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Actualités - ANALYSE

Le cas Toufayli : tractations politiques en coulisse

Au moment où l’armée parachève la normalisation sur le terrain, des instances politiques de la Békaa déploient des contacts intensifiés pour un arrangement négocié de l’affaire Toufayli. Ce volet, indiquent des sources autorisées, ne concerne pas du tout Yarzé et l’intéresse encore moins. Le commandement ne souhaite pas qu’on l’associe, de près ou de loin, à un quelconque bazar. Tout ce qui lui importe c’est que l’ordre soit maintenu et la loi bien respectée, une fois les procédures mises en branle. Autrement dit, l’armée, sans tenir compte d’éventuelles pressions, tenterait d’exécuter les mandats d’amener ou d’arrestation qui lui sont confiés par le Parquet tant que son ordre de mission, valable jusqu’au 12 février, continue de courir. Mais cet objectif de traque ne prend pas le pas sur les mesures visant à consolider la stabilité sécuritaire, but à caractère national dépassant le cadre simplement policier. Il reste que les tractations politiques se mettent en relief progressivement, dans la mesure même où la situation sur le terrain, en se stabilisant, ouvre la voie à des arrangements de compromis. Une tendance qui se trouve toutefois dénoncée par un certain nombre d’opposants qui y voient «une tentative de récupérer, pour le compte des gens au pouvoir, les points marqués au nom de l’Etat par l’armée. Comme les dirigeants ne peuvent quand même pas s’attribuer le mérite de cette victoire sur l’illégalité, ils cherchent à redorer leur blason auprès des foules en effectuant un montage politique qui leur gagnerait la compréhension des toufaylistes tout en ménageant le Hezbollah». Selon une autre source, non politique, «c’est dans le cadre des préparatifs pour un tel scénario qu’on a filtré en direction de la presse des rumeurs selon lesquelles le cheikh recherché serait hors du Liban depuis dimanche dernier, qu’il aurait même gagné tout de suite l’Iran. Tout prête à croire que ce n’est pas exact et si Toufayli est parti, ce serait après dimanche. Ce jour-là en effet, il voulait pousser la chansonnette du défi au point de participer en personne aux obsèques de Khodr Tleiss, ce que les habitants de Brital ont refusé. Après quoi, il s’est réfugié avec ses hommes dans le jurd où l’armée a lancé des patrouilles à ses trousses. Les recherches y sont cependant assez difficiles parce que ce maquis regorge de grottes dont les entrées sont dissimulées par la broussaille. D’ailleurs, on a toujours appelé le jurd de Brital «la République des repris de justice», car tous les bandits de grand chemin s’y réfugiaient quand ils avaient les gendarmes aux basques, sous les Ottomans comme du temps des Français». Il faut toutefois espérer que cette «République» fictive ne finisse par jouir de la même extraterritorialité que Aïn el-Héloué où des témoins voient de temps à autre Abou Mahjane, le fameux Palestinien condamné dans l’affaire Halabi et qu’on n’a jamais capturé. Toujours est-il que selon un parlementaire modéré «le pouvoir n’aurait pas tort de vouloir régler l’affaire à l’amiable. C’est un principe nécessaire dans un pays composite, consensuel comme le Liban, si l’on veut éviter des séquelles sur le plan populaire et prévenir des attentats ou des troubles. Il faut en tout cas, et c’est là la responsabilité du gouvernement, veiller à réguler au mieux les relations entre différentes fractions comme le mouvement «Amal» et le Hezbollah, pour qu’il n’y ait pas de secousses sur la scène chiite, notamment dans la Békaa, dans le cadre de l’éventuelle récupération des groupes assez compacts qui jusque-là suivaient Toufayli et qui se retrouvent sans attache. Il ne faut pas que cette sourde lutte d’influence provoque de nouveaux troubles et c’est uniquement par la négociation active, incluant le cas Toufayli, qu’on peut y parvenir». Ph.A.-A.
Au moment où l’armée parachève la normalisation sur le terrain, des instances politiques de la Békaa déploient des contacts intensifiés pour un arrangement négocié de l’affaire Toufayli. Ce volet, indiquent des sources autorisées, ne concerne pas du tout Yarzé et l’intéresse encore moins. Le commandement ne souhaite pas qu’on l’associe, de près ou de loin, à un...