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Actualités - CHRONOLOGIE

Le marché pétrolier sans réaction

LE MARCHÉ PÉTROLIER SANS RÉACTION «Si les Etats-Unis attaquent, le prix du pétrole va remonter un peu, mais un peu seulement»: pour les experts, le marché demeure sans réaction devant la tension qui ne cesse de monter dans le Golfe parce qu’il est essentiellement préoccupé par la surabondance de l’offre, qu’une opération militaire contre l’Irak n’entamerait pas. Une surabondance qui risquerait d’être encore plus importante si le régime irakien ne se trouvait pas mis au ban des nations. Pire pour le marché: la proposition lancée il y a quelques semaines par le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan d’augmenter les revenus pétroliers de l’Irak pour les porter à 5,2 milliards de dollars par semestre a ajouté au désarroi des investisseurs. Les prix évoluent à des niveaux particulièrement bas qu’ils n’avaient plus connus depuis près de quatre ans, sous la barre des 15 dollars le baril. «Il est très peu probable que les Américains, s’ils décident de lancer une opération militaire contre Bagdad, bombardent les installations pétrolières irakiennes», a indiqué Leo Drollas, expert du Centre for Global Energy Studies (CGES), institut de recherche basé à Londres. Sous embargo depuis 1991, l’Irak peut néanmoins exporter une quantité limitée de pétrole afin d’acquérir des produits de première nécessité en vertu de l’accord dit «pétrole contre nourriture» sous contrôle des Nations Unies. Les Etats-Unis, soucieux de ne pas nuire à leur image, ont, en effet, pris soin de distinguer la question humanitaire de celle des inspections des installations militaires irakiennes, selon le spécialiste. «L’autre possibilité est que Saddam Hussein lui-même ferme les robinets en cas d’attaque, mais cela ne changera rien au problème d’une offre de pétrole trop abondante», a souligné l’analyste. Le marché du pétrole souffre d’une surabondance de l’offre depuis le relèvement des quotas de production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) de 10% à 27,5 millions de barils par jour (mbj), décidé en novembre dernier et en vigueur depuis le 1er janvier. Le problème est amplifié par l’attitude de certains membres du cartel tel le Venezuela qui ne respectent pas leurs plafonds et accroissent même leurs exportations. Parallèlement, le marché souffre d’une baisse de la demande liée à la crise économique et financière en Asie. Certains raffineurs asiatiques, subissant de plein fouet la dépréciation de leurs devises face au dollar, ont ainsi renvoyé des cargaisons de brut vers les Etats-Unis et les réserves mondiales de pétrole ne cessent d’augmenter depuis quelques mois, notent les analystes. «La clémence de l’hiver dans l’hémisphère Nord, nuisant aux achats de fuel domestique pour le chauffage, explique aussi le recul de la demande», souligne Peter Gignoux, expert pour la maison de courtage Salomon Smith Barney. Déjà déprimé par la hausse des quotas de l’OPEP, le marché a dû faire face en décembre à la reprise des exportations de brut irakien après le renouvellement de l’accord «pétrole contre nourriture». Pour les experts, le seul espoir repose désormais sur une réduction de la production des pays de l’OPEP. Et non sur d’éventuelles frappes militaires sur l’Irak. «Nous attendons tous des signes de l’OPEP et le simple fait que l’Arabie Séoudite ait fait l’effort d’une annonce, mercredi, alors qu’elle est généralement silencieuse a relancé tous les espoirs», a indiqué Leo Drollas. Mercredi, le ministre séoudien du Pétrole a exhorté les pays producteurs dans leur ensemble à prendre leurs responsabilités face à la chute des prix à des niveaux planchers en quatre ans. Cette annonce a fait immédiatement remonter les cours du brut et du brent (qualité de référence de la mer du Nord, coté sur le marché londonien), ce dernier gagnant en séance 50 cents pour clôturer à 14,92 dollars le baril.
LE MARCHÉ PÉTROLIER SANS RÉACTION «Si les Etats-Unis attaquent, le prix du pétrole va remonter un peu, mais un peu seulement»: pour les experts, le marché demeure sans réaction devant la tension qui ne cesse de monter dans le Golfe parce qu’il est essentiellement préoccupé par la surabondance de l’offre, qu’une opération militaire contre l’Irak n’entamerait pas....