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Actualités - CHRONOLOGIE

A quelques jours de sa tournée au P.O. Albright invite Arafat et Netanyahu à faire preuve de flexibilité

Yasser Arafat a fait savoir à Bill Clinton qu’il préférerait démissionner plutôt que d’accepter l’offre israélienne de retrait conditionnel et limité de Cisjordanie, comme le président américain le lui a conseillé, apprend-on mercredi de source autorisée palestinienne à Gaza. La prise de position de M. Arafat a été rendue publique alors que le secrétaire d’Etat américain s’apprête à se rendre au Proche-Orient pour y rencontrer le premier ministre israélien puis le président de l’Autorité palestinienne. Elle doit se rendre ensuite au Koweit, en Arabie Séoudite, à Bahrein et enfin en Egypte avant de regagner Washington le 3 février. A la veille de ce périple, Madeleine Albright a exprimé l’espoir que les parties au processus de paix fassent preuve de «flexibilité» dans leurs négociations, ajoutant qu’elle n’était «ni optimiste, ni pessimiste» sur l’issue de ses contacts. Interrogée sur l’apparent rejet par Yasser Arafat de l’idée d’une série de mini-retraits israéliens en Cisjordanie, élément clé des dernières propositions américaines, Mme Albright a indiqué que Washington «ne considérait pas ces déclarations comme un rejet des idées avancées par les Etats-Unis». «Des différences considérables demeurent entre les positions des Israéliens et des Palestiniens. Mais les idées que le président a avancées fournissent une bonne base de départ», selon Mme Albright. Le secrétaire d’Etat a souligné qu’il «était urgent« de faire progresser le programme en quatre points, discuté à Washington par M. Clinton, M. Arafat et le premier ministre israélien touchant aux problèmes de sécurité, au redéploiement des forces israéliennes, au gel de toute mesure unilatérale susceptible de gêner le processus et à la mise en œuvre de négociations pour l’établissement d’une paix durable. Le président de l’Autorité palestinienne a informé ses ministres des deux entretiens qu’il avait eus la semaine dernière avec le chef de la Maison-Blanche, et lors desquels il dit avoir signifié à deux reprises son refus des conditions posées par Benjamin Netanyahu. Selon la presse israélienne, le chef du Likoud propose un retrait maximal de 9,5% de la superficie de la Cisjordanie à des conditions de sécurité draconiennes, tandis que les Palestiniens exigent qu’Israël restitue au moins 30% du territoire occupé. «Lorsqu’on l’a exhorté à accepter les propositions israéliennes sur un nouveau redéploiement en Cisjordanie, le président Arafat a dit à Clinton: «Je ne suis pas un traître, je ne serai pas un traître, vous ne pouvez m’y contraindre car je démissionnerais»», a précisé un haut responsable palestinien. Avant de quitter Washington vendredi dernier, Arafat avait déjà estimé que ce qu’offrait Netanyahu n’étaient «que des miettes» et, mardi au Caire, le président palestinien a déclaré être «absolument contre» le compromis présenté par Clinton. Le plan exposé par celui-ci à Netanyahu puis à Arafat repose sur un retrait israélien graduel lié, à chaque phase, à une nouvelle mesure palestinienne dans le domaine de la sécurité. Washington avait dit avoir le sentiment qu’Israéliens et Palestiniens souscrivaient à ses propositions. Mais, de source palestinienne autorisée, on assure que les rencontres de Washington n’ont pas fait avancer d’un pouce le processus de paix, bien qu’elles aient au moins permis «d’empêcher les Américains d’adopter les positions extrémistes israéliennes qui visent à détruire le processus d’Oslo». «Clinton distrait» De même source, on reconnaît que le «Monicagate» qui a éclaté au grand jour durant les visites de Netanyahu et d’Arafat à la Maison-Blanche avait nui aux efforts de médiation américains. «le président Clinton a été distrait et les Etats-Unis étaient paralysés». «Les Etats-Unis cherchent surtout à montrer qu’un élan subsiste mais, en réalité, ils s’avèrent incapables de faire pression sur Israël pour qu’il applique les accords passés», a confié à Reuters un conseiller d’Arafat. Aux termes des accords d’Oslo, signés en septembre 1993 à la Maison-Blanche, et des accords subséquents, entre Palestiniens et Israéliens, l’Etat hébreu doit encore procéder à trois retraits de Cisjordanie avant d’engager des pourparlers sur le statut définitif des territoires occupés en 1967. Mais ce processus est bloqué depuis près d’un an, à la suite de la décision de Netanyahu de construire à Har Homa, dans le secteur arabe de Jérusalem, un nouveau quartier juif, initiative qui avait provoqué une vague d’attentats-suicide. Netanyahu ne se dit prêt aujourd’hui qu’à un ultime retrait limité de Cisjordanie, à des conditions de sécurité strictes, et propose d’entamer immédiatement les négociations sur le statut final en prévenant qu’Israël conservera la plus grande partie du territoire. Si le médiateur américain estime légitime de la part d’Israël d’exiger des garanties de sécurité, il n’en juge pas moins légitime de la part des Palestiniens de vouloir un retrait «crédible» et «significatif».
Yasser Arafat a fait savoir à Bill Clinton qu’il préférerait démissionner plutôt que d’accepter l’offre israélienne de retrait conditionnel et limité de Cisjordanie, comme le président américain le lui a conseillé, apprend-on mercredi de source autorisée palestinienne à Gaza. La prise de position de M. Arafat a été rendue publique alors que le secrétaire d’Etat...