Prise d'otage éclair à la bourse de Tokyo

Un extrémiste de droite qui demandait l’arrêt du «big-bang» japonais, à savoir la déréglementation des marchés financiers asiatiques a retenu hier en otage pendant six heures un employé de la Bourse de Tokyo dans son bureau, avant d’être arrêté, son otage ayant été libéré indemne. «Il voulait stopper le big-bang japonais» a déclaré un haut responsable de la police. La police a précisé que l’homme était effrayé par la perspective des réformes de libéralisation prévues pour le mois d’avril qui entraînera une spectaculaire ouverture des marchés financiers japonais aux investisseurs étrangers. Un porte-parole de la police japonaise a déclaré que l’homme, âgé d’une cinquantaine d’années, qui demandait à parler au ministre des Finances Hiroshi Mitsuzuka, était un ultranationaliste, disciple d’un militant d’extrême droite. Ce dernier, un certain Shusuke Nomura, s’est suicidé en octobre 1993 en se tirant une balle dans l’abdomen dans les locaux d’un journal du groupe de presse Asahi. Nomura, chef du «Kaze no Kaï» (Parti du vent), entendait protester contre la publication dans une revue du groupe Asahi d’une bande dessinée ridiculisant ses opinions nationalistes. L’homme, armé d’un objet en forme de pistolet, avait fait irruption peu après 13h00 locales (04h00 GMT) à la «corbeille» où il retenait sous la menace un fonctionnaire du ministère des Finances détaché à la Bourse, Masahiro Abe. D’après Nippon Television, l’homme s’était présenté à l’étage de la direction de la Bourse, montrant sa carte de visite à l’hôtesse d’accueil et demandant à voir un cadre. Au moment où Abe est apparu, l’homme a brusquement sorti un pistolet et les deux hommes se sont enfermés dans le bureau d’Abe.