Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

En décidant la reprise des contacts ministériels Les quinze entament un processus de normalisation avec l'Iran

Les Quinze ont entamé un processus de normalisation de leurs relations avec l’Iran en décidant, hier, de renforcer les contacts politiques avec ce pays par un premier geste, le rétablissement des contacts ministériels interrompus depuis avril 1997. «Un certain nombre de développements récents en Iran sont encourageants et l’Union européenne doit y répondre positivement en renforçant le contact politique» avec Téhéran, ont estimé les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne réunis à Bruxelles. La première étape de ce processus a été de décider «que les visites officielles ministérielles bilatérales» de ministres européens en Iran et de leurs homologues iraniens en Europe «devaient reprendre». Les ministres ne parlent pas dans leurs conclusions de reprise du dialogue critique, mais soulignent que le renforcement des contacts politiques doit aboutir à un «dialogue» portant tout aussi bien sur les «sujets d’intérêt mutuel» que sur les «sujets de préoccupation». Le pouvoir iranien a récemment fait savoir qu’il ne souhaitait plus avoir de dialogue critique avec les Quinze, mais un dialogue normal basé sur le «respect mutuel». En décidant la reprise des contacts ministériels, rendus possibles par l’élection en mai du président Mohammad Khatami et par «l’intérêt montré par le nouveau gouvernement iranien pour (...) des échanges plus constructifs avec l’UE», les Quinze souhaitent eux aussi parvenir à l’établissement d’un dialogue normal avec Téhéran. Dans leur esprit, un tel dialogue doit permettre de discuter de tout, y compris des sujets sensibles, armes de destruction massives, terrorisme, l’attitude de l’Iran dans le processus de paix au Proche-Orient et atteintes aux droits de l’homme. L’affaire Rushdie Parmi ces dernières, les Quinze incluent la fatwa (condamnation à mort) prononcée en 1992 par l’ayatollah Khomeini à l’encontre de l’écrivain britannique d’origine indienne Salman Rushdie, dont la validité a récemment été renouvelée par le ministère iranien des Affaires étrangères. En dépit de «certaines améliorations» les Quinze ont affirmé qu’ils feraient preuve d’une «vigilance continue» sur toutes ces questions. La bonne volonté de l’Iran à y apporter des réponses est la condition sine qua non du «succès» du dialogue euro-iranien et de «la réintégration de l’Iran dans la communauté internationale», ont-ils estimé. Les contacts ministériels entre l’Iran et l’Union européenne avaient été interrompus en avril 1997 à la suite d’un jugement de la justice allemande mettant en cause l’Etat iranien dans l’assassinat d’opposants politiques à Berlin. L’Union européenne avait également décidé de rompre le «dialogue critique» avec l’Iran et de rappeler ses ambassadeurs à Téhéran, qui ont ensuite été renvoyés sur place en novembre dernier. Le dialogue critique avait été instauré en 1992 par les Européens pour réagir, entre autres, à l’absence de progrès de la part de l’Iran pour lever la condamnation à mort lancée contre Salman Rushdie. Ce dialogue n’interdisait pas les relations économiques, à l’exception des ventes d’armes, mais décourageait les visites officielles de haut niveau en Iran. Klaus Kinkel, ministre allemand des Affaires étrangères a déclaré que le cas d’Helmut Hofer, ressortissant allemand condamné à mort en Iran pour avoir eu des relations avec une Iranienne, était «une grande préoccupation pour l’Allemagne». Il a toutefois ajouté que si de ce cas dépendait «le développement des relations germano-iraniennes», l’Allemagne n’avait pas voulu qu’il «bloque le chemin d’une ouverture prudente avec l’Iran». Le secrétaire au Foreign office Robin Cook, président en exercice de l’Union européenne dont le pays préside l’UE pour six mois a estimé qu’il fallait encourager les premiers pas de la politique de «glasnost» iranienne. «Une politique d’exclusion de l’Iran de l’économie mondiale et des institutions politiques internationales ne serait pas productive», a-t-il assuré. Le conseil national de la résistance iranienne (CNRI — opposition) a fermement condamné la politique européenne qui «va à l’encontre du peuple iranien» et renforce «le pouvoir de répression» du régime iranien. (AFP-Reuters)
Les Quinze ont entamé un processus de normalisation de leurs relations avec l’Iran en décidant, hier, de renforcer les contacts politiques avec ce pays par un premier geste, le rétablissement des contacts ministériels interrompus depuis avril 1997. «Un certain nombre de développements récents en Iran sont encourageants et l’Union européenne doit y répondre positivement en...