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Actualités - CHRONOLOGIE

Comblant le voeu le plus cher de Castro, Jean-Paul II condamne l'embargo US contre Cuba (photo)

Jean-Paul II a comblé hier le vœu le plus cher du président Fidel Castro en condamnant sans équivoque et en terre cubaine l’embargo américain contre l’île. Au troisième jour de sa visite historique à Cuba, le pays le moins catholique d’Amérique latine, le pape a fustigé cet embargo imposé depuis plus de 35 ans à l’île, en jugeant que, comme tous les embargos «il lèse les plus pauvres» (VOIR AUSSI P. 8). Cette condamnation figure dans un message adressé aux jeunes Cubains et remis à l’issue de la messe qu’il a célébrée vendredi matin à Camaguey (environ 500 km à l’est de La Havane) devant plusieurs dizaines de milliers de fidèles. Déjà, dans l’avion qui le conduisait mercredi à Cuba, le pape avait annoncé son intention de demander aux Etats-Unis de revoir leur politique d’embargo imposée à Cuba dans le but proclamé de faire plier le régime castriste. «Je leur dirai: changez, changez», avait déclaré le souverain pontife au cours d’une conférence de presse improvisée à bord de l’appareil. Fidel Castro, qui plaide inlassablement depuis des années la cause de son île assiégée dans toutes les rencontres internationales, de la tribune des Nations Unies aux divers sommets ibéro-américains, a dans ses mots de bienvenue au pape dénoncé à nouveau le «génocide» dont est victime son pays. La visite du pape dans le dernier bastion communiste du monde occidental et l’attention internationale qu’elle a générée, y compris dans la presse américaine, ont mis les Etats-Unis sur la sellette. Du département d’Etat à la Maison-Blanche, les responsables américains ont dû défendre ces dernières 48 heures une politique largement critiquée par le reste de la communauté internationale, tout en indiquant qu’ils «respectaient» la position du pape. L’embargo a été renforcé il y a deux ans par la loi Helms-Burton, qui pénalise les compagnies étrangères. Une lettre a été adressée au pape par un des auteurs de la loi, le sénateur américain Jesse Helms, a indiqué le porte-parole du Vatican, M. Joaquin Navarro. L’influent sénateur, un farouche anticastriste, se borne à exprimer ses vœux au chef de l’Eglise pour son action en faveur de la justice et des droits de l’homme à Cuba, a indiqué M. Navarro en annonçant que le pape répondra à cette missive. Allégement des sanctions Le président Bill Clinton a exprimé l’espoir jeudi que la visite du pape «conduira à une certaine réappréciation de la part du gouvernement cubain, ce qui nous permettrait de nous rapprocher de diverses manières». Déjà au sein du Congrès et dans l’opinion publique américaine un courant s’est dessiné en faveur d’un allégement des sanctions, notamment en ce qui concerne les vivres et les médicaments, dont la pénurie affecte durement la population cubaine. Le porte-parole du Vatican a par ailleurs assuré que le pape condamnera avec davantage de force encore l’embargo américain avant son départ de Cuba dimanche prochain. Ces prises de position d’une des plus hautes autorités morales de cette fin de siècle ne peuvent que conforter le président Fidel Castro, qui n’a cessé de multiplier les marques d’attention et de respect envers le souverain pontife depuis son arrivée à Cuba. Un Fidel Castro rayonnant s’est entretenu en tête à tête jeudi soir durant un peu plus de 45 minutes avec le pape et a posé avec lui pour la postérité sur les marches de son palais de la Révolution. Le pape, qui a œuvré à des transitions pacifiques dans plusieurs pays, n’en poursuit pas moins les objectifs d’un des voyages les plus importants de son pontificat. Le Vatican a ainsi demandé jeudi la libération de prisonniers, une demande reçue avec «attention» par les autorités cubaines.
Jean-Paul II a comblé hier le vœu le plus cher du président Fidel Castro en condamnant sans équivoque et en terre cubaine l’embargo américain contre l’île. Au troisième jour de sa visite historique à Cuba, le pays le moins catholique d’Amérique latine, le pape a fustigé cet embargo imposé depuis plus de 35 ans à l’île, en jugeant que, comme tous les embargos «il...