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Actualités - CHRONOLOGIE

Arafat rejette le compromis proposé par les USA et Netanyahu

Yasser Arafat a rejeté hier le projet de compromis américain prévoyant un retrait de Cisjordanie parallèle à une intensification de la lutte antiterroriste dans les zones autonomes, alors que l’idée d’un sommet arabe semble faire son chemin pour faire face à l’intransigeance israélienne. Cette intransigeance, mal accueillie par la Maison-Blanche, comme on le sait, semble déplaire également à Londres où Tony Blair a qualifié les nouvelles colonies «d’illégales», invitant Israël à «respecter les accords déjà conclus» et à opérer «un retrait significatif» de Cisjordanie. Le plan exposé la semaine dernière à la Maison-Blanche par Bill Clinton à Benjamin Netanyahu puis à Yasser Arafat repose sur un retrait israélien graduel — «pas à pas» comme l’a qualifié Netanyahu —, lié, à chaque phase, à une nouvelle mesure palestinienne sur le front de la sécurité. De retour du Caire, le président palestinien a déclaré qu’il était «absolument contre». La veille, Washington déclarait pourtant avoir le sentiment qu’Israéliens et Palestiniens souscrivaient à ses nouvelles propositions. «Il subsiste de grosses divergences sur des questions très importantes mais nous pensons que les deux parties ont accepté le principe de la construction, du concept proposé par le président (Clinton)», expliquait James Rubin. David Bar-Illan, conseiller politique du premier ministre israélien, expliquait de son côté, hier, que Netanyahu pourrait diviser le retrait «en deux, voire trois étapes». Mais, prévenait-il, le gouvernement israélien ne reviendra pas sur l’ampleur du redéploiement. Selon la presse israélienne, Netanyahu refuserait d’aller au-delà de 9,5% des zones concernées. «Israël ne peut concéder plus de territoires que cela. Que ce soit fait en un coup ou en deux ou trois étapes n’a aucun rapport avec l’étendue du retrait», a déclaré Bar-Illan. Pour les Palestiniens, il est exclu d’accepter un retrait inférieur à 30% des territoires concernés. «Toutes les annonces de responsables israéliens ne peuvent être acceptées car elles signifient une modification des termes de référence des accords d’Oslo», a indiqué Taïeb Abdel Rahim, secrétaire général de la présidence palestinienne. Au Caire, où il s’est entretenu dans la matinée avec Hosni Moubarak, Yasser Arafat a répété que son partenaire israélien était seul responsable du blocage du processus de paix. «Netanyahu maintient qu’il ne réalisera pas ce qui avait été convenu», a déclaré le président palestinien à l’aéroport du Caire. Par ailleurs, l’idée du président palestinien de réunir un sommet des pays arabes semble progresser, même si elle demeure à l’état de projet. Le chef de la diplomatie égyptienne, Amr Moussa, a déclaré que l’idée était passée du domaine du possible à celui du probable, mais qu’il était trop tôt pour en discuter les détails. «Je ne parle pas véritablement de la possibilité, mais de la probabilité de réunir une conférence (arabe). Il est un peu tôt pour dire quand, qui, pourquoi et où, mais l’idée est assurément là», a-t-il dit. Blair: Les nouvelles colonies sont illégales A Gaza, le ministre palestinien de la Planification, Nabil Chaath, a déclaré que «tous les Etats arabes adoptent l’idée d’un sommet arabe afin de réaffirmer les droits palestiniens». Mais il a ajouté que la question était désormais de savoir s’il s’agirait «d’un sommet élargi ou d’un mini-sommet» «Je n’exclus pas l’idée d’un mini-sommet qui inclurait les dirigeants de certains Etats arabes et européens pour tenter de sauver le processus de paix», a-t-il dit, prévoyant pour les prochains jours une intense activité diplomatique de part et d’autre de la Méditerranée. Avant l’Egypte, Arafat avait exposé son projet en Mauritanie, au Maroc, en Algérie et en Tunisie. Mais le Liban, aligné sur les positions de la Syrie, a indiqué par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Farès Boueiz, que cette proposition était «prématurée». Réunis en sommet en 1996, les dirigeants du monde arabe s’étaient mis d’accord pour revoir les concessions faites à Israël depuis le début du processus de paix au Proche-Orient si le gouvernement Netanyahu s’écartait des accords passés. La menace n’a pas encore été mise à exécution malgré l’impasse dans laquelle Israël a plongé le processus en mars dernier en autorisant la mise en chantier de la colonie de Har Homa (Abou Ghneïm en arabe) dans la partie arabe de Jérusalem. Dans un entretien publié hier par le quotidien en langue arabe Al-Hayat, Tony Blair, dont le pays assure la présidence tournante de l’Union européenne, exhorte Israël à stopper les constructions de colonies et à appliquer immédiatement les engagements contenus dans les précédents accords. «La construction continue de nouvelles implantations est illégale et en conflit direct avec le principe de la paix contre les territoires sur lequel se fonde le processus de paix dans son ensemble», déclare le premier ministre britannique. Le retrait de Cisjordanie, ajoute-t-il, doit être «crédible, significatif et mis en œuvre sans conditions préalables». La paix au Proche-Orient est «l’une des priorités principales de la politique étrangère» de l’UE, poursuit Blair qui précise ne pas être en accord avec la totalité de l’analyse et des positions américaines sur la question. (Reuters, AFP)
Yasser Arafat a rejeté hier le projet de compromis américain prévoyant un retrait de Cisjordanie parallèle à une intensification de la lutte antiterroriste dans les zones autonomes, alors que l’idée d’un sommet arabe semble faire son chemin pour faire face à l’intransigeance israélienne. Cette intransigeance, mal accueillie par la Maison-Blanche, comme on le sait, semble...