Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Il reçoit le premier ministre israélien aujourd'hui et le président palestinien jeudi Clinton prévoit le succès de ses entretiens avec Netanyahu et Arafat

Le scepticisme affiché dimanche par le président Clinton sur l’issue de ses entretiens respectifs aujourd’hui avec Benjamin Netanyahu et jeudi avec Yasser Arafat à Washington s’est transformé subitement hier soir en un franc optimisme annonciateur «de grands espoirs» et même carrément d’un «succés», si l’on en croit les propres mots du chef de l’Exécutif américain. «Je me réjouis de cette rencontre et je suis décidé à en faire un succès», a déclaré M. Clinton après avoir repeint les murs d’une classe d’un lycée de Washington à l’occasion de la journée fériée honorant la mémoire du révérend Martin Luther King. «Je vais faire ce que j’ai à faire», a-t-il poursuivi, se disant «prêt à tendre la main de la coopération au premier ministre et à M. (Yasser) Arafat», le président de l’Autorité palestinienne. «J’ai de grands espoirs», a-t-il ajouté. «J’ai beaucoup travaillé à ce sujet et les Etats-Unis sont considérés, avec raison je pense, comme un pays qui veut simplement une paix juste, stable et durable». «Nous allons tous devoir faire certaines choses si nous voulons y parvenir», a-t-il conclu. Avant de quitter la Maison-Blanche, M. Clinton avait préparé pendant quarante-cinq minutes avec ses conseillers ces deux entrevues cruciales pour l’avenir du processus de paix. Parmi ces conseillers figuraient notamment le secrétaire d’Etat Madeleine Albright, le conseiller du président pour la sécurité nationale Sandy Berger, le médiateur américain pour le Proche-Orient Dennis Ross et le sous-secrétaire d’Etat Martin Indyk, ancien ambassadeur des Etats-Unis en Israël, a précisé un porte-parole de la Maison-Blanche, Barry Toiv. M. Toiv a refusé de commenter l’information du journal israélien «Haaretz» selon laquelle le président proposerait à MM. Netanyahu et Arafat un plan de relance du processus de paix comprenant un retrait israélien de 12% de la Cisjordanie en trois étapes. «Le but du président cette semaine est d’aider à affiner les questions auxquelles les parties doivent elles-mêmes faire face», a-t-il dit. M. Netanyahu est arrivé hier dans l’après-midi à Washington, où il sera reçu aujourd’hui à 10h00 locales (15h00 GMT) par M. Clinton. Contrairement à la coutume, il n’y aura ni déjeuner entre les deux leaders, ni conférence de presse conjointe, ce qui a été interprété comme une manifestation de l’irritation croissante de la Maison-Blanche à l’égard du premier ministre israélien. Interrogé sur ce point, M. Toiv a simplement affirmé que l’accueil réservé à M. Netanyahu serait «approprié». M. Arafat, qui a quitté la bande de Gaza pour Le Caire, rencontrera M. Clinton jeudi dans des conditions protocolaires identiques à celles réservées à M. Netanyahu. Il s’est entretenu au Caire hier avec le président Moubarak. Le temps des décisions difficiles Loin de ces considérations protocolaires, Washington a estimé hier par la voix de Samuel Berger, conseiller de Clinton aux affaires de sécurité, que le temps était venu pour les Israéliens et les Palestiniens de «prendre des décisions difficiles». «Nous ne pensons pas que nous avons un temps illimité devant nous. Nous avons (au contraire) un sentiment d’urgence, et le temps est venu de prendre des décisions difficiles», a-t-il dit dimanche sur CBS. Les Etats-Unis qui parrainent le processus de paix au Proche-Orient espèrent obtenir de l’Etat hébreu un retrait «crédible et significatif» de Cisjordanie et une «pause» dans la colonisation juive. Le gouvernement israélien, qui a déjà irrité cette semaine les Américains et les Palestiniens en fixant une série de limites à tout retrait, n’a rien promis de ce genre tout en restant suffisamment vague pour laisser les mains libres au premier ministre. Dans un communiqué, le gouvernement précise qu’il fixera un «plafond» pour ce redéploiement militaire après le retour de Netanyahu de Washington. Les faucons du gouvernement, et notamment le ministre des Infrastructures, Ariel Sharon, veulent imposer une limitation du territoire de Cisjordanie qu’Israël serait prêt à rétrocéder. Les Etats-Unis souhaitent qu’Israël procède au deuxième des trois redéploiements de Cisjordanie prévus dans le cadre de l’accord de paix provisoire de 1995 et qu’il gèle les implantations de colonies juives en préalable à l’ouverture de discussions de paix définitives. La presse estime que Washington se satisferait d’un retrait de 10 à 15% de la Cisjordanie alors que l’OLP a dit escompter environ 30% de territoire à chaque repli. Netanyahu, qui souhaite ouvrir des discussions accélérées sur le «statut final» sans procéder aux retraits prévus par l’accord provisoire, demandera à Clinton de supprimer le troisième retrait en échange d’un second redéploiement plus important, une idée que l’Organisation de libération de la Palestine est peu susceptible d’accepter, dit-on de source politique. Si sa proposition est rejetée, Netanyahu offrirait de répartir le retrait en deux phases pour répondre à l’exigence de deux redéploiements, ce que les Palestiniens ont d’ores et déjà qualifié de stratagème. Le gouvernement israélien a lié tout repli à une longue liste de conditions que l’OLP est mise en demeure de remplir et il a délimité de vastes zones de Cisjordanie relevant, selon lui, des «intérêts vitaux» d’Israël, laissant entendre qu’il n’est pas question de s’en retirer. Netanyahu demanderait en outre à Bill Clinton un «temps mort» de cinq mois avant tout redéploiement, délai au cours duquel Israël vérifierait que l’OLP a répondu à ses exigences en matière de sécurité, dit-on encore de source politique.
Le scepticisme affiché dimanche par le président Clinton sur l’issue de ses entretiens respectifs aujourd’hui avec Benjamin Netanyahu et jeudi avec Yasser Arafat à Washington s’est transformé subitement hier soir en un franc optimisme annonciateur «de grands espoirs» et même carrément d’un «succés», si l’on en croit les propres mots du chef de l’Exécutif...