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Actualités - ANALYSE

Le Proche-Orient de nouveau sur le fil du rasoir..

Clinton ayant fait chou blanc dans ses efforts pour relancer le volet palestino-israélien, après l’échec de ses entretiens avec Arafat et Netanyahu, la grande question qui se pose est de savoir ce qu’il va advenir de cette région du monde. D’autant que s’il semble échapper à la menace d’une destitution à cause de ses frasques, le chef de l’Exécutif américain paraît déterminé à se lancer dans une aventure militaire contre l’Irak aux conséquences incalculables. Un pari qui pour nombre d’observateurs se justifie par la nécessité de remettre sérieusement sur les rails le processus de paix, avec la réédition en somme de l’expérience de Madrid tentée justement à la faveur d’une guerre victorieuse contre le même Irak. Dans la foulée d’un éventuel nouveau triomphe U.S., Washington forcerait tout le monde à s’acheminer à brides abattues vers la signature d’un traité de paix basé sur les résolutions de l’ONU comme sur les principes de Madrid. Et Clinton, qui terminerait ainsi sur une apothéose son deuxième mandat, pour figurer dans le «Hall of Fame» (le tableau d’honneur et de prestige) de la Maison-Blanche, serait pratiquement assuré de retrouver la présidence en 2004 après l’intérim obligatoire de quatre ans qu’impose la Constitution U.S. et qui serait assuré par un démocrate, Al Gore ou un autre. Un scénario qui dans sa finalité avantagerait plutôt les Arabes car pour les apaiser, après le coup porté à l’Irak et qui serait cette fois ressenti comme un camouflet à la nation arabe, la paix se ferait sur les bases qu’ils réclament. De plus, le monde, notamment islamique, comprendrait très mal comment les U.S.A. imposent l’application des résolutions de l’ONU par la force à un pays arabe et continueraient à fermer les yeux sur le refus de l’Etat hébreu de se soumettre aux résolutions de la communauté internationale le concernant. Promesses Surtout qu’en déclenchant la guerre du Golfe il y a sept ans, George Bush n’avait pu obtenir le soutien de la majorité des pays arabes que par de fermes promesses d’une paix globale équitable qui interviendrait ensuite et restituerait aux Arabes leurs territoires occupés en réglant en même temps le problème palestinien.L’ancien président avait effectivement mené les choses tambour battant, en obligeant Shamir à se rendre à Madrid, mais l’élan s’était brisé quand il avait perdu les élections face à Bill Clinton. Les Israéliens en avaient profité pour gagner du temps sur plusieurs fronts et, après la conclusion des accords d’Oslo qui déjà leur étaient plutôt favorables, se sont arrangés pour les diluer encore, avant d’en arriver à bloquer pratiquement tout, avec le retour au pouvoir du Likoud après l’assassinat de Rabin. Ce dernier avait fait faire des progrès au volet syro-israélien en promettant la restitution totale du Golan mais Netanyahu a renié cet engagement. Aujourd’hui, le premier ministre israélien tient tête à Clinton ce qui fait l’affaire de tous les ennemis du processus de paix, dans le monde arabe ou islamique comme en Israël. Donc certains estiment que des rebondissements imminents du côté de l’Irak vont pouvoir en définitive réhabiliter les U.S.A. et leur plan de paix pour cette partie du monde. Mais d’autres pensent que le pourrissement va perdurer.Ils font valoir que les Etats-Unis ne paraissent pas en bonne position pour balayer vraiment Saddam Hussein, que cette fois ils n’ont pas l’aval des Arabes ni même l’appui de l’Europe, la Grande-Bretagne exceptée. Selon ces sources, Washington peut tout au plus frapper quelques sites en Irak et verrait l’opinion mondiale se braquer contre lui s’il faisait des victimes civiles, d’autant que le monde proteste déjà contre les souffrances imposées à la population irakienne, aux enfants surtout, du fait de l’embargo. A leur avis, il n’y a pas possibilité de victoire de prestige pour Clinton, empêtré en outre dans des scandales intérieurs. Ces analystes concluent en prédisant que Netanyahu va continuer à tenir la dragée haute aux Américains, en ne leur faisant que des concessions mineures, et uniquement sans le cadre des accords d’Oslo concernant la Cisjordanie, les pourparlers avec la Syrie restant bloqués. Il reste à savoir cependant si une éventuelle attaque contre l’Irak, au lieu de remettre les Etats-Unis en selle ou même au lieu de consacrer le pourrissement de la situation régionale ne va pas provoquer une explosion généralisée incontrôlable entraînant la chute de plusieurs régimes arabes modérés…
Clinton ayant fait chou blanc dans ses efforts pour relancer le volet palestino-israélien, après l’échec de ses entretiens avec Arafat et Netanyahu, la grande question qui se pose est de savoir ce qu’il va advenir de cette région du monde. D’autant que s’il semble échapper à la menace d’une destitution à cause de ses frasques, le chef de l’Exécutif américain...