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Actualités - CHRONOLOGIE

Après une semaine noire, Bill Clinton reprend espoir

Absence de nouvelles révélations et de preuves, soupçons sur le procureur Starr, mea culpa de la presse, sondages au zénith: le président Clinton peut nourrir l’espoir de survivre à l’affaire Monica Lewinsky. Dans un spectaculaire renversement, Bill Clinton est passé de la pire semaine de sa présidence à la meilleure cote de popularité depuis son arrivée au pouvoir. Mais il n’est pas sorti d’affaire pour autant. Terré dimanche dernier avec ses avocats dans la Maison-Blanche à la recherche d’une stratégie, le président a passé ce week-end à la campagne avec sa fille Chelsea et s’est laissé filmer, décontracté, sur un parcours de golf. Dans le même temps, le rythme des révélations s’est tari. Et surtout, rien n’a encore été prouvé des accusations d’infidélité, de parjure et d’obstruction à la justice faites au président. Côté enquête, l’accord sur une immunité de Monica Lewinsky, l’ex-stagiaire de la Maison-Blanche au centre du scandale, est loin d’être acquis, a reconnu dimanche son avocat William Ginsburg. La jeune femme, qui aurait eu, selon la presse, une liaison en 1995 avec le président, s’est dite prête à coopérer avec la justice en échange de l’immunité judiciaire totale dont elle a besoin car elle aurait affirmé sous serment n’avoir jamais eu de relation sexuelle avec le président et risque donc des poursuites pour faux témoignage. «Il n’y a pas d’accord», a-t-il déclaré sur CBS, ajoutant qu’un tel accord n’était «certainement pas en vue». L’avocat a fait savoir qu’ils se rendrait à Los Angeles dans les prochains jours avec sa cliente, qui vit assiégée par la presse dans un appartement de l’immeuble du Watergate à Washington. Au lieu de la déflagration attendue, l’enquête du procureur Starr semble plus compliquée que prévue et piétine. Des interrogations sur les véritables desseins de cet homme, proche des Républicains, apparaissent dans le public et la presse. Le moral est entre-temps revenu à la Maison-Blanche où la stratégie, lente à se profiler, est plus claire. Le président a nié en bloc et refuse de se prononcer sur les détails des accusations. Les éventuels témoins, cités à comparaître par la chambre de mise en accusation qui siège à Washington, confirment la version de Bill Clinton. La tactique de Nixon La Maison-Blanche, par la voix d’Hillary Clinton qui dirige la contre-attaque, dénonce une campagne politique de droite menée par le procureur et fait savoir que le président est entièrement occupé à travailler aux affaires du pays. Le New York Times de dimanche note que cette tactique d’absoudre le comportement du président au nom de l’intérêt du pays avait déjà été présentée par l’administration Nixon lors du Watergate. Mais pour l’instant, elle fonctionne. Le discours réussi mardi sur l’état de l’Union, centré sur l’avenir radieux des Etats-Unis, a marqué un tournant dans le scandale. Depuis, environ 70% se disent satisfaits de l’action du président Clinton, selon plusieurs sondages concordants. Jamais les Américains n’ont été aussi optimistes sur l’avenir de leur pays depuis 1973, d’après le Washington Post de dimanche. Contents du niveau du Dow Jones, les Américains plébiscitent le président dans ses déplacements en province et près de 60% d’entre eux souhaitent l’arrêt de l’enquête sur la relation sexuelle qu’il est accusé d’avoir eue avec Monica Lewinsky. Bill Clinton, qui n’est pas à l’abri de nouvelles révélations, a donc retrouvé une marge de manœuvre qui semblait avoir disparu il y a une semaine. Pourtant près des deux tiers des Américains ne croient pas le président lorsqu’il dément avoir eu une telle relation. Quant à la presse, qui a déjà consacré à l’affaire une «couverture» plus importante qu’à la mort de la princesse Diana, elle est tombée ces derniers jours dans l’auto-flagellation, notamment en raison d’un ras-le-bol général du public et du manque de substance des accusations. Et les mots de «destitution» ou de «démission», brandis partout il y a dix jours, ont quasiment disparu.
Absence de nouvelles révélations et de preuves, soupçons sur le procureur Starr, mea culpa de la presse, sondages au zénith: le président Clinton peut nourrir l’espoir de survivre à l’affaire Monica Lewinsky. Dans un spectaculaire renversement, Bill Clinton est passé de la pire semaine de sa présidence à la meilleure cote de popularité depuis son arrivée au pouvoir. Mais...