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Actualités - CHRONOLOGIE

L'artisanat et les petits métiers à l'honneur

Effet de la crise, retour aux sources ou au raisonnable, après les grands projets de la reconstruction, les équipements surdimensionnés, c’est au tour des petits métiers de connaître une heure de gloire à travers diverses expositions organisées au Liban durant l’année 98. Faut-il voir en cela un intérêt purement folklorique ou une réelle attention des décideurs au Liban authentique? Si la principale activité économique reste le secteur des services, la petite industrie, l’artisanat, les petits métiers et l’agriculture ont en effet prouvé qu’ils sont à la base de l’économie libanaise et sont peut-être les garants d’une certaine sécurité intérieure. L’exposition des industriels libanais, organisée par l’Association des industriels et les pouvoirs publics, a été, pour les Libanais et leurs visiteurs, une belle vitrine du savoir-faire local dans sa diversité. Par ailleurs, le Salon de Tripoli, attaché aux métiers du bois, des meubles et de l’ébénisterie, a récemment contribué aussi à démontrer l’habileté des artisans du Liban. En fait, ce sont plusieurs milliers d’ateliers qui fournissent des emplois à une grande partie de la population de la capitale du Nord. Bien souvent, aucun de ces petits entrepreneurs n’est soutenu ou a accès au crédit alors qu’ils ont constitué bien souvent durant toute la guerre et maintenant durant la crise économique une solution au chômage galopant. Encourager ces groupes sociaux professionnels peut aller dans le sens d’une prise de conscience d’une autre réalité économique libanaise. D’autres manifestations sont d’ailleurs prévues, notamment fin mai, avec cette fois une présentation interactive des métiers de la création et de ceux de l’artisanat, par le biais de la formation professionnelle. Cette démonstration sera donnée lors de la «FIAD» où nombre d’artisans français et libanais pourront conclure des échanges tant au niveau de la commercialisation de leurs produits qu’au niveau de la formation à de nouveaux métiers. Pour M. Georges Salem, coordinateur de la «FIAD», interrogé par «L’Orient-Le Jour» «l’aspect créatif dans ces domaines est souvent le moteur de l’économie, a fortiori au Liban où les artisans et les industriels ont besoin de combler un retard accumulé dans les technologies modernes et nouvelles. Bien que la création libanaise soit de très bon niveau, la «FIAD» permettra aux jeunes de découvrir d’autres horizons». La formation professionnelle Le volet de la formation professionnelle est aussi une résultante positive de ce type de manifestation. A la suite d’accords passés entre certaines fédérations professionnelles, des techniciens français spécialisés dans les métiers d’art sont déjà en place au Liban pour animer des stages de formation; d’autres suivront. Des groupes de P.M.E. françaises spécialisées dans le domaine du meuble et les Ateliers de Vitraux, de la soudure, entre autres, organisent des stages professionnels au Liban. L’«UNESCO» participe aussi à ces différentes actions avec le programme «La route de la soie», projet qui est chargé d’encourager les artisans, non pour faire face à une industrie du synthétique, mais afin de développer une activité réservée aux produits de confection et d’ameublement de luxe. Des sessions de formation sont, là aussi, mises en place, notamment à l’endroit des populations rurales, pour l’heure sujettes à une forte migration vers Beyrouth. Enfin, il faut noter que si l’infrastructure est indispensable, elle n’en est pas moins coûteuse pour la nation. Le Liban devra donc un jour finir par payer ses dettes dues à la reconstruction; il faudra alors un tissu économique bien solide et surtout productif. Les petits métiers sont, de l’avis de tous les experts, très producteurs de valeur ajoutée, pour peu qu’ils soient élevés au rang de P.M.E. La formation est la base de la réussite de ces projets et les crédits en sont un prolongement nécessaire. Pour cet aspect des choses, certaines banques libanaises prévoient l’élargissement de leurs activités au financement des petites entreprises. Autant d’éléments qui pourraient générer un mouvement de croissance économique positif, à échelle humaine et donc, à la mesure du Liban. Gérard DE HAUTEVILLE
Effet de la crise, retour aux sources ou au raisonnable, après les grands projets de la reconstruction, les équipements surdimensionnés, c’est au tour des petits métiers de connaître une heure de gloire à travers diverses expositions organisées au Liban durant l’année 98. Faut-il voir en cela un intérêt purement folklorique ou une réelle attention des décideurs au...