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Actualités - CHRONOLOGIE

Les quinze réclament plus de transparence de la part des autorités Cinquante civils massacrés, bilan du week-end en Algérie

Alors que le bilan des massacres du dernier week-end s’élevait à près de 50 civils hier, pour la plupart des habitants de «douars» isolés, les Quinze, déçus des résultats de la mission de la troïka de l’Union européenne, ont demandé hier à Alger de faire preuve de plus de transparence et d’ouverture, sans répondre de manière spécifique à sa demande de lutte contre le terrorisme en Europe. Réunis à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont entendu du secrétaire d’Etat britannique aux Affaires étrangères, Derek Fatchett, un compte rendu de la mission de la troïka (Luxembourg, Royaume-Uni et Autriche) qu’il a dirigée en Algérie il y a une semaine. Preuve de leur amertume, les ministres ont adopté à l’unanimité une déclaration réclamant du gouvernement algérien «une plus grande transparence concernant la situation» dans le pays «où les groupes terroristes continuent de perpétrer des attaques lâches et brutales contre des civils innocents». Ils ont en outre demandé à Alger «d’accepter prochainement la visite de représentants des Nations Unies», en regrettant que jusqu’à ce jour les autorités algériennes «aient été incapables d’assurer un libre accès aux organisations internationales, aux organisations non gouvernementales et à la presse» en Algérie, notamment sur les lieux des récents massacres. La délégation de la troïka, qui avait séjourné 18 heures à Alger les 19 et 20 janvier derniers, n’avait pas pu se rendre dans les villages victimes des exactions, ni même déposer symboliquement, en signe de solidarité, une gerbe à la mémoire des victimes. Les dirigeants algériens avaient profité de la venue de la troïka pour formuler une seule et unique exigence: contentez-vous de lutter efficacement contre les réseaux de soutien aux groupes islamiques armés présents dans certains de vos Etats membres. Mais l’UE ne souhaite pas réduire ses relations avec Alger à cette seule exigence à laquelle les Quinze n’ont d’ailleurs pas répondu hier de manière spécifique. Dans leur déclaration ils réaffirment en effet simplement leur «volonté», par un «dialogue approfondi», de «discuter de toutes les préoccupations et propositions que les autorités algériennes auraient à porter à leur attention, y compris la lutte contre le terrorisme». Un bébé de trois mois Sur le terrain, sept enfants, cinq femmes et huit hommes ont ainsi été égorgés par un commando de 20 hommes dans la nuit de samedi à dimanche dans la Wilaya de Tiaret, à 230 km au sud-ouest. Le carnage, confirmé par les forces de sécurité et imputé aux groupes islamistes armés, s’est produit au soir de la 27e journée de ramadan, qui est la nuit la plus sacrée du mois de jeûne musulman. Selon les journaux algériens, un bébé de trois mois, une fillette de deux ans et une femme enceinte figurent parmi les victimes — toutes membres de la même famille élargie — de la tuerie du douar de M’Cherref. Un rescapé, qui a perdu sa mère âgée de 70 ans, a raconté à Liberté: «Ils ont tiré deux balles dans la porte de chez moi. Une balle m’a traversé l’épaule et tout est alors devenu silencieux». L’homme s’est précipité vers un barrage routier fixe de l’armée, à cinq km de là. «Ils (les soldats) ont alors alerté les forces de sécurité, qui sont arrivées rapidement». Ailleurs dans la wilaya, un commando a égorgé jeudi dernier quatre enfants avant de les mutiler, rapporte hier «La Tribune». Il s’agit du troisième massacre commis dans cette province de hauts plateaux depuis Noël. «El Watan» rapporte hier que 16 civils ont été tués vendredi et samedi lors de deux attaques dans la province de Sidi Bel Abbes, à 400 km à l’ouest de la capitale. Dans la région de Médéa, à 70 km au sud d’Alger, un commando a égorgé deux civils dans la nuit de vendredi à samedi et jeté les corps dans la montagne. Selon «Le Matin», l’un des cadavres était piégé et il a explosé lorsqu’il a été manipulé par un milicien pro-gouvernemental dont on ignore s’il a été touché. Deux hommes ont été tués dimanche dans l’explosion de la bombe qu’ils transportaient à Blida, à 50 km au sud de la capitale, d’après «El Watan» et «Le Matin». «La Tribune» signale que les forces de sécurité ont tué trois islamistes présumés dimanche au douar de Benindja, dans la région de Sidi Moussa, au sud de la capitale. Enfin, le bilan officiel du massacre des 11 et 12 janvier perpétré à Sidi Hamed, également au sud de la capitale, s’élève désormais à 131 morts contre 103 jusqu’ici, rapporte la radio algérienne. (Reuters, AFP)
Alors que le bilan des massacres du dernier week-end s’élevait à près de 50 civils hier, pour la plupart des habitants de «douars» isolés, les Quinze, déçus des résultats de la mission de la troïka de l’Union européenne, ont demandé hier à Alger de faire preuve de plus de transparence et d’ouverture, sans répondre de manière spécifique à sa demande de lutte...