Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Double manifestation place de l'étoile pour l'UL et contre les surtaxes

«On ne bâtit pas une nation sur la faim d’un peuple», «Nous voulons de quoi manger, pas des palais», «Non à l’annexe numéro 9», «Députés, rejetez cette annexe pour que le peuple ne vous renverse pas», «Oui au renforcement de l’Université libanaise». Le débat budgétaire s’est poursuivi sur fond de slogans hostiles au gouvernement, scandés par quelque 3000 personnes (pour la plupart des étudiants) rassemblées Place de l’Etoile pour protester notamment contre le projet de relèvement des taxes, prévu dans l’annexe No 9 du projet de budget. Deux sit-in ont été organisés devant le siège du Parlement: le premier dans la matinée à l’appel de la CGTL que préside M. Ghanim Zoghbi et le deuxième en début d’après-midi. Il a été organisé par les étudiants de l’UL qui voulaient exprimer leur soutien à leur université et aux revendications du corps professoral et protester contre le relèvement des frais d’inscription prévu par le gouvernement. En organisant des sit-in de protestation contre une politique fiscale qu’un grand nombre de députés jugent injuste, la CGTL de M. Zoghbi et les mouvements estudiantins des différents partis et courants politiques entendaient notamment faire pression sur le Parlement pour qu’il rejette les nouvelles taxes. Il y a toutefois peu de chances que la Chambre fasse écho à leur appel. Devant une délégation de la CGTL conduite par M. Zoghbi, le chef du Législatif, M. Nabih Berry, a laissé entendre que les taxes décidées par le gouvernement seront maintenues, mais réduites de manière à ne pas grever le budget des couches les moins nanties de la population. Un bras de fer entre le gouvernement et les travailleurs se profile à l’horizon: la CGTL loyaliste se dit déterminée à recourir à l’escalade au cas où ses revendications ne seraient pas satisfaites. Même son de cloche auprès de la centrale syndicale opposante que dirige M. Elias Abou Rizk, et qui organisera lundi un sit-in de protestation devant le Parlement. C’est à 11h que les manifestants de la CGTL loyaliste sont arrivés Place de l’Etoile. Ils devaient y rester jusqu’à 13h, heure à laquelle le sit-in des étudiants de l’UL a commencé. Les étudiants avaient fait exprès d’organiser leur mouvement de protestation après celui de la centrale syndicale parce qu’ils ne voulaient pas politiser leur mouvement. Leurs slogans portaient essentiellement sur leur université. Conduite par le député Ali el-Khalil, seule la délégation des étudiants du mouvement «Amal», présidé comme on le sait par M. Berry, est arrivée devant le Parlement en même temps que celle de M. Zoghbi, ce qui a eu pour effet de gonfler le nombre des manifestants. L’initiative des étudiants d’«Amal» a été interprétée par les observateurs comme le signe de l’appui du chef du Législatif à la centrale dirigée par M. Zoghbi. L’opposition acclamée Des slogans hostiles au gouvernement ont accueilli l’arrivée de chaque ministre et député loyalistes. Seuls les députés de l’opposition, comme Mme Nayla Moawad et MM. Najah Wakim, Nassib Lahoud, Zaher el-Khatib, Pierre Daccache et Hussein Hajj Hassan ont été acclamés par la foule. Les six parlementaires s’étaient d’ailleurs adressés aux manifestants, notamment aux étudiants, et leur ont exprimé leur appui. M. Khatib a même été porté à bout de bras par les étudiants. Vers midi, une délégation de la CGTL a été reçue par le chef du Législatif à qui elle a remis un mémorandum dans lequel elle réaffirme ses revendications sociales. M. Zoghbi a exprimé l’espoir que le Parlement en tienne compte et rejette notamment l’annexe 9 du projet de budget, précisant que son mouvement poursuit ses négociations avec le ministère du Travail en vue d’un relèvement du salaire minimum. Celui-ci est de 250.000 dans le secteur public et de 300.000 dans le privé. M. Berry a ensuite interrogé M. Zoghbi sur les articles contestés de l’annexe 9 et le responsable syndical a répondu en insistant sur les nouvelles taxes mécaniques. S’il s’attendait à une promesse d’abolition de l’annexe contestée, M. Zoghbi a dû être déçu par les explications de son