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Actualités - CHRONOLOGIE

Ankara : non à un état kurde

Ankara commence sérieusement à appréhender l’éventualité de la création à sa frontière d’un Etat kurde, à la suite de la crise irakienne. «Une telle possibilité existe; nous devons être et nous serons toujours en alerte maximum», a affirmé le premier ministre Mesut Yilmaz, s’engageant dans le même temps à combattre cette idée. Le week-end dernier, le vice-premier ministre turc Bulent Ecevit avait accusé les Etats-Unis de vouloir démembrer l’Irak et de créer un Kurdistan indépendant dans le nord, après avoir attaqué Bagdad. M. Yilmaz, qui s’adressait à des journalistes dans l’avion qui l’emmenait en visite officielle en Ukraine, n’est pas allé jusqu’à reprendre les accusations de son numéro deux, se contentant d’indiquer: «Les USA comprennent (notre) sensibilité sur ce sujet», mais ajoutant: «Un Etat kurde est une préoccupation majeure de la Turquie». La Turquie, qui fait face à une rébellion séparatiste kurde dans le sud-est de son territoire, craint que l’établissement d’un Etat kurde dans le nord de l’Irak voisin ne galvanise cette rébellion. M. Ecevit avait déclaré dimanche: «Mon impression est que les Etats-Unis ont pour but de créer un Kurdistan, diviser l’Irak et de cette façon contrôler les prix du pétrole». L’ambassadeur des Etats-Unis à Ankara, Mark Parris, avait démenti dès le lendemain les accusations de M. Ecevit, réaffirmant que Washington était en faveur de l’intégrité territoriale de l’Irak. Craignant que d’éventuelles frappes aériennes américaines contre l’Irak ne provoquent un afflux de réfugiés vers sa frontière, le gouvernement turc avait annoncé la semaine dernière qu’il prendrait des mesures à l’intérieur du territoire irakien. Plus de 500.000 Kurdes d’Irak s’étaient massés à la frontière turque, fuyant les troupes irakiennes après leur rébellion avortée contre le régime de Saddam Hussein après la guerre du Golfe en avril 1991. Le gouvernement turc, qui craint la répétition d’un tel exode, pourrait installer des villages de tentes et distribuer de l’aide humanitaire sous la supervision de son armée dans l’éventualité d’un afflux de réfugiés, selon des sources turques. Certains médias ont affirmé que des milliers de soldats turcs étaient déjà entrés dans le nord de l’Irak, mais ces informations ont été démenties avec insistance par les responsables turcs et n’ont pas été confirmées de sources indépendantes. La Turquie, qui mène de fréquentes incursions militaires dans le nord de l’Irak contre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste), disposait de toute façon déjà de quelque 5.000 soldats sur place avant le déclenchement de la crise irakienne.
Ankara commence sérieusement à appréhender l’éventualité de la création à sa frontière d’un Etat kurde, à la suite de la crise irakienne. «Une telle possibilité existe; nous devons être et nous serons toujours en alerte maximum», a affirmé le premier ministre Mesut Yilmaz, s’engageant dans le même temps à combattre cette idée. Le week-end dernier, le vice-premier...