les alliés américains dans le Golfe ne soutiendraient les Etats-Unis face à l’Irak que si Washington prévoyait de renverser Saddam Hussein. Paul Wolfowitz, universitaire et ancien sous-secrétaire à la Défense dans le gouvernement de George Bush, qui témoignait devait la commission, a estimé que renverser le régime irakien «était la seule politique crédible pour nos alliés dans la région». Les Etats-Unis, a-t-il ajouté, n’ont jamais vraiment appuyé les mouvements d’opposition irakiens et n’ont jamais fourni «même un simple fusil» à l’opposition. Il est temps pour Washington d’appuyer l’opposition irakienne comme il l’a fait en Afghanistan du temps du régime prosoviétique, a-t-il affirmé. Un, autre universitaire et conseiller spécial du président Bush, Richard Haas, a toutefois estimé que l’opposition irakienne était trop divisée pour offrir une solution crédible de remplacement. L’encourager reviendrait seulement à mettre des vies en danger, comme ce fut le cas en Hongrie ou lors de l’épisode de la «Baie des cochons», l’invasion avortée de Cuba, a-t-il estimé. Encourager le développement de «zones libres» dans le nord et le sud du pays risquerait aussi d’augmenter les fractures ethniques en Irak et «une guerre civile pourrait se transformer en guerre régionale», a-t-il ajouté.
La CIA prépare un nouveau plan visant à déstabiliser le régime de Saddam Hussein, à en croire le «New York Times». Cette révélation a été faite alors que, quelques heures plus tôt, le secrétaire d’Etat avait fait savoir qu’il s’agissait pour l’Administration US d’«endiguer» le chef de l’Etat irakien plutôt que de le renverser. Le projet dont fait état le...