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Actualités - CHRONOLOGIE

Le président indonésien a limogé le gouverneur de la Banque Centrale Nouveau geste de défiance de Suharto à l'égard de la communauté internationale

Le président indonésien Suharto, dans un nouveau geste de défiance à l’égard de la communauté internationale, a donné congé mardi au gouverneur de la Banque centrale. Le départ de M. Sudrajad Djiwandono, avec le ministre des Finances, Mar’ie Muhammad, l’un des principaux interlocuteurs de la communauté internationale et notamment des institutions financières internationales, était attendu. Il lève l’un des derniers obstacles à la mise en place d’un directoire financier chargé de défendre un taux de change fixe de la roupie auquel s’oppose le FMI (Fonds monétaire international), qui a menacé de suspendre l’octroi de plus de 40 milliards de dollars d’aide mobilisés par la communauté internationale. Les principaux bailleurs de fonds de l’Indonésie, dont le Japon, l’Union européenne, avec l’Allemagne dont le chancelier a téléphoné lundi au président Suharto, ainsi que les Etats-Unis, s’opposent également à cette idée de taux de change fixe. Ce système, que le président Suharto veut établir à l’insistance de sa famille, suppose des réserves financières et une rigueur politique et économique dont l’absence est généralement considérée comme l’une des causes de la gravité de la crise qui secoue l’Indonésie. L’opposition au directoire financier de M. Sudrajad, dont l’intégrité et la rigueur sont respectées dans les milieux financiers internationaux, était de notoriété publique. «Il avait quelque chose d’étonnant en Indonésie à ce niveau, a ainsi commenté l’analyste d’une grande société financière asiatique, il était honnête». M. Sudrajad passe également pour l’une des «bêtes noires» de la famille Suharto dont il avait à plusieurs reprises bloqué des demandes de prêts de fonds publics. Il avait également à la fin de l’année dernière, en application des mesures de réformes demandées par le FMI, décrété la fermeture de deux banques leur appartenant. Aux termes du communiqué du palais présidentiel, M. Sudrajad sera remplacé, sous 48 heures, par l’un de ses directeurs, Sjaril Sabirin. M. Sjaril, 54 ans, un économiste formé aux Etats-Unis, était employé depuis 1993 comme professeur d’économie par la Banque mondiale à Washington. Interrogé mardi à l’issue d’une entrevue avec le président Suharto précédant de peu l’annonce de son départ, M. Sudrajad avait simplement répondu «non» à une question lui demandant s’il avait présenté sa démission. L’indexation de la roupie, une idée difficile Les circonstances de son départ illustrent une nouvelle fois la tradition indonésienne selon laquelle les ministres ou hauts fonctionnaires ne démissionnent pas mais sont limogés. Le projet indonésien d’indexer la roupie au dollar est l’une des options de stabilisation de la monnaie mais c’est une idée qui rencontre encore bien des obstacles à sa réalisation, a déclaré, de son côté, le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ) Yasuo Matsushita. L’Indonésie envisage d’établir un taux de change fixe entre la roupie et le dollar, ce que les Etats-Unis et l’Allemagne jugent prématuré. Pour mener à bien son projet, le pays doit notamment avoir suffisamment de réserves de change, a-t-il précisé. Il faut aussi s’assurer que l’indexation de la roupie permettra au système financier indonésien de fonctionner sans à-coups, a-t-il également déclaré, ajoutant que les autorités monétaires devaient adopter une politique de fermeté vis-à-vis des fluctuations de change pour que l’indexation puisse fonctionner. Mais Matsushita n’a pu dire si l’Indonésie pourrait satisfaire à toutes les conditions nécessaires au bon fonctionnement du projet. L’Asie ne peut faire l’économie d’une nouvelle phase d’ajustement, comme en Thaïlande, en Corée du Sud ou en Indonésie, dont les prévisions de croissance ont dû être revues en baisse, les besoins d’une gestion économique rigoureuse se faisant pressants. Les difficultés économiques de l’Asie commencent à avoir une incidence négative sur les exportations japonaises et sur les marchés internationaux des matières premières, a-t-il encore déclaré. (AFP, Reuters)
Le président indonésien Suharto, dans un nouveau geste de défiance à l’égard de la communauté internationale, a donné congé mardi au gouverneur de la Banque centrale. Le départ de M. Sudrajad Djiwandono, avec le ministre des Finances, Mar’ie Muhammad, l’un des principaux interlocuteurs de la communauté internationale et notamment des institutions financières...