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Actualités - CHRONOLOGIE

Malgré la poursuite des pourparlers de paix La violence au quotidien guette de nouveau l'Ulster

Trois meurtres intercommunautaires en 48 heures ont ravivé les craintes d’un retour à la violence au quotidien en Irlande du Nord, et sapé un peu plus la confiance dans le processus de paix, malgré la détermination affichée par les politiques d’arracher un accord d’ici mai Signe de l’érosion de la confiance, Gerry Adams, leader de l’aile politique de l’IaRA, a accusé hier l’une des grandes milices protestantes officiellement en cessez-le-feu d’être impliquée dans l’actuelle vague de violence. Tandis que le responsable protestant David Trimble s’interrogeait sur la solidité de la trêve décrétée en juillet dernier par l’Armée républicaine irlandaise. Dernière victime de la flambée de violence qui a fait sept morts ces trois dernières semaines, un chauffeur de taxi catholique a été abattu de quatre balles dans la tête lundi soir dans le sud de Belfast. Un meurtre commis en représailles à l’assassinat d’un protestant quelques heures plus tôt, et revendiqué par une organisation dissidente de l’IRA, L’INLA. Après quatre années de calme relatif à Belfast, qui ont suivi le précédent cessez-le-feu décrété par l’IRA en 1994, c’est le retour à la politique de la terreur quotidienne dans les rues. Une terreur aveugle qui peut frapper tous les habitants de Belfast qu’ils aient ou pas des activités politiques. Larry Brennan, 52 ans, le chauffeur de taxi tué lundi soir, n’avait aucune appartenance politique. Il était simplement catholique et une victime facile. La proie idéale Dans les pires moments de la violence au quotidien, notamment au début des années 1970, les chauffeurs de taxi étaient la proie idéale, de même que les livreurs de restaurants. Seuls deux groupuscules extrémistes, l’INLA et la LVF, qui ne respectent pas les cessez-le-feu décrétés par les grandes milices protestantes et par l’IRA ont revendiqué ces actes de violences. Mais la police n’a pas caché ses soupçons sur l’implication possible d’une des deux grandes milices protestantes (UDA-UFF) dans les meurtres sectaires des dernières semaines. Pareille implication, si elle se confirmait, aurait des conséquences graves sur le processus de paix: elle risquerait de provoquer le retour à une violence de grande ampleur, et le retrait du parti politique qui la représente aux pourparlers de paix. Gerry Adams, leader du Sinn Fein, l’aile politique de l’IRA, a mis explicitement en cause l’UDA-UFF mardi: «Ils jouent la politique de la non-revendication et laissent la LVF signer des opérations dont ils sont responsables», a-t-il dit. David Trimple, leader du plus grand parti protestant, l’UUP, a, de son côté, affirmé que le cessez-le-feu de l’IRA «faiblissait» et qu’il «y avait un très réél danger qu’il s’effondre». En dépit de ces accusations, aussi bien le Sinn Fein que les protestants ont répété mardi qu’ils souhaitaient aboutir à une solution négociée. «Nous restons fermement en faveur d’un règlement démocratique», a affirmé Gerry Adams. Après une rencontre avec Tony Blair la veille, le Sinn Fein avait déjà dit qu’il ne «quitterait la table des négociations sous aucun prétexte». «Un accord sera difficile mais pas impossibe à obtenir», a assuré de son côté David Trimble. Mais le gouvernement britannique s’inquiète de l’érosion de la confiance. «Quand les gens des deux communautés vivent dans une telle crainte, il est inévitable qu’ils commencent à penser qu’on fait trop de concessions à l’un ou l’autre camp», a observé Mo Mowlam, le ministre chargé de l’Irlande du Nord. «Il faut continuer à avancer», a lancé le ministre, tant Londres et Dublin savent bien que chaque retard dans les discussions qui doivent s’achever en mai donnera de nouvelles armes aux extrémistes. (AFP, Reuters)
Trois meurtres intercommunautaires en 48 heures ont ravivé les craintes d’un retour à la violence au quotidien en Irlande du Nord, et sapé un peu plus la confiance dans le processus de paix, malgré la détermination affichée par les politiques d’arracher un accord d’ici mai Signe de l’érosion de la confiance, Gerry Adams, leader de l’aile politique de l’IaRA, a...