Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Dialogue d'une franchise brutale entre les élus européens et le pouvoir algérien

Les neuf parlementaires européens en mission à Alger ont passé hier la seconde journée de leur visite au siège de l’Assemblée nationale algérienne pour s’entretenir parfois brutalement avec les députés de chacun des partis politiques qui y sont représentés. Dans le même temps, les troupes algériennes poursuivaient une vaste offensive militaire contre les islamistes qui auraient essuyé une cinquantaine de morts en trois jours Les rencontres avec les représentants des sept partis de l’Assemblée se sont déroulées séparément, comme l’avait demandé et obtenu la délégation européenne qui a passé avec chacun d’entre eux environ 45 minutes. La matinée a été consacrée au parti du président algérien Liamine Zéroual, le Rassemblement national démocratique (RND) et à deux partis d’opposition, le Front des forces socialistes (FFS) et le Parti des travailleurs (PT, extrême-gauche). Dans l’après-midi, les eurodéputés se sont entretenus avec leurs homologues du Mouvement Ennahda (opposition islamiste), du Rassemblement démocratique (RCD — opposition) et des deux partis associés au pouvoir, le Mouvement de la société pour la paix (MSP, ex-Hamas), et le FLN. Aucun détail n’a été donné sur la teneur de ces discussions. A l’issue de ses entretiens avec le RND, le président de la délégation européenne, le Français André Soulier (conservateur), a toutefois déclaré à des journalistes qu’ils «ont été marqués d’une franchise parfois brutale». Comme ils l’avaient fait la veille lors d’une première prise de contacts avec une délégation de députés algériens, les membres du Parlement européen avaient l’intention d’aborder avec tous ces partis les sujets brûlants qui enveniment les relations entre l’Union européenne et l’Algérie: commission d’enquête internationale sur les droits de l’homme, terrorisme, disparitions, torture. Refus catégorique Ils devaient également mesurer auprès d’un échantillon plus vaste d’élus algériens leur proposition de créer une commission d’enquête sur les réseaux de soutien au «terrorisme» islamiste en Europe, à condition d’obtenir côté algérien des réponses convaincantes sur la véritable situation des droits de l’homme. La visite de la délégation n’a jusqu’à maintenant donné lieu à aucun incident majeur, mais le président Soulier s’est cependant montré agacé par ce qu’il appelle des «problèmes d’organisation». Ainsi, pour rencontrer les nombreux journalistes étrangers venus couvrir la visite de la délégation, dont la plupart se trouvent confinés dans un hôtel des hauts d’Alger, plusieurs membres de la délégation, dont M. Soulier, ont dû utiliser un véhicule de l’ambassade britannique, faute de voiture fournie par les autorités algériennes. Le véritable test de la volonté des autorités algériennes de laisser une marge de manœuvre assez large à la délégation aura lieu demain mercredi. Ce jour-là, les députés ont demandé de pouvoir louer une salle dans un hôtel d’Alger pour pouvoir rencontrer tous ceux qui souhaitent venir à eux et qui ne figurent pas sur le programme officiel.
Les neuf parlementaires européens en mission à Alger ont passé hier la seconde journée de leur visite au siège de l’Assemblée nationale algérienne pour s’entretenir parfois brutalement avec les députés de chacun des partis politiques qui y sont représentés. Dans le même temps, les troupes algériennes poursuivaient une vaste offensive militaire contre les islamistes qui...