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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Le but serait de bouleverser la donne au P.O. Les Etats-Unis déterminés à frapper l'Irak, affirme Boueiz

La crise irakienne, qui continue d’occuper une grande part des activités politiques dans le pays, a été largement évoquée hier en Conseil des ministres. Le chef de la diplomatie Farès Boueiz a présenté à cette occasion un exposé sur le conflit basé sur des rapports diplomatiques dans lequel il a affirmé que la décision de frapper l’Irak a été irrémédiablement prise par les Etats-Unis. Selon des sources bien informées, M. Boueiz a ajouté que l’objectif de Washington n’était pas «d’infliger une leçon» au président irakien Saddam Hussein. Cette fois-ci, une frappe américaine aurait pour but de provoquer «un démembrement de l’Irak au profit de certains de ses voisins» et de susciter en conséquence «un bouleversement des données sur le plan régional» en relation avec le processus de paix au Proche-Orient. Ce bouleversement, a poursuivi le ministre, conduirait à «remettre en cause» les fondements de la conférence de Madrid, qui a lancé le processus de paix en 1991, ainsi que les accords d’Oslo sur l’autonomie palestinienne, le but final étant «d’imposer une paix régionale reposant sur de nouvelles bases». Quoi qu’il en soit, les responsables libanais, très préoccupés de la situation, ont entamé des contacts intensifs ces jours-ci avec l’ambassadeur des Etats-Unis pour être informés de près des intentions américaines. Ainsi, après avoir rencontré mardi le chef de l’Etat Elias Hraoui, le premier ministre Rafic Hariri et le ministre chargé des populations déplacées Walid Joumblatt, l’ambassadeur des Etats-Unis, Richard Jones, qui vient de rentrer de Washington, a été reçu hier par le président de la Chambre Nabih Berry. En outre, la directrice du cabinet du sénateur Jesse Helms, le puissant président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, est attendue aujourd’hui jeudi à Beyrouth où elle doit rencontrer les principaux dirigeants. L’entretien Berry-Jones A l’issue de l’entretien Berry-Jones, le diplomate américain a déclaré à la presse avoir évoqué la crise irakienne avec M. Berry. En réponse à une question, il a rappelé qu’il n’était «pas question d’une invasion de l’Irak, mais uniquement de frappe aérienne». M. Jones a toutefois estimé que la visite à Bagdad du secrétaire général de l’ONU Kofi Annan était «porteuse d’espoir».«Nous sommes pour que la diplomatie aille jusqu’au bout et nous espérons que nous éviterons de recourir à cette frappe», a-t-il dit, souhaitant que l’Irak applique les résolutions du Conseil de Sécurité. A la question de savoir si l’ambassade des Etats-Unis avait pris la décision de renforcer la sécurité autour de son siège, qui se trouve à Awkar, M. Jones a indiqué que cela n’était pas nécessaire au Liban, rappelant que de toute façon, le dispositif de sécurité en place à la chancellerie depuis plusieurs années «est déjà inhabituel». Interrogé par ailleurs sur des propos qui lui ont été attribués, selon lesquels il aurait affirmé que la résolution 425 du Conseil de Sécurité était susceptible d’être interprétée de diverses manières, M. Jones a opposé un semi-démenti. M. Berry ayant déclaré mardi, à la suite de ces propos, que la 425 n’avait qu’une seule interprétation possible, l’ambassadeur a dit: «Notre entretien a été utile. Je crois que la presse a joué un rôle en créant des divergences entre nous, mais je ne crois pas que ces divergences existent». Sur le point de savoir s’il avait effectivement tenu ces propos, il a répondu: «Je n’ai pas dit cela littéralement mais j’ai souligné que le meilleur moyen résidait dans la négociation entre les Arabes et Israël, et je ne visais pas expressément la 425». M. Jones a tout de même reconnu qu’«il existe des interprétations différentes (de la 425). Cependant, je n’ai pas pris position et je n’ai pas dit si les Etats-Unis approuvaient telle ou telle interprétation». Au cours de l’entretien, M. Berry a réaffirmé, selon l’ANI (officielle), la position «constante» du Liban sur la 425 et insisté sur la nécessité de ne pas recourir à la force contre l’Irak.
La crise irakienne, qui continue d’occuper une grande part des activités politiques dans le pays, a été largement évoquée hier en Conseil des ministres. Le chef de la diplomatie Farès Boueiz a présenté à cette occasion un exposé sur le conflit basé sur des rapports diplomatiques dans lequel il a affirmé que la décision de frapper l’Irak a été irrémédiablement prise...