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Actualités - CHRONOLOGIE

En conflit avec son premier ministre sur le Nagorny Karabakh Démission du président arménien Ter-Pétrossian

qLe président arménien Levon Ter-Pétrossian, en conflit ouvert avec son premier ministre et avec le Parlement à propos du Nagorny Karabakh, a annoncé hier sa démission, estimant que «le Parti de la paix (avait) subi une défaite». «Les cercles du pouvoir que vous tous connaissez m’ont proposé de présenter ma démission. Dans la situation actuelle, l’application des droits constitutionnels du président menace de déstabiliser le pays, donc j’accepte cette demande et je présente ma démission», a déclaré lors d’une allocution télévisée M. Ter-Pétrossian, premier président de l’Arménie post-soviétique, au pouvoir depuis 1991 et réélu en septembre 1996. Poussé à la démission par ses ennemis politiques, M. Ter-Pétrossian avait été peu à peu isolé sur la question de la résolution du conflit du Nagorny Karabakh. Il défendait un règlement «étape par étape» de la crise, dans cette région azerbaïdjanaise séparatiste, peuplée majoritairement d’Arméniens et soutenue militairement et économiquement par Erevan. Un conflit armé y avait fait 20.000 morts de 1988 à 1994. Ce plan défendu par le président avait été proposé par le «groupe de Minsk», une émanation de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), et accepté par le président azerbaïdjanais Gueidar Aliev. Le premier ministre Robert Kotcharian, ex-«président» de la République autoproclamée du Karabakh, refuse au contraire ce qu’il considère comme une politique «défaitiste» de concessions unilatérales. Pour lui, il est essentiel de négocier en même temps toutes les questions, sous peine de voir la partie azerbaïdjanaise quitter la table de négociations sitôt obtenu le retrait des troupes arméniennes actuellement déployées sur le territoire azerbaïdjanais. «Il est cependant trop tôt pour évaluer les conséquences de cette démission sur le processus de paix», estimait mardi soir un observateur occidental à Erevan. Accusation Depuis quelques jours, la majorité parlementaire soutenant M. Ter-Pétrossian avait commencé à se déliter. Plusieurs dizaines de députés de partis proches du président ont fait défection pour aller grossir les rangs de l’opposition. Le petit parti des «Milices populaires», qui comptait une dizaine d’élus dimanche soir, se retrouvait hier avec 72 députés (sur 190 au total). Lundi, le plus influent groupe parlementaire d’opposition, «Ierkrapa», avait accusé le chef de l’Etat de mener une politique défaitiste et «de mettre en danger la sécurité de l’Arménie et du Nagorny Karabakh». «La vie va montrer qui a réellement fait quelque chose pour la cause de Karabakh et quoi exactement», s’est défendu M. Ter-Pétrossian à la télévision, «le parti de la paix a juste subi une défaite. Cette situation est semblable à celle d’Israël, et comme en Israël c’est un phénomène transitoire et temporaire». La démission de M. Ter-Pétrossian, pour être effective, doit être approuvée par une majorité simple au Parlement. Selon les analystes, les députés devraient ratifier sans problème la démission. Des élections doivent ensuite être organisées dans les 40 jours. L’intérim est assuré par le président du Parlement, actuellement Babkien Ararktsian. Personnage très contesté, Ter-Pétrossian avait été réélu avec 51,75% des voix en septembre 1996. Des dizaines de milliers de partisans de son adversaire Vazguen Manoukian avaient manifesté dans Erevan pour protester contre le résultat du scrutin, l’estimant falsifié. La manifestation avait dégénéré et une cinquantaine de personnes avaient été blessées dans les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre. Le président Ter-Pétrossian avait rétabli l’ordre en faisant déployer des dizaines de chars et blindés et des milliers de soldats dans la capitale Erevan. (AFP-Reuters)
qLe président arménien Levon Ter-Pétrossian, en conflit ouvert avec son premier ministre et avec le Parlement à propos du Nagorny Karabakh, a annoncé hier sa démission, estimant que «le Parti de la paix (avait) subi une défaite». «Les cercles du pouvoir que vous tous connaissez m’ont proposé de présenter ma démission. Dans la situation actuelle, l’application des...