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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

R. Eddé et Moukheiber critiquent l'accord douanier libano-syrien Le Amid met en garde contre une relance de l'unité syrienne

Le Amid du Bloc national Raymond Eddé et l’ancien député Albert Moukheiber se sont élevés hier avec vigueur contre l’accord de suppression progressive des tarifs douaniers conclu dernièrement entre le Liban et la Syrie. Dans une lettre ouverte au président de la République Elias Hraoui, M. Eddé estime que cet accord «aboutira tôt ou tard» à l’unité entre le Liban et la Syrie, à laquelle il est fermement opposé, et rappelle le chef de l’Etat à ses obligations de «veiller à la sauvegarde de l’indépendance et de l’intégrité territoriale du Liban». «Je viens de lire dans «L’Orient-Le Jour» du 9 février 1998, qu’un accord, qui doit encore être approuvé par le Conseil supérieur libano-syrien, a été conclu avec la Syrie, supprimant graduellement les barrières douanières entre le Liban et la Syrie», commence M. Eddé dans sa lettre faxée à notre journal. «Je ne rentrerai pas dans les détails dudit accord dont j’ignore la teneur, mais je tiens à attirer votre attention sur le fait que le Liban, en 1996, a importé pour 308 millions de dollars de produits syriens et que le Liban n’a exporté en Syrie que pour 70 millions de dollars, sans compter la concurrence permanente et déloyale de la Syrie faite notamment à notre production agricole nonobstant le soi-disant «calendrier»», indique-t-il. «Mais, la principale question que je voudrais soulever concerne le nouvel accord douanier qui, tôt ou tard, aboutira à l’unité syrienne», poursuit le Amid, rappelant qu’au XIXe siècle, «la Prusse voulant réaliser l’unité politique allemande, créa l’union douanière des Etats allemands connu sous le nom de «Zollverein»». «Déjà, sous le mandat français, la question de l’unité syrienne a été soulevée, plusieurs fois par certains Libanais poussés par la Syrie. Avec mon parti, le Bloc national libanais, hier, comme aujourd’hui, je suis contre l’unité syrienne, et pour un Liban, uni, libre et souverain», proclame-t-il. «Monsieur le président de la République, «Permettez-moi de vous demander de bien vouloir réunir sans tarder un comité composé de professeurs de droit constitutionnel et d’économie pour savoir si la question que je soulève est bien justifiée», ajoute M. Eddé. «En tant que chef d’Etat, il vous incombe de veiller à la sauvegarde de l’indépendance et de l’intégrité territoriale du Liban», souligne-t-il enfin. Pour sa part, M. Moukheiber s’est fait l’écho de «la surprise de l’opinion publique libanaise» et de son groupe, «le Rassemblement pour la République» face à «la précipitation», du gouvernement à signer des accords douaniers avec la Syrie, «comme s’il s’agissait d’une mesure de routine ou d’une question secondaire». Dans un communiqué de presse, M. Moukheiber affirme que son groupe «observe de près le processus de légifération sur les relations libano-syriennes». Ironisant sur les déclarations du premier ministre Rafic Hariri, qui avait qualifié d’«historique» l’accord douanier, l’ancien député du Metn a souligné qu’il était à ses yeux «effectivement historique, parce qu’il efface l’histoire du système douanier institué par le grand homme de l’indépendance, Riad Solh, dans le but de préserver cette petite nation qu’est le Liban, affirmer son indépendance et assurer des ressources au Trésor». Critiquant également les retombées économiques et financières de cet accord, conclu «alors que le gouvernement a promis de mettre un terme au gaspillage et qu’il a imposé aux citoyens des surtaxes difficiles à supporter», M. Moukheiber a indiqué que son groupe «a commencé à élaborer une étude scientifique sur les retombées négatives de l’accord sur le Liban» tant sur le plan économique, «du fait du déséquilibre entre les capacités de production des deux pays», que politique, «car cet accord aboutit à l’élimination des frontières libanaises».
Le Amid du Bloc national Raymond Eddé et l’ancien député Albert Moukheiber se sont élevés hier avec vigueur contre l’accord de suppression progressive des tarifs douaniers conclu dernièrement entre le Liban et la Syrie. Dans une lettre ouverte au président de la République Elias Hraoui, M. Eddé estime que cet accord «aboutira tôt ou tard» à l’unité entre le Liban et...