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Actualités - ANALYSE

Le pouvoir affirme ne pas avoir été surpris par la position israélienne sur la 425

Pour la première fois depuis près de vingt ans, plus précisément depuis mars 1978 (date de l’adoption de la résolution 425 du Conseil de Sécurité de l’ONU), les dirigeants israéliens ont reconnu explicitement il y a quelques jours la résolution en question en la mentionnant dans leurs déclarations publiques. Les responsables israéliens, notamment le ministre de la Défense Yitzhak Mordehaï, ont fait état de la possibilité de mettre en application la 425 et de se retirer de la «zone de sécurité». Jusqu’à présent, l’Etat hébreu s’abstenait systématiquement de mentionner la résolution en question et refusait de la reconnaître officiellement. Du fait de cette position israélienne, et grâce à l’appui des Etats-Unis à l’attitude de Tel-Aviv sur ce plan, la 425 n’a pas été mentionnée dans la récente recommandation de l’assemblée générale des Nations Unies concernant le processus de paix au Proche-Orient. A la demande d’Israël et des Etats-Unis, cette recommandation n’a fait mention que des résolutions 242 et 338 en rapport avec la situation des territoires arabes occupés en 1967. La récente position israélienne relative à la 425 n’a nullement surpris le pouvoir libanais. Les dirigeants ont accueilli les déclarations israéliennes à ce propos avec prudence, scepticisme et réalisme, contrairement aux responsables officiels américains. Le chef de la diplomatie Farès Boueiz affirme sur ce plan qu’il n’y a rien de nouveau dans la position israélienne rendue publique il y a quelques jours. M. Boueiz souligne à ce sujet que les propos tenus récemment par les hauts responsables israéliens signifient que la question du retrait israélien du Liban-Sud est à nouveau sur le tapis. Mais les modalités et le mécanisme d’un tel retrait n’ont pas encore été définis. Les difficultés de Netanyahu Il reste que le ministre des Affaires étrangères qualifie de «manœuvre» la dernière attitude de l’Etat hébreu, en ce sens que Tel-Aviv tente de présenter cette prise de position comme un grand pas en avant et un tournant significatif dans sa politique concernant le contentieux du Liban-Sud. Mais le pouvoir libanais estime que ce revirement est dû essentiellement aux difficultés internes auxquelles est confronté le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Celui-ci, indiquent les milieux du palais Bustros, tente de s’attirer les sympathies des instances internationales en feignant d’assouplir sa position au sujet de la 425. Cette question a été au centre de l’entretien que M. Boueiz a eu à la fin de l’année dernière avec le secrétaire d’Etat adjoint américain pour les affaires du Proche-Orient, M. Martin Indyk. Lors de la visite éclair qu’il a effectuée à Beyrouth, M. Indyk a mis l’accent sur la nouvelle attitude israélienne qu’il a qualifiée de grand pas en avant, soulignant que le Liban devrait mettre à profit une telle attitude pour tenter de débloquer l’impasse actuelle au Liban-Sud. L’optimisme du responsable américain a cependant été battu en brèche par M. Boueiz qui a réaffirmé devant son interlocuteur US que la position des dirigeants israéliens n’apporte en réalité rien de nouveau, dans la mesure où elle ne dépasse pas le stade des déclarations de bonne intention sans rien changer quant au fond du problème. Le chef de la diplomatie a souligné à l’attention du secrétaire d’Etat adjoint américain qu’au moment où le ministre israélien de la Défense évoquait dans une déclaration publique la résolution 425 et l’éventualité d’un retrait du Liban-Sud, M. Netanyahu posait certaines conditions pour le retrait du Sud, précisant, notamment, que ce dernier devrait être accompagné de certains arrangements de sécurité dans la région méridionale du pays. Pour M. Boueiz, les récents propos tenus par les dirigeants israéliens concernant le retrait du Liban-Sud ne reflètent nullement une reconnaissance de la 425 puisque cette résolution implique un «retrait immédiat et inconditionnel» jusqu’aux frontières internationales. En d’autres termes, le chef de la diplomatie estime que Tel-Aviv cherche à «vider la résolution 425 de son contenu afin d’imposer une nouvelle donne susceptible de constituer un instrument de pression sur la Syrie par le biais d’une dissociation des deux volets libanais et syrien du processus de paix avec Israël». Cette prudence et ces réserves du ministre des A.E. concernant la position israélienne ont surpris quelque peu M. Indyk, soulignent les milieux du palais Bustros. En tout état de cause, le dossier du Liban-Sud et de la 425 ont été au centre des entretiens du chef de la diplomatie française, M. Hubert Védrine, à Beyrouth au cours des dernières vingt-quatre heures. M. Boueiz a réaffirmé à cette occasion au chef du Quai d’Orsay la position de principe du gouvernement libanais. Quant au ministre français, il devait souligner qu’une paix durable au Proche-Orient nécessite une solution globale aux différents volets du contentieux israélo-arabe. Ph. A.-A.
Pour la première fois depuis près de vingt ans, plus précisément depuis mars 1978 (date de l’adoption de la résolution 425 du Conseil de Sécurité de l’ONU), les dirigeants israéliens ont reconnu explicitement il y a quelques jours la résolution en question en la mentionnant dans leurs déclarations publiques. Les responsables israéliens, notamment le ministre de la...