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Actualités - CHRONOLOGIE

Crise irakienne Le temps de la diplomatie touche à sa fin, avertit Washington

Un espoir timide de solution diplomatique au conflit entre l’Irak et l’ONU sur le désarmement irakien s’est évanoui, au bout de quelques heures, hier soir, lorsque Bagdad a démenti avoir, comme l’affirmait Moscou, accepté le principe d’une inspection d’une partie de ses «sites présidentiels». Aussitôt le président Clinton faisait savoir à son homologue russe Boris Eltsine que le temps de la diplomatie touchait à sa fin. Entre-temps Washington annonçait la possibilité d’envoyer des effectifs militaires supplémentaires dans le Golfe, alors que le porte-avions «Independence» s’approchait du détroit d’Ormuz. Parallèlement, le secrétaire d’Etat américain, Madeleine Albright, poursuivait sa tournée dans la région du Golfe pour tenter, sans grand succès apparent, de trouver un soutien à une frappe américaine contre l’Irak. Une annonce venue de Moscou, hier après-midi, avait fait croire que Bagdad se décidait à lâcher du lest, en acceptant le principe d’une inspection de huit sites dits présidentiels. Selon le Kremlin, les autorités irakiennes avaient déclaré à l’émissaire russe Viktor Possouvaliouk, dépêché par le président Boris Eltsine, être prêts à «recevoir immédiatement» le chef des inspecteurs de l’ONU pour lui faire cette proposition. Le contenu exact de la proposition était ambigu, et les diplomates s’empressaient de lui trouver des interprétations différentes: pour d’autres c’était tous les sites présidentiels qui seraient ouverts, mais avec des restrictions pour ces huit-là... Le refus catégorique de l’Irak de laisser l’UNSCOM (la commission de l’ONU pour le désarmement de l’Irak) inspecter les sites dits présidentiels est au centre du conflit qui menace de dégénérer en une confrontation militaire entre l’Irak d’une part, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne d’autre part. A l’annonce venue de Moscou, Washington avait réagi avec prudence, soulignant que cette offre, si elle allait dans le bon sens, était toutefois encore insuffisante, tandis que l’UNSCOM disait attendre une confirmation écrite. Quelques heures plus tard, toutefois, tout était remis en cause: le sous-secrétaire d’Etat au ministère irakien des Affaires étrangères, M. Ryad el-Qaissi, déclarait que la question de l’inspection «n’avait jamais été discutée» avec l’émissaire russe à Bagdad. Il a indiqué également que le gouvernement irakien «attendait l’émissaire français» Bertrand Dufourcq, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères. Paris a affirmé vouloir «mettre en garde l’Irak» et lui rappeler qu’une «solution diplomatique ne peut-être fondée que sur les résolutions du Conseil de Sécurité», tout en soulignant la nécessité de trouver «une solution afin d’accéder aux sites présidentiels selon des modalités qui préservent la dignité et la souveraineté de l’Irak». Le ministre turc des Affaires étrangères Ismaïl Cem doit également se rendre à Bagdad, aujourd’hui ou demain, pour tenter de trouver une solution pacifique à la crise, tout comme le secrétaire général de la Ligue arabe, Esmat Abdel Méguid, attendu mercredi. «L’Irak ne laisse échapper aucune occasion, aucune idée susceptible de faire avorter le plan américain visant à frapper l’Irak», a déclaré de son côté le ministre irakien des Affaires étrangères Mohammad Saïd el-Sahhaf. Tandis que se déroulait ce ballet diplomatique, les Etats-Unis poursuivaient néanmoins les préparatifs pour une confrontation. Mme Albright a continué hier sa tournée dans la région du Golfe pour tenter d’obtenir un soutien à une frappe américaine contre l’Irak. Elle s’est toutefois heurtée à un échec en Egypte, qui s’est prononcée pour l’option diplomatique. Le président Hosni Moubarak a même pris hier des contacts avec plusieurs dirigeants arabes pour adopter une position «positive et conjointe» dans cette crise. Et hier soir à Ryad, elle disait n’avoir obtenu aucune réponse des dirigeants séoudiens. Un peu plus tôt dans la journée, une source séoudienne autorisée affirmait que Ryad n’était «pas favorable à l’option militaire et préférait que les pressions diplomatiques soient employées» pour mettre Bagdad au pas. Par ailleurs, des experts internationaux ont entamé dimanche et hier deux réunions, à la demande de Bagdad, pour évaluer l’Etat du désarmement irakien. (AFP, Reuters)
Un espoir timide de solution diplomatique au conflit entre l’Irak et l’ONU sur le désarmement irakien s’est évanoui, au bout de quelques heures, hier soir, lorsque Bagdad a démenti avoir, comme l’affirmait Moscou, accepté le principe d’une inspection d’une partie de ses «sites présidentiels». Aussitôt le président Clinton faisait savoir à son homologue russe...