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Actualités - CHRONOLOGIE

Plus d'un million de québécois toujours dans le noir

Le sud-est du Canada s’est mis hier sur le pied de guerre pour gagner la bataille contre le verglas et les coupures d’électricité, qui touchaient encore hier quelque 650.000 foyers, soit environ 1,7 million de personnes (VOIR AUSSI PAGE 8). Au total, pour ce qui a été qualifié par Ottawa du «plus grand effort du Canada» en temps de paix, quelque 12.000 soldats — dont plus de 10.000 pour le seul Québec — ont été mobilisés et devraient être déployés dès lundi dans la région, pour prêter main forte aux gens qui déblaient et aux monteurs de ligne. Le centre-ville de Montréal, désert, était sillonné hier par des camions militaires ou des véhicules de l’équipement, avec des pompiers essayant de faire tomber les plaques de glace, extrêmement dangereuses, du haut des grands édifices. La sécurité civile et Hydro-Québec avaient demandé aux grandes entreprises, aux commerçants et aux écoles et universités de ne pas ouvrir leurs portes, pour alléger la charge du réseau et permettre de remettre en état ce nœud fragile et essentiel du réseau électrique. La police urbaine était dotée de nouveaux pouvoirs, lui permettant d’obliger les gens à quitter leur domicile et de vérifier les identités des gens circulant le soir dans des quartiers non éclairés. Au cours de rondes systématiques des édifices plongés dans le noir, elle a découvert dimanche soir, dans un parking, des personnes enfermées dans leurs voitures pour essayer de se réchauffer. Elle a été aussi amenée à forcer des personnes âgées à rejoindre des centres d’accueil. Du nord de la province, et notamment de la région du Saguenay, qui avait bénéficié de la solidarité du reste du Québec lors de dramatiques inondations il y a deux ans, arrivaient lundi des dizaines de camions transportant du bois qui faisait défaut dimanche aux gens disposant de cheminées ou de poêles à bois. D’autres apportaient des couvertures ou des générateurs à destination notamment du «triangle noir», cette zone du sud-est de Montréal où l’électricité ne devrait pas revenir avant plusieurs semaines. Dimanche soir, le premier ministre Lucien Bouchard avait lancé un appel à la population, demandant à tous de faire pression sur famille et amis pour les accueillir chez eux et les sortir des centres d’hébergement. Dans ces derniers, mal équipés, privés souvent d’eau chaude voire d’électricité, la tension était montée d’un cran dimanche et l’on relatait des cas de violence ou de crise nerveuse. Quelque 100.000 personnes y avaient cependant encore trouvé refuge dimanche soir. Par ailleurs, une opération «hébergement solidarité» a été lancée hier et plusieurs journaux québécois faisaient leur une sur le numéro de la ligne d’urgence où pouvaient appeler les personnes prêtes à héberger des sinistrés. Trois heures après l’ouverture de la ligne, près de 1.000 appels avaient été enregistrés. Des familles choisissaient alors de confier leurs enfants à des familles d’accueil, mais selon la sécurité civile, les offres dépasseraient les demandes, chacun espérant toujours retrouver l’électricité à très bref délai. Hydro-Québec avait largement gagné du terrain sur les pannes au cours de la nuit, puisqu’on était passé lundi matin à quelque 650.000 foyers privés d’électricité, contre un million dimanche en début de soirée. Depuis le début de la crise, mardi dernier, on compte une quinzaine de morts — incendies, chutes de glace ou intoxications — et plusieurs centaines de cas d’intoxication à l’oxyde de carbone. Enfin, la presse signalait hier des cas de «profiteurs», avec des augmentations significatives du prix des piles électriques ou des bougies dans certains magasins, et des prix prohibitifs pour les générateurs ou pour les services d’électriciens ou de plombiers. (AFP)
Le sud-est du Canada s’est mis hier sur le pied de guerre pour gagner la bataille contre le verglas et les coupures d’électricité, qui touchaient encore hier quelque 650.000 foyers, soit environ 1,7 million de personnes (VOIR AUSSI PAGE 8). Au total, pour ce qui a été qualifié par Ottawa du «plus grand effort du Canada» en temps de paix, quelque 12.000 soldats — dont plus...