Réunis hier à Bkerké sous l'égide de Sfeir Les évêques maronites qualifient d'inopportun l'accord libano-syrien de libre-échange

L’Assemblée des évêques maronites a critiqué hier l’accord de libre-échange libano-syrien, estimant qu’il aurait été préférable de le reporter en attendant le rétablissement de la liberté et de la souveraineté du Liban. Les prélats ont en outre affirmé qu’un climat d’inquiétude règne dans la région «en raison de la persistance à éliminer les armes de destruction massive de l’Irak à l’exclusion d’autres Etats qui détiennent pourtant ce genre d’armement». Réunis à Bkerké sous l’égide du patriarche Nasrallah Sfeir, les évêques ont publié le communiqué suivant: — «L’activité économique au Liban est sur le point d’être paralysée et les opportunités d’emploi sont devenues excessivement réduites. Les gens ne disposent plus de liquidités et la crise ne fait que s’aggraver. Les experts affirment que l’augmentation des intérêts sur les bons du Trésor ont dispensé les détenteurs de capitaux d’investir dans des projets productifs, ce qui a paralysé la vie économique. Il incombe à l’Etat de redresser la situation avec les moyens dont il dispose. — «L’accord douanier entre le Liban et la Syrie a suscité des réactions qui expriment pour la plupart des inquiétudes qui ne sont dans l’intérêt d’aucun des deux pays. Il aurait mieux valu attendre que le Liban retrouve sa liberté et sa souveraineté. Les termes de l’accord auraient été ainsi plus équitables et la volonté libanaise nationale n’aurait pas fait l’objet de pressions. «Emissions télévisées immorales» — «Certaines émissions télévisées dites éducatives et culturelles abordent souvent des sujets que la société libanaise ne semble pas disposée à admettre en raison de leur caractère vulgaire et parfois même pornographique. Certains spectateurs s’expriment ainsi de façon immorale, et cela est nuisible. D’où la nécessité de réexaminer l’opportunité de tels programmes par respect pour les bonnes mœurs. La crise irakienne — «Un climat d’inquiétude règne dans la région du Moyen-Orient en raison de la persistance à vouloir éliminer les armes de destruction massive que l’Irak posséderait. Or d’aucuns affirment qu’il est plus d’un Etat dans la région qui détient ce genre d’armement. Si l’ordre régional implique la suppression de ces armes, la justice exige qu’elles soient retirées de tous ses détenteurs, d’autant plus qu’un traité international interdisant leur prolifération a été signé par la majorité des pays possédant l’arme nucléaire», ajoute le communiqué des évêques maronites.