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Actualités - CHRONOLOGIE

La situation régionale compromet les velléités de remaniement ministériel au Liban

La situation régionale délicate a compromis des velléités de remaniement ministériel qui s’était manifestée aussi bien chez le président du Conseil que chez le chef de l’Etat, au lendemain du débat budgétaire, apprend-on de source informée. M. Rafic Hariri s’en était ouvert aux responsables syriens, lors d’une de ses récentes visites à Damas, se plaignant du manque de cohésion de l’équipe en place, et de la majorité réduite, qui équivaut à ses yeux à un vote de défiance, à laquelle le Budget a été voté, fin janvier. Le sentiment du chef du gouvernement était, semble-t-il, partagé par le président Hraoui. Ce dernier était habité depuis quelques mois par un désir de changement et, un moment, il a jugé que l’occasion se présentait enfin. M. Hraoui souhaitait avoir les coudées franches pour désigner certains des ministres chrétiens au sein du gouvernement. Et alors que M. Hariri rêvait d’intégrer dans son équipe des hommes comme MM. Daoud Sayegh, Basile Yared, Maroun Asmar ou Antoine Andraos, le chef de l’Etat, lui, entendait choisir les ministres chrétiens du dernier gouvernement de son mandat, dans le sens d’une plus grande représentativité de l’électorat chrétien marginalisé jusqu’à présent. Toutefois, les projets de M. Hariri et les souhaits du président Hraoui devaient se heurter à un catégorique refus de tout changement de la part des dirigeants syriens. Le vice-président syrien, M. Abdel-Halim Khaddam, a pu en effet persuader M. Hariri qu’il ne valait plus la peine d’introduire un quelconque remaniement ministériel pour ce qui reste du mandat du président Hraoui. Les arguments de M. Khaddam étaient essentiellement d’ordre régionaux et en rapport, on s’en doute, avec la détérioration des rapports entre l’Irak et les Etats-Unis. Ce que Damas redoute, en effet, comme conséquence de ce conflit qui peut se transformer en guerre ouverte, c’est un éclatement de l’ Irak en trois entités nationales distinctes: kurde, chiite et sunnite, et une possible réaction en chaîne de ce processus d’émiettement. Selon des sources politiques, l’entité sunnite serait créée sur le flanc de l’Irak, à la frontière avec la Jordanie, et serait proposée, à l’issue du conflit, comme foyer de substitut aux Palestiniens chassés de leurs terres en 1948. Confirmant la volonté d’apaisement et de réconciliation intergouvernementale, le chef du gouvernement a longuement reçu hier le ministre de la Santé, Sleiman Frangié, avec lequel il a eu une séance de franche explication. A l’issue de la rencontre, le jeune ministre a déclaré que «le gouvernement reste et ne part pas» . «Nos liens avec M. Hariri sont plus qu’excellents», a ajouté — diplomatiquement — M. Frangié. Ce dernier a par ailleurs approuvé le principe du mariage civil facultatif au Liban, tout en déclarant qu’il s’y oppose, politiquement, en raison des divisions que son examen est susceptible de provoquer dans l’opinion.
La situation régionale délicate a compromis des velléités de remaniement ministériel qui s’était manifestée aussi bien chez le président du Conseil que chez le chef de l’Etat, au lendemain du débat budgétaire, apprend-on de source informée. M. Rafic Hariri s’en était ouvert aux responsables syriens, lors d’une de ses récentes visites à Damas, se plaignant du...