Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Arafat-Netanyahu : la stratégie US des petits pas a (pour l'instant) échoué

Les efforts américains pour convaincre Israéliens et Palestiniens de faire des concessions réciproques et graduées ont échoué pour l’instant, aucun des deux camps n’ayant accepté de faire le premier pas. «Ce que Benjamin Netanyahu nous offre, ce sont des broutilles, nous ne pouvons pas l’accepter», a déclaré vendredi à la presse le président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat. Il faisait référence au territoire de la Cisjordanie que l’armée israélienne serait prête à évacuer Selon M. Arafat, le premier ministre israélien aurait proposé de commencer par un retrait de 2 pour cent, jugé «inacceptable». M. Netanyahu avait eu mardi sept heures d’entretiens à Washington, sans bouger d’un pouce quant à ses convictions. M. Arafat a cependant souligné qu’il «acceptait l’approche» proposée par les Etats-Unis. Ceux-ci ont suggéré un «processus parallèle, pas à pas» pour relancer les négociations de paix israélo-palestiniennes, bloquées depuis dix mois, selon le porte-parole du département d’Etat James Rubin. L’armée israélienne, a-t-il précisé, doit effectuer un retrait «crédible» de Cisjordanie en plusieurs étapes et, à chaque étape, les Palestiniens doivent prendre en échange des «mesures de sécurité supplémentaires». Il s’agirait notamment de renforcer les procédures de détention et d’extradition des terroristes présumés et de s’attaquer aux infrastructures des mouvements palestiniens anti-israéliens comme le Hamas. Or, selon des sources informées, M. Netanyahu a refusé d’aller au-delà de 9%, en trois phases, pour le retrait israélien, alors que la Maison-Blanche insistait sur au moins 10%. «M. Netanyahu persiste à ne vouloir qu’un retrait à un chiffre», tandis que les Palestiniens continuent d’exiger le contrôle de 90% de la Cisjordanie, a confirmé vendredi le négociateur palestinien Saëb Erakat. M. Netanyahu a aussi posé plusieurs conditions préalables, demandant en particulier aux Palestiniens de «déchirer» leur Charte nationale de 1968, dont certains articles appelaient à la destruction de l’Etat d’Israël. Ce texte avait été amendé par le Conseil national palestinien (CNP, Parlement) en avril 1996, mais Israël considère cette décision comme ambiguë. Les Etats-Unis se sont alors tournés vers Yasser Arafat pour qu’il amorce le processus de concessions réciproques. Celui-ci a fait un geste symbolique, immédiatement salué par les Américains, en présentant une nouvelle version de la Charte dont les passages litigieux ont été supprimés. Accroître la pression «Il s’agit d’une manœuvre, puisque seul le CNP est habilité à modifier cette charte», a répliqué vendredi le porte-parole de M. Netanyahu, David Bar Illan. Malgré cet échec, les responsables américains comptent sur leur stratégie pour accroître au moins la pression. «Pour la première fois, expliquait jeudi le secrétaire d’Etat Madeleine Albright, le président a présenté ses idées sur la manière de relancer le processus et les deux parties sont conscientes de l’importance d’un engagement présidentiel aussi intensif». Elle a confirmé qu’elle espérait pouvoir rencontrer séparément MM. Arafat et Netanyahu dans deux ou trois semaines, et les faire ensuite se rencontrer directement. Selon Saëb Erakat, Bill Clinton a promis à M. Arafat de continuer ses efforts de persuasion, affirmant qu’il «n’acceptait pas la position de M. Netanyahu». «Je veux un redéploiement crédible, significatif et à deux chiffres», a ajouté M. Clinton, selon M. Erakat. Comme pour parer d’avance à toute tentative américaine de lui forcer la main, le gouvernement israélien a fermé une nouvelle fois la porte vendredi à toute concession, au nom de ses «intérêts nationaux primordiaux». Il a aussi débloqué des crédits pour renforcer la colonisation juive à Jérusalem-Est, que Washington veut voir geler.
Les efforts américains pour convaincre Israéliens et Palestiniens de faire des concessions réciproques et graduées ont échoué pour l’instant, aucun des deux camps n’ayant accepté de faire le premier pas. «Ce que Benjamin Netanyahu nous offre, ce sont des broutilles, nous ne pouvons pas l’accepter», a déclaré vendredi à la presse le président de l’Autorité...