Jacques Santer ce soir à Beyrouth pour relancer le partenariat UE-Liban

Le président de la Commission européenne Jacques Santer est attendu ce jeudi soir à Beyrouth pour une visite de vingt-quatre heures consacrée principalement aux relations entre le Liban et l’Union européenne (UE) et à la situation dans la région. Cette visite sera la première au Liban d’un président de la commission de Bruxelles. Elle clôture une tournée de M. Santer qui l’a déjà conduit en Egypte, en Israël, dans les territoires palestiniens, en Jordanie et en Syrie. M. Santer s’entretiendra, aussitôt après son arrivée, avec le premier ministre Rafic Hariri, après le retour de ce dernier de son voyage en Azerbaïdjan. (VOIR PAGE 12). L’entretien sera suivi d’un dîner officiel à Koraytem. Demain matin, M. Santer doit prononcer un discours à l’hôtel Summerland, à l’ouverture d’une conférence sur l’énergie dans la région méditerranéenne. Il rencontrera par la suite le chef du Parlement Nabih Berry puis le ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz, avant d’être reçu à Baabda par le président de la République Elias Hraoui. Après un déjeuner à Baabda, suivi d’une conférence de presse, M. Santer se rendra à Beiteddine pour une visite touristique, à l’issue de laquelle il regagnera Bruxelles. Mardi, le chef de la délégation de la Commission européenne à Beyrouth Dimitri Kourkoulas a indiqué lors d’une conférence de presse que l’objectif de la visite de M. Santer était de «mettre en évidence l’importance que l’UE accorde au développement des relations avec les pays de la région», qui sont partie prenante dans le projet de partenariat euro-méditerranéen initié en 1995 à Barcelone. Plus concrètement, M. Santer devra examiner avec les responsables libanais le stade auquel sont parvenus les pourparlers pour la signature d’un accord de partenariat entre l’UE et le Liban. Ces pourparlers sont bloqués depuis de longs mois, notamment pour des questions douanières, le gouvernement libanais n’étant pas en mesure d’abaisser les barrières avec le principal partenaire commercial du Liban tant que les recettes douanières constitueront la principale ressource de l’Etat. M. Santer devra aussi réaffirmer à Beyrouth la volonté de l’Europe d’œuvrer avec les Etats-Unis et les pays du Proche-Orient de la région en vue de donner un nouvel élan au processus de paix israélo-arabe. A Damas A Damas où il se trouvait hier, M. Santer s’était dit préoccupé par les retombées «négatives» du blocage actuel dans la région sur le partenariat euro-méditerranéen. «Nous sommes très inquiets par le manque de progrès dans le processus de paix qui risque de contaminer l’ensemble du processus de partenariat euro-méditerranéen» lancé à Barcelone (Espagne) en novembre 1995, a-t-il déclaré à la presse. M. Santer a précisé que sa visite à Damas avait pour objectif de «resserrer davantage les liens entre l’UE et la Syrie, qui vont entamer prochainement des négociations pour conclure un accord d’association». Il a souligné l’importance du partenariat entre les deux parties et indiqué que plus de «33% des importations en Syrie proviennent de l’UE et plus de 50% des exportations syriennes vont au marché européen». Dans la journée, le chef de l’Etat syrien Hafez el-Assad avait reçu M. Santer, selon le porte-parole de la présidence syrienne Gebrane Kourié, le ministre des Affaires étrangères Farouk el-Chareh et le chef de la délégation de l’UE à Damas, Alan Waddams, ont assisté à l’entretien. Auparavant, M. Santer avait examiné avec M. Chareh «les efforts déployés par l’UE pour sortir de l’impasse dans laquelle se trouve le processus de paix à cause de l’intransigeance du gouvernement israélien», selon l’agence officielle syrienne SANA.