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Actualités - CHRONOLOGIE

Hraoui, Berry et Hariri reçus par Assad à Qordaha Najah Wakim vedette de la troisième séance du débat budgétaire (photo)

La séance nocturne du débat budgétaire qui a repris hier — et qui se poursuivra aujourd’hui — s’est déroulée dans un climat sensiblement moins «agressif» que les deux premières séances de mardi dernier. Il aura fallu l’intervention virulente et ciblée du député frondeur Najah Wakim pour sortir le débat d’hier soir de l’ennui et de la monotonie. Comme à son accoutumée, M. Wakim a fustigé, chiffres et faits à l’appui, la gestion du premier ministre Rafic Hariri, soulignant que la crise financière et économique à laquelle est parvenu le pays est le résultat, non pas d’une série d’erreurs de jugement, mais plutôt d’une politique délibérée exécutée par M. Hariri afin de faire du Liban une «nouvelle Cisjordanie» qui serait gouvernée par «le capital étranger» 7 Se basant sur les chiffres et les estimations du ministère des Finances, M. Wakim devait affirmer que les prévisions optimistes avancées par le gouvernement dans son projet de budget ne sont que pure chimère. Le député de Beyrouth a estimé, à titre d’exemple, que le déficit budgétaire de la nouvelle année risque d’atteindre le seuil des 65%, alors que la loi de finances situe ce déficit à un niveau de 37,5%. En ce qui concerne le taux de croissance, M. Wakim a réfuté le chiffre de 4% mentionné par le ministère des Finances dans l’exposé des motifs du projet de budget. Reprenant à son propre compte les évaluations de nombreux experts économiques, le député de Beyrouth a indiqué que le véritable taux de croissance enregistré durant l’année écoulée est sensiblement inférieur à 2%. Fort de diverses indications, particulièrement précises et documentées, qui semblent être en sa possession, M. Wakim a, d’autre part, accusé M. Hariri d’adapter certains projets de développement à ses intérêts personnels. Il a fait état, à l’appui de sa thèse, de la modification du tracé de la nouvelle autoroute de Saïda afin de contourner des terrains acquis par le premier ministre le long du littoral de la capitale du Liban-Sud, ce qui ne manquerait pas d’accroître leur plus value. Pour conclure son exposé, M. Wakim a souligné que l’augmentation soutenue du déficit budgétaire et de la dette publique (plus particulièrement externe) depuis plusieurs années est le fruit d’une politique délibérée suivie par M. Hariri afin d’aboutir à une privatisation globale des principaux services publics, de manière à faire du Liban «une nouvelle Cisjordanie qui serait gouvernée par le capital étranger». Pour le député frondeur de Beyrouth, la solution à la crise actuelle ne saurait être, par conséquent, de nature économique, mais plutôt d’ordre essentiellement politique. Elle devrait se concrétiser, à son avis, par un changement pur et simple de toute l’équipe dirigeante, «même si cela devrait nécessiter, a-t-il précisé, une élimination des facteurs régionaux qui entravent un tel changement». «Si nous devons choisir entre la pérennité de la patrie et les facteurs régionaux, nous choisissons la pérennité du pays», a-t-il affirmé. La rencontre de Qordaha Il convient d’indiquer que le débat budgétaire devait reprendre hier matin. Mais la séance matinale avait été annulée pour permettre aux pôles du pouvoir et aux principaux responsables officiels de se rendre à Qordaha, au nord de la Syrie, afin d’exprimer leur sympathie au président syrien Hafez el-Assad, à l’occasion du quatrième anniversaire de la mort de Bassel el-Assad, fils du chef de l’Etat syrien, tué dans un accident de voiture sur la route de l’aéroport de Damas, en janvier 1994. Aucune cérémonie spéciale n’était prévue hier à Qordaha. Les pôles du pouvoir se sont donc contentés de déposer des gerbes de fleurs sur la tombe du défunt. Le président Hraoui, accompagné de MM. Berry et Hariri, s’était rendu en début de matinée, vers 10 heures, au nord de la Syrie, à bord de l’avion privé du premier ministre. Le chef de l’Etat, le président de la Chambre et le premier ministre ont été accueillis à l’aéroport de Lattaquié par le «numéro deux» syrien Abdel-Halim Khaddam. Ils se sont aussitôt rendus à Qordaha où ils ont déposé les gerbes de fleurs avant d’être reçus, à midi, par le président Assad, en présence de M. Khaddam. Cette rencontre entre les piliers de la «troïka» libanaise et le chef de l’Etat syrien a fourni l’occasion aux dirigeants des deux pays d’effectuer un rapide tour d’horizon de la conjoncture régionale et de la situation sur la scène libanaise. MM. Hraoui, Berry et Hariri ont regagné Beyrouth peu après 15 heures.
La séance nocturne du débat budgétaire qui a repris hier — et qui se poursuivra aujourd’hui — s’est déroulée dans un climat sensiblement moins «agressif» que les deux premières séances de mardi dernier. Il aura fallu l’intervention virulente et ciblée du député frondeur Najah Wakim pour sortir le débat d’hier soir de l’ennui et de la monotonie. Comme à son...