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Actualités - CHRONOLOGIE

Washington-Bagdad : le ton monte dangereusement Les américains menacent l'Irak de frappes multiples Nouveau revirement de Saddam : non à l'inspection des sites présidentiels

L’Irak et les Etats-Unis ont durci hier soir leurs positions dans la crise qui les oppose sur le désarmement, alors que Bagdad affirmait n’avoir pas établi de contact, même indirect, avec Israël. Le ministre irakien des Affaires étrangères Mohammad Saïd al-Sahhaf qui avait été reçu dans la journée par le président Assad à Damas a formellement démenti que Bagdad ait autorisé l’inspection de certains sites présidentiels, qui sont au centre de la crise actuelle avec l’ONU, bloquant ainsi toute perspective d’un règlement négocié de la crise. Dans la journée on avait pourtant cru que la période de «la trêve olympique» pour les Jeux d’hiver au Japon, serait utilement mise à profit pour trouver un telle solution . Washington, qui exige un accès «total et inconditionnel» à ces sites soupçonnés d’abriter des armes de destruction massive, a exclu tout compromis avec Bagdad, par la voix de son ambassadeur à l’ONU Bill Richardson. M. Sahhaf a affirmé, sur une chaîne de télévision du Qatar, que l’Irak «n’avait pas donné son accord» pour l’inspection des sites présidentiels, comme l’avait annoncé lundi le secrétaire général de la Ligue arabe, Esmat Abdel Méguid, à son retour au Caire après une mission à Bagdad. M. Abdel Méguid avait indiqué que Bagdad était prêt à autoriser l’inspection par les experts de l’ONU de 68 sites «présidentiels» en l’espace de deux mois. Pour huit autres sites, le président Saddam Hussein a réclamé que le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan désigne un comité spécial dirigé par une personnalité internationale de marque et avec pour vice-président de chef de l’UNSCOM (Commission spéciale de l’ONU chargée de désarmer l’Irak) Richard Butler, selon M. Abdel Méguid. «Ces informations ne sont pas précises», a commenté le ministre irakien. «Il ne peut y avoir d’arrangements ou de compromis», a dit l’ambassadeur américain à l’ONU Bill Richardson, qui a répété que Washington n’accepterait aucun compromis quant à un accès sans restrictions aux sites irakiens et à la composition des équipes d’inspection de l’ONU. «Nous voulons un accès clair et sans conditions à tous les sites (...)et que l’intégrité et le professionnalisme de l’UNSCOM» soient respectés, a ajouté M. Richardson à New York. Cette fermeté a été rappelée également par le secrétaire d’Etat Madeleine Albright, qui a répété que Saddam Hussein s’expose à court terme à «une frappe très importante» s’il n’autorisait pas l’inspection de ces sites suspects. Saddam Hussein doit «laisser les inspecteurs (de l’ONU) reprendre leur travail en leur donnant un accès libre et sans entraves», a expliqué pour sa part le président Bill Clinton, qui veut donner encore sa chance à la diplomatie. «J’espère que nous pourrons éviter l’usage de la force», a-t-il dit. Pour ce faire, les Etats-Unis tentaient toujours hier de mobiliser leurs alliés, notamment dans le Golfe où leur secrétaire à la Défense William Cohen s’est déclaré persuadé que les Etats-Unis disposaient du «soutien appuyé de tous les Etats du Golfe». «J’étais confiant depuis le début que nous disposerions du soutien appuyé de tous les Etats de la région», a assuré M. Cohen à Doha. «Saddam Hussein sera tenu pour responsable si les efforts diplomatiques échouent et cette perception est partagée par tous les Etats du Golfe», a-t-il ajouté. Cette approche pessimiste de la situation semblait être partagée hier par le ministre français des Affaires étrangères, M. Hubert Vedrine pour qui les chances de parvenir à une solution diplomatique «s’amenuisent» de jour en jour. Dans le même temps, un porte-parole officiel irakien a démenti mardi que M. Saddam Hussein ait adressé des messages à Israël «par l’intermédiaire d’une quelconque partie». Il réagissait à une déclaration du ministre israélien de la défense, Yitzhak Mordehaï, qui avait fait état, peu auparavant, d’un échange de messages secrets entre Israël et l’Irak depuis le début de la crise irakienne. M. Mordehaï avait révélé que, dans ces messages, l’Irak avait assuré n’avoir aucune intention d’attaquer l’Etat hébreu, tandis qu’Israël avait réaffirmé son souhait de ne pas être partie prenante d’un éventuel conflit entre Bagdad et Washington. Des responsables irakiens ont publiquement affirmé que Bagdad n’avait ni les moyens, ni l’intention, de frapper Israël, comme il l’avait fait durant la guerre du Golfe en 1991. En dépit de ces messages, M. Mordehaï a affirmé qu’Israël ne se fiait pas aux messages apaisants de Bagdad et qu’il fondait sa tactique sur sa propre évaluation de la crise irakienne. (AFP, Reuters)
L’Irak et les Etats-Unis ont durci hier soir leurs positions dans la crise qui les oppose sur le désarmement, alors que Bagdad affirmait n’avoir pas établi de contact, même indirect, avec Israël. Le ministre irakien des Affaires étrangères Mohammad Saïd al-Sahhaf qui avait été reçu dans la journée par le président Assad à Damas a formellement démenti que Bagdad ait...