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Actualités - ANALYSE

Le projet des municipales continue de baigner dans un flou artistique

Le ministère de l’Intérieur a envoyé les listes d’électeurs aux caïmacams et aux «makhatirs» pour compléter leur mise à jour avant le 15 mars prochain, date après laquelle on ne pourra plus retoucher ces nomenclatures qui devront servir pour les élections municipales de mai-juin. Parallèlement ce département poursuit les préparatifs de l’opération électorale, sans se soucier des bruits persistants selon lesquels l’échéance serait encore une fois reportée. Il n’empêche que le ministre, M. Michel Murr, ne s’engage pas trop et s’abstient toujours de fixer la date exacte des élections ou plutôt les dates puisque le scrutin doit s’étaler sur plusieurs dimanches, région après région. Le ministre veut voir comment les choses vont évoluer sur le plan politique avant de faire une proclamation qui lancerait vraiment la campagne électorale. C’est que M. Murr est échaudé par l’expérience de l’an dernier quand il avait annoncé les municipales pour juin et qu’il s’est vu finalement retirer le plat de sous le nez. On sait en effet que, lui retirant brusquement son appui, le chef du gouvernement avait fait passer une loi reportant les élections à 1999, loi que le Conseil constitutionnel a cependant cassée, obligeant le pouvoir à rétablir le rendez-vous pour cette même année 1998. Après quoi les dirigeants avaient espéré trouver une compensation, échapper à une défaite politique, en décidant que nombre d’édiles seraient non pas élus par le peuple mais désignés par leurs soins, notamment dans les grandes villes. Une tentative de récupération que le tollé général, Chambre et Bkerké en tête, a fini par faire avorter, les responsables renonçant à leurs appétences au profit d’élections libres. Donc actuellement M. Murr se montre prudent. Quand on lui demande si les élections vont bien avoir lieu dans les délais, il répond en substance: «si on veut les organiser demain même, nous sommes prêts. Mais si on parle du printemps prochain, je dirais que la possibilité de leur tenue est de 99%. Il y a en effet matière à doute à hauteur de un pour cent.» Ainsi M. Murr ne se montre plus aussi catégorique que l’an dernier, quand il disait disposé à parier que les municipales auraient lieu comme il l’avait annoncé. L’un de ses proches indique que «l’on peut craindre en effet qu’il y ait en coulisse un plan de torpillage des élections municipales, plan qui se servirait de M. Murr comme couverture politique.Il se montre dès lors réservé, tout en rappelant qu’en principe les étapes devraient être les 24 et 31 mai puis le dimanche 7 juin». Toujours est-il que plusieurs forces politiques locales misent sur un report sine die de l’échéance en raison des bouleversements que la région pourrait connaître dans les prochaines semaines à la lumière, si l’on ose dire, d’une attaque américaine contre l’Irak. Une «espérance», également si l’on peut dire, qui se double d’un autre argument de poids: comment la scène locale, encore si fragile, pourrait-elle supporter coup sur coup deux épreuves majeures comme les municipales et les présidentielles, disent ces milieux… L’un de ces politiciens pense que «M. Hariri, pour qui les présidentielles sont bien plus importantes que les municipales car il y joue sa carrière de premier ministre à vie, ne peut pas vouloir d’une élection qui risque de chauffer le pays politique à blanc et de susciter une tension qui aurait pour effet de faire reporter les présidentielles. Certes cela voudrait dire qu’il resterait plus longtemps avec le même Cabinet, donc en place; mais cela signifierait surtout la prorogation du mandat de M. Elias Hraoui, ce dont il ne veut pas du tout. Au point que comme on sait il avait pris le risque en septembre dernier d’indisposer les décideurs en annonçant de son propre chef que M. Hraoui ne resterait pas en place pour un troisième mandat». A en croire cette source ce serait donc ou les municipales ou les présidentielles, pas les deux. Mais une source loyaliste considérée comme proche des haririens affirme que les municipales auront bien lieu aux dates fixées. Et souligne que leur tension éventuelle serait aussi vite retombée dans la réalité pratique que l’éviction du phénomène Toufayli qui est déjà en passe d’être oubliée. A ce propos on aura noté la remarquable contribution des décideurs, qui ont enjoint qu’on classe l’affaire sans tarder. Et on se remet ainsi à l’esprit que pour les municipales aussi tout dépendra d’eux en définitive… Ph.A-A.
Le ministère de l’Intérieur a envoyé les listes d’électeurs aux caïmacams et aux «makhatirs» pour compléter leur mise à jour avant le 15 mars prochain, date après laquelle on ne pourra plus retoucher ces nomenclatures qui devront servir pour les élections municipales de mai-juin. Parallèlement ce département poursuit les préparatifs de l’opération électorale, sans...