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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Une importante étude statistique sur les conditions de vie des familles Quarante pour cent des ménages ont un revenu inférieur à 800 mille livres par mois (photo)

Un ouvrage statistique sur les «Conditions de vie des ménages en 1997» est enfin disponible. Le directeur de l’Administration centrale de la statistique, M. Robert Kasparian, a tenu hier une conférence de presse au siège du syndicat de la presse, au cours de laquelle il a présenté cette nouvelle étude, dont l’objectif est, entre autres, de faire apparaître les problèmes et les difficultés qu’affrontent les ménages dans leur vie quotidienne, dont 40% ont un revenu inférieur à 800.000 LL par mois, alors que la majorité est propriétaire d’un logement et d’une voiture. Cette étude est d’une importance capitale et d’une grande envergure (puisqu’elle couvre tout le Liban), et elle est d’autant plus précieuse qu’on manque le plus souvent de statistiques. Des chiffres significatifs ont été présentés au public sur les sujets suivants: la structure de la population et le profil démographique, les caractéristiques socio-économiques des résidents au Liban, les caractéristiques des logements et de leurs charges, les problèmes et les frais de transports, la scolarisation des enfants, les soins médicaux, le revenu des ménages, leur équilibre budgétaire et leur état de bien-être. Notons que, selon les estimations des enquêteurs, la population du Liban s’élèverait actuellement à 4.005.000 individus, avec une marge d’imprécision de plus ou moins 45.771 personnes. «Les résultats de l’enquête que nous présentons aujourd’hui sur les conditions de vie des ménages font partie d’une suite d’études entreprises par l’Administration centrale de la statistique dans le cadre d’un programme qui couvre les années 1996-2000», a dit M. Kasparian au cours de la conférence de presse. «L’ensemble de ces études aura pour but de dresser un schéma complet de la situation socio-économique du pays», a-t-il ajouté, précisant que «l’étape la plus importante qui a été exécutée jusqu’à présent est le recensement exhaustif de tous les immeubles, logements et établissements, réalisé en 1995-1997». Et de poursuivre: «Ce recensement constitue la base des études statistiques sur les conditions de vie des ménages, comme il nous servira pour notre enquête sur l’activité économique des entreprises. Notre présente étude a été menée sur un échantillon représentatif de 20.432 logements, dont 16.864 ménages ont répondu à l’appel». M. Kasparian a donné un dernier détail fondamental sur la présentation de l’enquête: «L’étude a été faite sur l’échelle des mohafazats, mais les résultats relatifs à la banlieue de Beyrouth ont été séparés de ceux de la capitale». Des chiffres-clés Voici quelques chiffres-clés de l’enquête. En ce qui concerne la structure de la population et le profil démographique, la population a été estimée à 4.005.000 individus, avec une marge d’erreur de 1,5% seulement. Les Libanais se répartissent de la façon suivante dans les régions: — Beyrouth: 10% (contre 22,3% en 1970) — Banlieues de Beyrouth: 22,5% — Reste du Mont-Liban: 15,1% (le Mont-Liban entier regroupe 37,6%) — Liban-Nord: 20,1% — Liban-Sud: 11,8% — Nabatieh: 6,9% — Békaa: 13,6% D’autres informations importantes montrent que la famille moyenne est formée de 4,76 personnes, et pour chaque chef de famille nous avons 0,8 conjoint, 2,6 enfants et 0,3 autres personnes. Cette moyenne varie cependant, selon les régions, et elle atteint un record au Liban-Nord avec 5,5 membres par ménage. L’étude englobe aussi une pyramide des âges qui fournit les renseignements suivants: le rétrécissement à la base de 0 et 15 ans montre une baisse de natalité, qui remonte en fait aux années 1970, et qui a entraîné un vieillissement de la population. Alors qu’en 1970 les jeunes de moins de 20 ans représentaient environ la moitié de la population, ils n’en forment plus aujourd’hui que 38,9%. Cette baisse est plus accentuée à Beyrouth et au Mont-Liban. Les personnes âgées de plus de 60 ans sont passées de 9,5% à 9,9%. A noter également le taux relativement faible des hommes âgés entre 25 et 50 ans. Quant au taux de célibat, il est devenu plus important pour les femmes de plus de 40 ans. Le nombre total des effectifs scolaires, élèves et universitaires compris, donne un taux brut de scolarisation de 30,3% de la population, avec une différence non significative entre les sexes (30,8% pour les garçons et 29,8% pour les filles). L’importance du taux de fréquence scolaire s’explique par la prolongation de la durée des études et la scolarisation des filles. Le taux d’analphabétisme atteint 11,6% (l’analphabète étant défini comme celui qui ne sait ni lire ni écrire). Il est en net recul par rapport à 1970 où il était de 31,8%. On remarque l’existence d’un écart encore important entre les deux sexes: 7,2% chez les hommes et 16% chez les femmes. Cet écart est imputé, à la grande différence existant, dans les générations anciennes, entre l’éducation des filles et celle des garçons. La population active est estimée à 1.362 mille individus, donc 34% du total, chômeurs et chercheurs d’emploi compris. Le taux de chômage est de 8,1 à 8,9%, soit en tout 116 mille personnes. Le taux de chômage est important chez les jeunes qui cherchent un premier emploi: 28,6% des 15 à 20 ans et 17,8% des 20 à 24 ans. Le nombre de personnes ayant effectivement un travail se réduit à 1.246 mille, soit 31,1%. 