interlocuteur. «En tant que président de la Chambre et chef d’un bloc parlementaire, j’ai accepté que les taxes soient au maximum triplées, tout en tenant compte de l’ancienneté de chaque voiture. Soyez sûrs que je ne tolérerai pas une augmentation au-delà du plafond dont j’ai parlé. Je tiens compte de la situation des ouvriers et des classes déshéritées, sachant que nous avons vraiment besoin de renflouer le Trésor», a-t-il déclaré. M. Berry a répété les mêmes propos lorsque le responsable syndical lui a fait remarquer que «même une taxe triplée constitue une charge financière que la population ne peut pas supporter en l’absence d’un réseau adéquat de transports publics et de prestations sociales». M. Zoghbi a également rejeté «toute nouvelle taxe avant un règlement des problèmes socio-économiques», rappelant que l’année dernière, les tarifs du téléphone, de l’eau et de l’électricité et plusieurs taxes ont été relevés alors que le salaire minimum reste le même. «Cette situation ne peut plus durer», a-t-il ajouté. M. Berry a répondu en assurant que le Parlement va voter aussi tôt que possible, la nouvelle échelle des salaires pour les fonctionnaires du secteur public. Le chef du Législatif devait ensuite accompagner la délégation jusqu’à la porte d’entrée du Parlement. Acclamé par les manifestants, notamment les étudiants d’«Amal», il a prononcé une brève allocution dans laquelle il a affirmé son appui «indéfectible aux déshérités et à leurs revendications». Une marée humaine Après le départ des manifestants de la CGTL, la Place de l’Etoile a disparu sous une marée humaine formée des étudiants de l’UL qui brandissaient des drapeaux libanais et des pancartes appelant notamment à mettre l’université nationale à l’abri des tiraillements politiques. C’était d’ailleurs-là le principal but de leur rassemblement. Les manifestants étaient encadrés par une unité des forces de l’ordre mais, vu leur nombre, ils n’ont pas pu être maintenus, comme d’habitude, à distance. Pour ne pas avoir à les affronter de près, le chef du gouvernement ainsi que plusieurs députés et ministres devaient sortir par les portes latérales du Parlement. Ils ont quand même pu entendre les manifestants les huer. C’est M. Rafic Hariri qui a le plus été pris à partie par les jeunes. Sorti par la porte principale, le ministre chargé de la Réforme administrative, M. Béchara Merhej, a tenté de parler aux jeunes et de les assurer de l’intérêt que le gouvernement porte à l’UL. En vain. Il devait être également hué. Lundi à midi, le même scénario doit se répéter Place de l’Etoile où la CGTL opposante de M. Abou Rizk s’est donné rendez-vous. Le sit-in de la centrale syndicale était supposé avoir lieu mercredi dernier à midi, mais a dû être reporté parce que ce jour-là le Parlement avait tenu une seule séance nocturne. Dans un communiqué publié hier, la CGTL opposante a indiqué qu’elle entend «protester par les moyens démocratiques et pacifiques contre le projet de taxes, la déficit budgétaire, le gaspillage et la politique d’endettement de l’Etat et inciter les députés à ne pas approuver l’annexe No 9». Les biens-fonds maritimes «La Rencontre nationale pour la protection du littoral» (ONG) a appelé, dans un communiqué publié hier, à l’organisation d’un sit-in demain samedi à 11h devant le Parlement pour protester contre l’approbation par la commission parlementaire de la Justice et des Finances d’une loi «anticonstitutionnelle» qui permet à des investisseurs privés d’exploiter des biens-fonds maritimes pour une période de 50 ans. «L’exploitation pour une durée de 50 ans équivaut à l’appropriation de ces biens-fonds par une poignée de personnes influentes ou d’investisseurs étrangers. Elle contribuera à accentuer le clivage entre les couches sociales et menacera la paix civile», a souligné le communiqué.
«On ne bâtit pas une nation sur la faim d’un peuple», «Nous voulons de quoi manger, pas des palais», «Non à l’annexe numéro 9», «Députés, rejetez cette annexe pour que le peuple ne vous renverse pas», «Oui au renforcement de l’Université libanaise». Le débat budgétaire s’est poursuivi sur fond de slogans hostiles au gouvernement, scandés par quelque 3000...