Processus de paix : aucune percée à Washington

Les rencontres palestino-israéliennes qui viennent de se tenir à Washington, sous l’égide du département d’Etat américain, n’ont permis aucune percée dans le processus de paix proche-oriental. Cette constatation, Yasser Arafat et Saëb Erakat l’ont faite jeudi, rejoints en cela par l’émissaire américain Dennis Ross, qui notait, laconique: «Pas de grand progrès». Plus explicite, le président de l’Autorité palestinienne a affirmé: «Les réunions n’ont rien donné, rien»... La dernière séance de travail entre les deux parties n’aura duré qu’une heure. Elle avait été précédée d’une série de contacts, depuis mardi, dans la capitale fédérale. A Ramallah où il se trouve, M. Arafat a martelé devant la presse: «Tout est gelé, tout est gelé». «Nous avons une délégation qui est arrivée aujourd’hui (jeudi) de Washington après avoir passé deux jours là-bas, mais cela n’a rien donné. Les Israéliens nous font perdre notre temps, c’est tout», a-t-il ajouté. «Les rencontres n’ont permis aucun progrès significatif», a dit pour sa part M. Erakat interrogé depuis Washington, après une ultime rencontre à laquelle avait pris part le coordinateur américain. Négociateurs israéliens et palestiniens se sont rencontrés à quatre reprises depuis mardi, sous l’égide des Etats-Unis, pour discuter notamment d’une relance des efforts des comités conjoints israélo-palestiniens. Selon M. Erakat, l’Autorité palestinienne a donné une fin de non-recevoir à une proposition américaine sur un retrait israélien par étapes de 12% de la Cisjordanie, en contrepartie d’un engagement palestinien à satisfaire les exigences d’Israël en matière de sécurité. La proposition américaine ne mentionne aucune des conditions posées par les Palestiniens, notamment l’arrêt de la colonisation, a affirmé M. Erakat. «Nous avons affirmé aux Américains que chaque proposition, qui ne stipule pas un arrêt total des actes unilatéraux notamment la colonisation et la confiscation des terres, ne peut aider à relancer les négociations», a-t-il dit. Selon lui, les Palestiniens «refusent d’annuler ou de reporter le troisième retrait (militaire de Cisjordanie) jusqu’aux négociations sur le statut final, comme le propose le gouvernement israélien». Dans la bande de Gaza, des soldats israéliens et des policiers de l’OLP se sont mutuellement menacés avec leurs armes et ont échangé des coups de poing, a-t-on appris auprès d’un officier de la police palestinienne et de témoins arabes. Le lieutenant-colonel Khaled Aboul Oula a déclaré que des colons juifs, protégés par plus de 70 militaires israéliens, avaient pris possession d’un lopin de terre revendiqué par une famille palestinienne, près de la colonie de Neve Dekalim, dans le sud de la bande de Gaza. De source militaire israélienne, on affirmait que les policiers palestiniens avaient pointé leurs armes sur les soldats et qu’un militaire israélien avait reçu un coup de crosse.