68% de propriétaires de logements En ce qui concerne les caractéristiques des logements, il a été noté que le taux des ménages propriétaires de leur logement était élevé, 68,3%, alors que le taux des locataires est de 20,6%, les ménages logés gratuitement formant 11,1% du total. Un ménage sur quatre habite une maison individuelle, le reste étant logé dans des immeubles. Tous ces taux varient selon les régions. Cette étude montre également que 32,4% des ménages représentant 30,3% de la population vivent dans des logements où le peuplement est qualifié de «normal». Mais 24,1% des ménages, représentant une grande proportion de la population (34,1%), vivent dans des conditions de surpeuplement critique. Les taux varient, là aussi, selon les mohafazats. Les critères d’équipement et de confort sont également variables: 79,9% des logements sont reliés à un réseau d’eau potable public, alors que 58,5% ne sont pas reliés à un réseau d’égouts. Les taux d’équipement en réfrigérateurs et machines à laver sont élevés, 94,3% et 90,5%, mais celui du téléviseur l’est moins (85,2%). Peu de ménages possèdent le téléphone (35%, dont 20% ont le cellulaire) mais une grande majorité veut l’acquérir. Une proportion élevée des ménages souffre d’un manque d’eau (37,1%), d’un logement trop petit (32,8%), d’humidité (42%) ou de pollution (30,3%), et 41% d‘entre eux auraient voulu changer de maison si leur situation financière le leur permettait. Des informations sur les moyens de transport montrent que 62,4% des ménages possèdent au moins une voiture, alors que 15,4% en ont plus d’une. 50% seulement des véhicules sont assurés. Pour les soins médicaux, il a été noté que 8,8% des Libanais souffrent d’une maladie chronique, le taux d’handicapés s’élevant à 1,5%. 11% ont été hospitalisés au cours des 12 derniers mois. 42% seulement des habitants jouissent d’une couverture médicale: 15,2% de l’assurance sociale, 13,1% de la coopérative des employés, 8,7% d’assurance privée et 12% des familles ont déclaré avoir profité d’une aide médicale du ministère au cours des 12 derniers mois. 16,6% des ménages ont un malade en cours de traitement. La scolarisation des enfants a également été traitée: le nombre moyen de scolarisés par ménage s’élève à 1,47%. 34,9% des scolarisés fréquentent les écoles publiques (écoles techniques incluses). Le coût moyen de la scolarité dans le secteur public est de 147.000 LL par an, et il s’élève à 1.817.000 LL dans les écoles privées et à 6.517.000 LL pour les universités privées. 19,2% des élèves sont titulaires d’une bourse d’étude. Autre notion fondamentale: le revenu des ménages, formé des salaires de ses membres et des autres revenus. Le revenu moyen annuel d’un ménage a été déterminé à 18. 480.000 LL, dont 82,5% proviennent du travail de ses membres et 17,5% d’autres sources. Le taux de travailleurs dans un ménage est de 1,4% et le revenu moyen que tire un travailleur de son activité principale est de 10.510.000 LL. Les écarts de revenus sont dus à la structure de l’emploi qui diffère d’une région à l’autre. Les salaires moyens sont de 769.000 LL par mois pour le salarié permanent et de 444.000 LL pour le salarié occasionnel. Les salaires sont plus élevés à Beyrouth que dans les régions. Par ailleurs, 38,3% des ménages interrogés ont avoué avoir au moins une dette. La dette totale moyenne est de 7.503.000 LL. La fréquence des ménages endettés et le montant moyen de la dette en cours au moment de l’enquête varient suivant la classe de revenu, et d’une région à l’autre. Enfin, l’état de bien-être des ménages est abordé dans l’étude: 37,1% d’entre eux déclarent que leur revenu est insuffisant et 16,8% seulement sont satisfaits de leur situation financière. La majorité a en tout cas estimé que ses revenus ont baissé cette année par rapport à l’année précédente. Interrogés sur le revenu mensuel minimum jugé nécessaire, ils ont donné le chiffre de 1.730.000 LL pour une famille moyenne et 1.966.000 LL pour une famille de 5 enfants. S. B.
Un ouvrage statistique sur les «Conditions de vie des ménages en 1997» est enfin disponible. Le directeur de l’Administration centrale de la statistique, M. Robert Kasparian, a tenu hier une conférence de presse au siège du syndicat de la presse, au cours de laquelle il a présenté cette nouvelle étude, dont l’objectif est, entre autres, de faire apparaître les problèmes...