Colloque écologique : importance des législations et autonomie du droit de l'environnement

De multiples séminaires sur la protection de l’environnement ont été tenus récemment au Liban. Cependant, le séminaire organisé par l’Université Saint-Joseph sur ce même thème, qui a commencé hier et qui se poursuivra aujourd’hui au Campus des Sciences et Technologies Mar Roukoz, se démarque des autres par le fait qu’il traite le côté juridique de la protection de l’environnement. Patronné par le ministre de l’Environnement, Akram Chehayeb, ce colloque a permis à des experts français et libanais d’exposer les problèmes liés à ce sujet et de proposer des solutions, souvent fondées sur l’expérience des divers pays. M. Daniel Jouanneau, ambassadeur de France, a résumé l’activité de ces conférences en ces termes: «Votre colloque va traiter de l’environnement sous tous ses aspects majeurs: l’air, l’eau, la gestion des déchets. Beyrouth a déjà accueilli des colloques techniques consacrés à ces problèmes. Le vôtre est juridique et réunit des praticiens du droit de l’environnement». Parmi les participants à ce colloque plusieurs personnalités: M. Chehayeb, M. Jouanneau, Mme Corinne Lepage, ancien ministre de l’Environnement en France, M. Bahige Tabbarah, ministre de la Justice, Mme Nayla Moawad et M. Jacques Tchoukhadarian, députés, le père Sélim Abou, recteur de l’USJ, et M. Antoine Klimos, bâtonnier de l’Ordre des avocats de Beyrouth. Dans son discours introductif, M. Chehayeb a souligné que «le souci de l’environnement occupe désormais la place principale avec les trois problèmes suivants: le premier concerne le gaspillage coûteux résultant de la pollution de l’air et de l’eau, ainsi que la négligence dont souffre le secteur agricole, et qui mène évidemment à un rétrécissement des espaces verts cultivés». Et de poursuivre: «Le second problème est celui de l’abus des ressources, autrement dit du déploiement anarchique des carrières, du déboisement et de l’absence des études d’impact écologique dans la plupart des projets exécutés. Enfin, le troisième problème se rapporte au côté légal et au manque d’application des lois et législations portant sur la sauvegarde de l’environnement.» Quant au père Abou, il a félicité M. Chehayeb pour les efforts déployés par son ministère: «Depuis que vous assumez vos responsabilités de ministre au sein du gouvernement, le souci de préserver l’environnement a marqué des progrès certains. Nous attendons beaucoup du projet de loi actuellement en cours dont l’objectif est de développer la politique de prévention, de mettre en ordre un ensemble de textes qui manquent de cohérence et d’adapter les concepts juridiques à un droit désormais autonome: le droit de l’environnement. Nous vous remercions pour les combats que vous menez en faveur de notre environnement et vous assurons que l’Université apportera tout son appui à vos courageuses prises de position».