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Actualités - CHRONOLOGIE

Saddam Hussein aurait cédé sur les dates limites des inspections Accord conclu entre l'Irak et l'ONU, mais Washington refuse de baisser la garde (photo)

Le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan est finalement parvenu hier soir à un accord avec l’Irak sur la crise du désarmement qui pourrait éviter un recours à la force, mais les Etats-Unis se sont refusé à baisser la garde dans l’attente de précisions sur les termes de l’arrangement et se sont contentés de prendre note de l’optimisme affiché dans la capitale irakienne. L’accord, dont les points ne seront probablement connus que ce matin au moment de la conférence de presse après sa signature, est intervenu au terme d’un week-end mené au pas de charge par le secrétaire général de l’ONU, qui s’est notamment entretenu avec le président irakien Saddam Hussein et le vice-premier ministre Tarek Aziz. «Nous avons un accord écrit, il sera signé avant que ne soit tenue une conférence de presse demain à 10h30 locales» (07h30 GMT), a précisé le porte-parole du secrétaire général, M. Fred Eckhard. «Le secrétaire général pense que cet accord répond aux deux principes qu’il avait en venant ici», le respect des résolutions du Conseil de sécurité et l’intégrité du processsus d’inspections de la Commission spéciale de l’ONU chargée de désarmer l’Irak (UNSCOM). Selon le porte-parole, M. Annan, qui a été «en contact avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, la Grande Bretagne, la Chine, la France, la Russie et les Etats-Unis après sa rencontre avec Saddam Hussein», dimanche après-midi, escompte une réaction favorable du Conseil. Le secrétaire général, arrivé vendredi à Bagdad qu’il doit quitter aujourd’hui après-midi, doit rendre compte de sa mission au Conseil de sécurité mardi après-midi, a ajouté M. Eckhard. Washington, qui avait menacé Bagdad d’une frappe «significative» si un accès inconditionnel n’était pas accordé aux inspecteurs de l’UNSCOM dans tous les sites «présidentiels», n’a cependant pas baissé la garde. Les principaux responsables américains en politique étrangère ont parlé dimanche d’une seule voix en réponse aux informations rassurantes en provenance de Bagdad. «Je pense qu’il faut attendre de voir ce que Kofi Annan (...) ramène», a déclaré le secrétaire d’Etat Madeleine Albright sur la chaîne de télévision ABC en soulignant qu’il était «prématuré» de se prononcer sur les résultats de sa mission. «Il est possible qu’il rapporte quelque chose qui ne nous plaise pas», a-t-elle dit. «Nous voulons une véritable solution diplomatique» à la crise, a-t-elle assuré, rappelant que l’objectif, et la seule solution diplomatique possible, était d’obtenir de l’Irak un accès inconditionnel et totalement libre pour les inspecteurs de l’ONU aux sites suspectés de cacher des armes de destruction massive. Quant au conseiller du président Bill Clinton pour la sécurité nationale, Sandy Berger, il a noté sur la chaîne Fox qu’il faudra «examiner les détails avant de porter un jugement» sur la réalité d’un accord. S’exprimant avant l’annonce officielle de la conclusion de l’arrangement, M. Berger a affirmé que si certaines conditions n’étaient pas respectées, les Etats-Unis lanceraient une attaque «d’envergure» pour détruire les capacités de Bagdad à reconstituer son armement. Même si les parties parvenaient à un accord, a-t-il ajouté, les forces américaines dans le Golfe resteraient sur place «le temps nécessaire» pour vérifier si l’Irak se plie aux inspections de l’ONU. En fin de soirée, un porte-parole de la Maison-Blanche a confirmé que la présidence attendrait les détails de l’accord avant de se prononcer. Les responsables américains, en réaffirmant la volonté de Washington de recourir à une opération militaire en cas d’échec des négociations, ont donc décidé de continuer à mettre la pression sur les dirigeants irakiens engagés à Bagdad. Toutes les questions résolues Un diplomate avait déclaré avant l’annonce officielle de l’accord que «toutes les questions majeures ont été résolues». «Selon ce que j’ai compris, la question d’une date limite» pour les inspections «a été résolue», a déclaré ce diplomate qui a requis l’anonymat. L’Irak refusait jusqu’à présent à l’UNSCOM l’accès à huit sites «présidentiels» et insistait pour limiter les inspections à une seule fois, pour une durée déterminée, ce que Washington rejetait catégoriquement. Selon des diplomates, c’est ce dernier point qui était le plus difficile à régler. Tout en refusant de donner des détails sur l’accord avant qu’il ne soit soumis au Conseil de Sécurité, M. Eckhard a confirmé que l’accord conclu par M. Annan ne comprenait aucune référence à des dates limites pour les inspections. La télévision irakienne a diffusé les images de l’accueil de M. Annan par M. Hussein, souriant et habillé en civil. Dans une interview à la chaîne de télévision américaine CNN, le président égyptien Hosni Moubarak a enfin averti dimanche que les «régimes arabes modérés» pourraient faire les frais d’une frappe contre l’Irak. Interrogé sur la possibilité d’une réaction violente des populations arabes à une frappe américaine, M. Moubarak a répondu: «C’est ce que je crains. C’est ce que je crains».
Le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan est finalement parvenu hier soir à un accord avec l’Irak sur la crise du désarmement qui pourrait éviter un recours à la force, mais les Etats-Unis se sont refusé à baisser la garde dans l’attente de précisions sur les termes de l’arrangement et se sont contentés de prendre note de l’optimisme affiché dans la capitale...