Monicagate : les américaines à la rescousse de Clinton

Les femmes américaines, avec Hillary à la rescousse, continuent de soutenir le président Bill Clinton malgré l’affaire Monica Lewinsky, d’autant plus que l’économie U.S. n’a pas été affectée par les remous de la semaine dernière (VOIR PAGE 9). Selon une série de récents sondages, une majorité de femmes américaines accordent le bénéfice du doute à Bill Clinton, qui a démenti les allégations de relations sexuelles avec une jeune stagiaire de la Maison-Blanche, Monica Lewinsky, à laquelle il aurait ensuite demandé de mentir à la justice à ce sujet. Ces sondages montrent, par ailleurs, que plus de femmes que d’hommes estiment que M. Clinton est suffisamment intègre pour continuer à être président. «Accuser n’est pas prouver», a répété sur CNN Patricia Ireland, présidente de l’Organisation nationale pour les femmes (National Organization for Women, NOW), le plus important groupe féministe des Etats-Unis. Comme NOW, de nombreuses organisations féministes ont choisi la prudence, s’engageant à attendre les conclusions de l’enquête sur le dernier scandale qui secoue la Maison-Blanche avant de se prononcer. M. Clinton n’aurait jamais été élu en 1992 puis réélu en 1996 sans le soutien des femmes. En 1996, M. Clinton a bénéficié de 56% du vote des femmes contre 38% au candidat républicain Bob Dole, malgré les ratés de ses débuts à la présidence ou les rumeurs persistantes de frasques extramaritales. Lors de son discours sur l’état de l’Union la semaine dernière, M. Clinton a réaffirmé les traditionnelles valeurs démocrates à propos d’initiatives liées à la famille, la garde des enfants ou l’éducation, des thèmes qui l’ont rendu particulièrement populaire auprès des femmes. En outre, le facteur Hillary s’est révélé déterminant, de nombreuses Américaines interrogées estimant que si l’épouse du président l’accepte tel qu’il est, les autres femmes peuvent faire de même. Loin de se cantonner dans le rôle de l’épouse humiliée, Hillary Clinton a immédiatement occupé le devant de la scène après le scandale et assumé avec sang-froid et énergie le rôle de principal avocat de son mari. Les femmes membres du gouvernement, de Madeleine Albright, premier secrétaire d’Etat de sexe féminin de l’histoire américaine, à Donna Shalala, secrétaire à la Santé ou Alexis Herman, secrétaire au Travail, ont également manifesté dès les premiers jours leur soutien indéfectible à Bill Clinton. Quant à la jeune Monica Lewinsky, sa crédibilité semble être mise à rude épreuve: selon un sondage de CNN lundi, 66% d’Américains ont d’elle une opinion défavorable. (AFP)