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Actualités - CHRONOLOGIE

Dissonances persistantes législatif exécutif au sujet du financement du budget Damas met en garde contre de nouvelles tentatives israéliennes de dissocier les volets libanais et syrien des pourparlers de paix (photo)

La semaine politique sera marquée, à partir de demain, par un débat budgétaire de trois jours, au terme duquel le Parlement doit voter le projet de budget. Les observateurs notent, qu’à 24 heures de ce débat, le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, et le président de l’Assemblée nationale, M. Nabih Berry, qui se sont concertés tout au long de la semaine dernière, ne sont toujours pas d’accord sur le financement du budget, en particulier sur le montant du relèvement de la taxe mécanique, une des sources de financement du budget (VOIR AUSSI PAGE 2). De source proche de la commission des Finances, on assure que le projet retenu la semaine dernière sera remanié dans le sens d’une hausse de la taxe sur les voitures neuves et d’une baisse sur les voitures anciennes, de sorte que le montant global escompté de ces taxes reste le même, mais que le poids de cette taxe repose surtout sur les classes aisées. Un tel projet devrait être accueilli favorablement par la majorité des députés, et même par les milieux ouvriers, qui s’apprêtent à bouger en signe de protestation contre toute hausse de la taxe mécanique. Par ailleurs, le Parlement se prononcera, dans le cadre du débat budgétaire, sur le projet d’emprunt de 2 milliards de dollars adopté par le gouvernement. Selon le président du Conseil, ce montant, emprunté auprès d’institutions de crédit privées, doit servir à rembourser une partie de la dette interne, l’Etat y trouvant son profit en raison des taux d’intérêt servis sur les emprunts en devise, qui sont inférieurs à ceux qui sont servis sur la livre libanaise. Selon une source parlementaire bien informée, ce projet «finira par passer», malgré la réticence de nombreux parlementaires, qui redoutent le risque qu’il comporte, en cas de hausse de la monnaie de l’emprunt, vis-à-vis de la livre. Cette source assure que, face à ce risque, le gouvernement de M. Hariri dispose d’un appui arabe solide, qui s’est concrétisé dernièrement par un placement séoudien de 600 millions de dollars à la Banque centrale, à un taux réduit, que le Liban peut utiliser comme fonds de soutien à la livre, ou placer à sa guise et en tirer des bénéfices. Une nouvelle somme de 600 millions de dollars pourrait être placée, de la même façon, grâce à une action conjuguée du Koweit et de Qatar, si le besoin s’en fait sentir, assure la source parlementaire. C’est fort de cet appui financier, comme du soutien du régime syrien, que le gouvernement s’apprête à présenter son projet de budget, malgré l’opposition de plus en plus ouverte qu’il rencontre dans certains milieux parlementaires, comme dans l’opinion publique. En prévision du débat budgétaire, le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, s’est entretenu hier avec le président de l’Assemblée, M. Nabih Berry. Il a également rendu visite au chef de l’Etat. Sommet Hraoui-Assad Samedi, le président de la République s’était rendu à Damas, où il avait eu des entretiens en tête à tête avec son homologue syrien, M. Hafez el-Assad, et élargis avec le chef de l’Etat syrien, le vice-président Abdel Halim Khaddam, le premier ministre Mahmoud el-Zohbi et le ministre des Affaires étrangères, M. Farouk el-Chareh. Le chef de l’Etat est arrivé à la frontière libano-syrienne en compagnie de M. Raymond Rouphaël, directeur général de la Sûreté générale. Très peu de détails ont filtré, côtés libanais ou syrien, au sujet de cette rencontre. Selon un communiqué de l’agence syrienne Sana, les entretiens ont porté sur tous les développements régionaux et internationaux, la conférence de l’OCI à Téhéran, l’initiative diplomatique française au Moyen-Orient, l’état du processus de paix, ainsi que sur des questions bilatérales. L’un des points centraux soulevés au cours de cette rencontre a porté sur les récentes initiatives israéliennes en direction du Liban, initiatives marquées par une acceptation nominale de la résolution 425, assortie toutefois de tant de conditions qu’elle en est vidée de tout contenu, estiment les observateurs. Selon une source politique informée, les dirigeants syriens auraient exprimé leur satisfaction de voir que les responsables libanais ne se sont pas laissés séduire par les propositions israéliennes. De même source, on souligne que l’acceptation des conditions israéliennes de la 425 aurait engagé le Liban dans des négociations et, partant, aurait abouti tôt ou tard à dissocier le volet libano-israélien des pourparlers de paix du volet israélo-syrien. Or la Syrie a fait de la concomitance de ces deux volets la pierre angulaire de sa politique étrangère en la matière, sans que ce principe ne l’ait empêché de souligner qu’elle ne s’opposerait pas à un retrait israélien à condition qu’il soit sans conditions et conforme à la résolution de l’ONU (VOIR PAR AILLEURS). Les Syriens, ajoute la source informée, sont satisfaits de constater que la France semble faire preuve de compréhension au sujet de cette concomitance et attribuent cette évolution très nette aux efforts persévérants de M. Hariri auprès du président Jacques Chirac. Enfin, les dirigeants syriens estiment qu’Israël ne se résoudra pas à l’échec d’une ou de deux tentatives, mais tentera encore, à l’avenir, de dissocier les volets libanais et syrien des négociations, par des propositions analogues à celle qu’il vient de faire.
La semaine politique sera marquée, à partir de demain, par un débat budgétaire de trois jours, au terme duquel le Parlement doit voter le projet de budget. Les observateurs notent, qu’à 24 heures de ce débat, le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, et le président de l’Assemblée nationale, M. Nabih Berry, qui se sont concertés tout au long de la semaine dernière, ne...