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Actualités - CHRONOLOGIE

Washington continue de fourbir ses armes Crise irakienne : Clinton écarte le niet de Moscou (photo)

Les Etats-Unis continuaient vendredi de fourbir leurs armes en prévision d’une frappe contre l’Irak, refusant de se laisser impressionner par les mises en garde de la Russie et les réticences de plusieurs de leurs alliés. Le président Bill Clinton a même déclaré que le dernier avertissement russe n’aura pas d’effet sur la détermination de Washington à forcer l’Irak à ouvrir aux inspecteurs de l’ONU tous les sites susceptibles d’abriter des armes chimiques ou bactériologiques. «Niet» n’est pas «non» pour les Etats-Unis dans ces circonstances», a déclaré le président américain à la presse «Nous prenons les mesures nécessaires que vous attendriez des Etats-Unis», a-t-il ajouté. Le ministre russe de la Défense Igor Sergueïev avait fait valoir jeudi que «les intérêts vitaux» russes étaient en jeu en Irak et que la coopération militaire russo-américaine souffrirait d’une attaque américaine contre Bagdad. Le chef de la diplomatie russe Evgueni Primakov a mis les points sur les «i» vendredi, à l’issue d’entretiens à Moscou avec le secrétaire à la Défense, William Cohen. «Il est indispensable d’obtenir une solution diplomatique et nous sommes contre le recours à la force», a-t-il déclaré. Les Etats-Unis continuent entre-temps de renforcer leur dispositif militaire. Une quarantaine d’avions de combat et de soutien logistique ont rejoint le Golfe ou devaient y arriver vendredi, portant le nombre des appareils déployés dans la région à plus de 360. Le Japon a de son côté accordé hier un appui mesuré mais significatif aux Etats-Unis en affirmant que «toutes les options» demeuraient ouvertes, tout en marquant sa préférence pour la diplomatie. Par contre, des alliés européens de Washington ont nuancé leur soutien. L’Espagne a indiqué qu’elle n’accepterait pas forcément de prêter ses bases militaires et le Danemark a précisé que son soutien «serait limité», excluant l’envoi d’une escadrille d’avions de combat F-16. Kofi Annan dernier recours Après avoir envoyé sans succès leurs propres médiateurs à Bagdad, la France et la Russie comptent désormais sur les bons offices du secrétaire général de l’ONU Kofi Annan pour trouver une issue pacifique. Le ministère français des Affaires étrangères a souhaité que Kofi Annan aille à Bagdad «dans les meilleurs délais» et qu’il ait une marge de manœuvre suffisante pour avoir des chances de convaincre les Irakiens. M. Primakov a lui aussi fait valoir qu’il ne fallait pas abandonner l’option diplomatique avant une visite à Bagdad de Kofi Annan. Celui-ci a indiqué vendredi qu’il «n’excluait pas» une telle visite. En attendant, s’il faut en croire l’ambassadeur irakien à l’ONU, M. Annan enverrait incessamment une équipe technique à Bagdad pour inspecter les huit sites «présidentiels» dont l’accès est interdit aux membres de l’UNSCOM. William Cohen a cependant prévenu vendredi que les médiateurs n’avaient plus beaucoup de temps. «Nous avons toujours indiqué être favorables à l’exploration de toute initiative diplomatique raisonnable, mais il y a un moment où la diplomatie aura réussi ou échoué», a-t-il dit à la fin de sa visite à Moscou. En décidant de retarder le vote d’une résolution de soutien à une opération militaire, les dirigeants du Congrès ont compliqué la tâche des stratèges. La Maison-Blanche aimerait avoir l’appui public du Parlement avant de frapper l’Irak, même si elle considère qu’elle peut juridiquement s’en passer. Or, le Congrès est désormais en vacances jusqu’au 24 février. Deux jours plus tôt, le 22 février, se seront terminés les Jeux olympiques d’hiver à Nagano (Japon). L’ambassadeur américain auprès de l’ONU, Bill Richardson, a affirmé vendredi à Tokyo que les Etats-Unis «comprennent» le désir du Japon que soit respectée une trêve olympique.
Les Etats-Unis continuaient vendredi de fourbir leurs armes en prévision d’une frappe contre l’Irak, refusant de se laisser impressionner par les mises en garde de la Russie et les réticences de plusieurs de leurs alliés. Le président Bill Clinton a même déclaré que le dernier avertissement russe n’aura pas d’effet sur la détermination de Washington à forcer l’Irak...