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Actualités - CHRONOLOGIE

Washington peaufine l'option militaire et une stratégie à plus long terme

Les Etats-Unis mettent la dernière main à la préparation d’une éventuelle frappe militaire contre l’Irak suivie d’une campagne visant à isoler le régime du président irakien Saddam Hussein. Les perspectives d’une solution diplomatique à la crise entre Bagdad et les Nations Unies sur le désarmement irakien s’amenuisant, les conseillers du président américain Bill Clinton mettent au point une stratégie combinant action militaire, mesures diplomatiques et renseignement. Stratèges du Pentagone et responsables politiques s’accordent pour dire qu’une opération militaire se limiterait à des frappes aériennes sans viser à renverser Saddam Hussein. Les avions américains frapperaient des sites soupçonnés de faire partie du complexe militaire et des attaques répétées ne sont pas exclues. «Si nous avons le plus petit indice nous disant qu’il reconstitue des armements… nous frapperons à nouveau», a récemment déclaré devant le Sénat le secrétaire d’Etat Madeleine Albright. Après de premiers raids aériens, les Etats-Unis auraient recours à leurs services de renseignement pour surveiller de près les actions de Bagdad et faire respecter les zones d’exclusion aérienne dans le sud et le nord de l’Irak, selon des responsables américains. Cette surveillance accrue serait accompagnée de mesures destinées à alléger le régime des sanctions auquel est soumis le pays depuis sept ans. Les Etats-Unis soutiennent un projet d’augmentation à 5,2 milliards de dollars par semestre contre 2 milliards de dollars actuellement des revenus que l’Irak serait autorisé à tirer de ses exportations de pétrole, dans le cadre du programme «pétrole contre nourriture». Les critiques arabes Une telle mesure, outre le soulagement qu’elle apporterait aux civils irakiens, aiderait Washington à faire face aux critiques des pays arabes selon lesquelles le régime des sanctions frappe injustement le peuple irakien. Ce sentiment a en effet entravé les efforts menés par les Etats-Unis pour tenter de s’assurer le plus large soutien possible à une éventuelle attaque aérienne contre l’Irak et a contribué à tendre leurs relations avec la Russie et la France. Conformément aux résolutions des Nations Unies, les sanctions ne pourront être levées que lorsque les inspecteurs en désarmement de l’ONU auront confirmé que l’Irak ne produit plus d’armes de destruction de masse. Des responsables américains envisagent par ailleurs des démarches visant à inculper Saddam Hussein pour crimes de guerre et à apporter un soutien à l’opposition irakienne. Les efforts américains pour encourager l’opposition irakienne et kurde se sont toutefois soldés par des échecs cuisants par le passé. Le soutien américain aux Kurdes déplaît en outre à la Turquie, elle-même aux prises avec un mouvement séparatiste kurde. Enfin, dans l’immédiat, le gouvernement américain prévoit une campagne de préparation de l’opinion publique à l’éventualité d’une opération militaire. Tandis que le chef d’état-major interarmes américain, le général Hugh Shelton, a indiqué qu’un plan détaillé de frappes militaires était fin prêt, trois des plus hauts responsables américains étaient désignés pour partir cette semaine à la rencontre de l’Amérique profonde. Le secrétaire d’Etat, Madeleine Albright, le secrétaire à la Défense, William Cohen, et le conseiller du président pour la sécurité nationale, Samuel Berger, «expliqueront au public américain les enjeux de la crise avec l’Irak», a indiqué le département d’Etat. Selon des sources informées, les trois responsables doivent dans ce but se rendre mercredi après-midi à Colombus (Ohio, centre des Etats-Unis). (AFP)
Les Etats-Unis mettent la dernière main à la préparation d’une éventuelle frappe militaire contre l’Irak suivie d’une campagne visant à isoler le régime du président irakien Saddam Hussein. Les perspectives d’une solution diplomatique à la crise entre Bagdad et les Nations Unies sur le désarmement irakien s’amenuisant, les conseillers du président américain Bill...