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Actualités - CHRONOLOGIE

Bagdad accepterait une révision de l'accord pétrole contre nourriture

En attendant la levée de l’embargo qu’il s’emploie à obtenir, l’Irak pourrait accepter un relèvement des quantités de pétrole qu’il est autorisé à exporter pour subvenir à ses besoins. Les deux milliards de dollars par semestre, actuellement retenus, devraient être portés à trois ou quatre milliards, selon certains diplomates. En attendant, Bagdad poursuit ses attaques en règle pour discréditer l’UNSCOM, l’organisme de l’ONU chargé de démanteler son arsenal de destruction massive et de l’empêcher de le reconstituer. Pour la presse irakienne, qui prend la relève du vice-premier ministre Tarek Aziz, le chef de l’UNSCOM, l’Australien Richard Butler, n’est qu’un «chien enragé» à la soldes des Américains et des Britanniques. Son prédécesseur, le Suédois Rolf Ekeus, surnommé «le maudit», n’était pas mieux traité. Mercredi, M. Aziz avait attaqué la compétence des membres de la commission, qualifiés de «flics» qui n’ont pas, selon lui, la compétence scientifique suffisante pour comprendre leurs interlocuteurs irakiens, «de vrais savants, eux». La Chine, la Russie et la France ont proposé d’affecter plus d’experts à l’UNSCOM et le rééquilibrage exigé par Bagdad est en cours. Mais le vice-premier ministre irakien reproche à M. Butler d’avoir nommé trois nouveaux experts chinois à Bagdad et non au quartier général de l’UNSCOM à New York, où d’après lui ils seraient plus utiles à l’Irak. M. Butler doit nommer les nouveaux experts à des postes-clés, et non pas en faire «des témoins qui n’ont rien vu», a-t-il lancé en arabe, reprenant le titre d’une pièce de théâtre égyptienne. L’Irak se félicite d’avoir obtenu la mise en place de comités d’évaluation technique, qui associent des experts venus des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, d’Allemagne, de Russie, de France et de Chine à ceux de l’UNSCOM pour passer en revue les progrès réalisés par lui sur tous les dossiers du désarmement. Là sont les «vrais experts» impartiaux, s’est réjoui M. Aziz. Et d’accuser la commission spéciale d’être truffée de gens qui font «leur fortune et leur réputation» à travailler sur l’Irak et qui n’ont donc aucun intérêt à clore leurs dossiers. Le porte-parole du coordinateur des affaires humanitaires de l’ONU en Irak, Eric Falt, a estimé que Bagdad accepterait un relèvement des quantités de pétrole qu’il est autorisé à exporter pour acheter des vivres et des produits de première nécessité. L’Irak a toujours été réticent devant cet arrangement «pétrole contre nourriture», affirmant qu’il ne faisait que prolonger l’embargo. «Nous sommes raisonnablement confiants dans l’acceptation officielle par le gouvernement irakien des propositions du secrétaire général», a déclaré M. Falt. Les agences de l’ONU en Irak ont constaté que les 2 milliards de dollars par semestre que l’Irak est autorisé à réaliser par ses ventes de pétrole étaient insuffisants pour la population. D’après des diplomates, le nouveau plafond devrait être de 3 à 4 milliards de dollars tous les six mois. Bagdad insiste pourtant pour une levée rapide de l’embargo pétrolier. Il affirme en avoir rempli depuis longtemps les conditions: la destruction de ses armes chimiques, bactériologiques et nucléaires et de ses missiles de plus de 150 kilomètres de portée. Le président américain Bill Clinton a réagi à la crise, qu’il a qualifiée de «très grave», en déclarant que les Etats-Unis étaient disposés à agir pour contraindre Bagdad à se plier aux décisions du Conseil de Sécurité. «S’ils pensent vraiment qu’il n’y a pas de circonstances qui puissent nous amener à agir seuls, ils se trompent tristement», a déclaré M. Clinton.
En attendant la levée de l’embargo qu’il s’emploie à obtenir, l’Irak pourrait accepter un relèvement des quantités de pétrole qu’il est autorisé à exporter pour subvenir à ses besoins. Les deux milliards de dollars par semestre, actuellement retenus, devraient être portés à trois ou quatre milliards, selon certains diplomates. En attendant, Bagdad poursuit ses...