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Actualités - CHRONOLOGIE

L'ONU s'attaque au problème des sites présidentiels Irak : les derniers espoirs reposent sur Kofi Annan(photo)

Les espoirs d’un règlement de la crise irakienne se sont portés, au cours des dernières quarante-huit heures, sur le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, pressé de se rendre à Bagdad, l’Irak lui promettant d’être «flexible». D’ores et déjà, une équipe de l’ONU est sur place en Irak pour dresser une carte des sites présidentiels interdits aux inspecteurs en désarmement, en préparation à cette mission cruciale du secrétaire général de l’ONU. M. Annan n’a pas encore pris officiellement la décision de visiter l’Irak. Mais le ministre irakien des Affaires étrangères Mohammad Saïd al-Sahhaf a affirmé à des députés jordaniens à Amman que le secrétaire général s’y rendrait mercredi, selon des députés . Les experts dépêchés par le secrétaire général ont eu une première rencontre à Bagdad avec le ministre irakien du Pétrole, le général Amer Rachid, et le sous-secrétaire aux Affaires étrangères, Ryad al-Qaissi. L’équipe de l’ONU, arrivée hier matin, est dirigée par le Suédois Staffan de Mistura, qui a été coordinateur humanitaire de l’ONU en Irak de mars à août 1997, et de deux arpenteurs autrichiens. Selon l’ONU, ils ont pour tâche de «dresser les plans des huit sites présidentiels» soupçonnés par la Commission spéciale de l’ONU chargée du désarmement irakien (UNSCOM) d’abriter des armes de destruction massive. C’est sur la base de leurs travaux, qui doivent se prolonger jusqu’à mardi ou mercredi, que M. Annan pourra éventuellement négocier les modalités des inspections de ces sites, d’une superficie de 70 km2, d’après l’Irak. Les huit sites sont répartis dans quatre provinces. Selon l’ONU, ils comprennent 1.500 bâtiments, un chiffre contesté par Bagdad. L’Irak refuse que ces palais soient inspectés par l’UNSCOM, qu’il accuse d’être un «adversaire» et d’agir pour le compte de Washington. Bagdad réclame également des arrangements pour garantir le respect de sa «souveraineté». Mais avant même que M. Annan n’annonce officiellement sa décision de visiter l’Irak, le secrétaire américain à la Défense rejetait hier à l’avance tout compromis «creux» avec Bagdad. «Si le secrétaire général de l’ONU se rend effectivement à Bagdad, j’espère et je présume qu’il ira dans le seul but de dire au président irakien Saddam Hussein de se conformer complètement aux résolutions des Nations Unies», a affirmé M. William Cohen sur la chaîne de télévision américaine ABC. «Nous n’accepterons aucune proposition creuse, aucun compromis qui sape de quelque manière que ce soit la possibilité pour les inspecteurs de l’ONU de mener à bien leur tâche sans restriction», a-t-il lancé. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne insistent pour que l’UNSCOM soit autorisée à inspecter, sans condition, tous les sites suspects, y compris les palais du président irakien Saddam Hussein. Le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine a estimé dimanche que M. Annan pourrait «arracher», sous certaines conditions, des concessions aux autorités irakiennes sur l’inspection de ces sites. L’ONU souhaite qu’il n’y ait pas de blocage irakien à l’inspection des sites et que M. Annan dispose d’un mandat suffisamment large des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité, selon M. Védrine. Solution pacifique toujours possible Le roi Hussein de Jordanie, qui a téléphoné hier à M. Annan, a estimé qu’une visite de ce dernier à Bagdad «pourrait déboucher sur des résultats positifs qui éviteraient à la région une option militaire». Selon l’ambassadeur de Russie en Syrie, Viktor Goguitidze, «une solution pacifique est toujours possible et les preuves en sont nombreuses comme l’arrivée d’une équipe d’experts à Bagdad et la décision de l’Irak de permettre l’inspection de huit sites présidentiels». Bahrein, qui abrite des avions de combat américains dépêchés en prévision d’une attaque contre l’Irak, a également souhaité l’aboutissement des efforts du secrétaire général de l’ONU. Le vice-président irakien Taha Yassine Ramadan a réitéré dimanche «le désir» irakien d’un règlement diplomatique, lors d’une réunion à Bagdad avec l’émissaire russe Viktor Possouvaliouk. Quant au ministre d’Etat britannique à la Défense, Lord Gilbert, il a exprimé à Qatar, troisième étape d’une tournée dans le Golfe, l’espoir que M. Saddam Hussein «revienne à la raison», et prévenu que l’Irak assumait «l’entière responsabilité» de la crise. Les Etats-Unis poursuivaient de leur côté les préparatifs pour mener l’opération «Tonnerre du désert» contre l’Irak, essayant d’en convaincre les pays arabes et battant le rappel de leurs alliés à cet effet. Washington et Londres ont massé dans la région le plus important dispositif militaire depuis la guerre du Golfe en 1991. Après avoir essuyé jeudi une mise en garde de la Russie, qui a averti les Etats-Unis contre les conséquences d’une frappe contre l’Irak en affirmant que les intérêts «vitaux» de Moscou seraient en jeu, Washington s’est heurté samedi au refus de la Chine de l’option militaire. Les Etats-Unis avaient dépêché à Pékin leur ambassadeur à l’ONU, Bill Richardson. Un émissaire américain, David George Newton, sera envoyé dans les jours qui viennent dans les principaux pays arabes pour expliquer la position américaine. Quant aux pays européens, la plupart, hormis la France, se sont ralliés les uns après les autres — quoique timidement — à Washington.
Les espoirs d’un règlement de la crise irakienne se sont portés, au cours des dernières quarante-huit heures, sur le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, pressé de se rendre à Bagdad, l’Irak lui promettant d’être «flexible». D’ores et déjà, une équipe de l’ONU est sur place en Irak pour dresser une carte des sites présidentiels interdits aux inspecteurs...