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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Les chefs spirituels campent sur leurs positions Le conseil chérié islamique demande à Hraoui d'éviter au pays un conflit social

Un nouveau pointage sur le projet de mariage civil effectué hier indique que les chefs spirituels du pays n’ont guère changé d’opinion sur cette forme d’union proposée par le président Elias Hraoui. De fait, interrogé par «Radio Monte Carlo», le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, a réitéré son opposition formelle au mariage civil. «Ce sujet n’est pas à débattre et il vaut mieux le clore définitivement», a-t-il dit avant d’interdire catégoriquement aux mahométans d’appliquer ce système d’union. Même son de cloche, côté chiite, le président du Conseil supérieur chiite, cheikh Mohammed Mehdi Chamseddine, ayant proclamé son opposition «absolue et de principe» au projet du chef de l’Etat. Quant au patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, il a affirmé de Rome où il participe actuellement au concile des prélats asiatiques: «L’Eglise catholique ne craint pas le mariage civil. (...) Mais, a-t-il précisé, étant donné le principe de l’égalité de tous devant la loi, si nos frères mahométans s’y opposent, les chrétiens ne peuvent qu’émettre des réserves là-dessus». Adoptant la même position que le cardinal Sfeir, le patriarche grec-orthodoxe, Mgr Ignace IV Hazim, a toutefois suggéré qu’une 19e communauté s’ajoute aux autres déjà existantes de manière à permettre à ceux qui le désirent de se marier civilement. Le cheikh Akl druze p.i., Bahjat Ghaïth, a déclaré pour sa part que si, dans l’absolu, la communauté est contre cette forme d’union, il convient tout de même de «ne pas en faire un drame». «Si nous donnons le choix aux gens, cela ne signifie pas que nous sommes pour le mariage civil», a-t-il précisé. Par ailleurs, dans le cadre de la même émission, le Amid du Bloc national, M. Raymond Eddé, a rappelé que ce projet datait en fait des années 50 et 60. Il a révélé qu’à l’époque, l’imam Moussa Sadr, le patriarche (maronite) Boulos Méouchy, le cheikh Akl Abou Chacra et Kamal Joumblatt l’avaient tous approuvé. Seul le mufti Hassan Khaled s’y était opposé. M. Eddé a affirmé avoir constaté que tous les Libanais qui avaient contracté des mariages mixtes n’ont pas participé à la guerre. L’attachée de presse du président Hraoui, Mlle May Kahalé, a défendu de son côté le projet du chef de l’Etat, déclarant ainsi: «Le président de la République ne veut contraindre personne à ce type d’union. Il serait simplement facultatif du moment que les deux conjoints sont d’accord», a-t-elle dit tout en rappelant que la proposition de M. Hraoui se basait sur des raisons pratiques, à savoir que les Libanais qui veulent contracter ce genre d’union sont obligés de le faire à l’étranger. Le Conseil chérié intransigeant Réuni sous l’égide de cheikh Kabbani, le conseil chérié islamique a réitéré la position du mufti de la République à l’égard du mariage civil. Dans un communiqué exhaustif publié au terme de la réunion, l’instance sunnite a exigé de retirer ce projet des institutions publiques et de cesser toute propagande en sa faveur. Elle a en outre qualifié d’«hérésie» le fait de donner au citoyen le choix d’appliquer une loi plutôt qu’une autre. Le communiqué affirme également que le mariage civil constitue «une violation flagrante du Coran». Selon le Conseil chérié, l’abandon du mariage religieux dans certaines sociétés a abouti à la dislocation des familles. Le communiqué estime d’autre part que les partisans du mariage civil représentent «une infime minorité, (...) et une partie d’entre eux réagissent de manière impulsive». Et l’instance sunnite de poursuivre: «Il incombe à l’état d’imposer à tous les Libanais le respect de leurs statuts personnels, car la solution ne réside pas dans la création d’une communauté d’athées», ajoute le communiqué. «Soucieux de la stabilité du pays et de la société», le Conseil chérié conclut en demandant notamment à l’Etat «d’examiner des projets qui unissent véritablement la société. (...) De là, le Conseil chérié refuse le projet de loi sur le statut personnel facultatif présenté par le président de la République, et demande à celui-ci de veiller à la Constitution, et d’éviter à la nation tout conflit social».
Un nouveau pointage sur le projet de mariage civil effectué hier indique que les chefs spirituels du pays n’ont guère changé d’opinion sur cette forme d’union proposée par le président Elias Hraoui. De fait, interrogé par «Radio Monte Carlo», le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, a réitéré son opposition formelle au mariage civil. «Ce sujet...