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Actualités - DISCOURS

Karamé stigmatise les multiples atteintes aux libertés publiques

L’ancien premier ministre Omar Karamé a lancé une virulente attaque contre le gouvernement, stigmatisant, notamment, la politique du cabinet Hariri en matière de libertés publiques. M. Karamé a dénoncé sur ce plan les multiples atteintes aux libertés syndicales et à la liberté d’expression du fait de l’attitude du pouvoir. L’ancien chef du gouvernement a également fustigé la politique économique du pouvoir, critiquant, chiffres à l’appui, le bilan économique de l’équipe en place. M. Karamé a tenu ces propos au cours d’un iftar qu’il a offert, samedi, à Tripoli. Etaient présents les députés Najah Wakim, Zaher Khatib, Abdel Rahman Abdel Rahman, Saleh Kheir, Khaled Daher, Kabalan Issa el-Khoury, Gebrane Tok, Estephan Doueihy, Riad Sarraf, Fayez Ghosn, Wajih Baarini, et Jihad Samad, le représentant du ministre Sleiman Frangié, M. Albert Jokhadar, le représentant du ministre Jean Obeid, M. Sleiman Jean Obeid, le représentant du député Issam Farès, M. Antoine Habib, ainsi que les anciens députés Karim Racy, Issam Naaman, Sélim Habib, et Hassan Ezzeddine. Prenant la parole au cours de l’iftar, M. Karamé a évoqué la récente décision du gouvernement d’interdire les bulletins télévisés et les programmes politiques par satellite. «Le Liban est le pays des libertés, a notamment déclaré M. Karamé. Le Liban ne peut se maintenir et le Libanais ne saurait être Libanais sans liberté. Nos dirigeants s’accommodent mal d’un tel climat de liberté. Ils ont ainsi interdit les manifestations. Ils ont démembré la CGTL et ont rogné les ailes aux syndicats qui constituent l’un des fondements de notre société. Ils se sont partagés les médias entre eux. Ils ont soudoyé, en outre, de nombreux journaux et journalistes afin de contrôler l’opinion publique». Et de poursuivre: «Nos dirigeants ne sont plus en mesure de supporter qu’un député s’adresse à l’opinion sur les écrans de la télévision afin d’évoquer les affaires qui intéressent la population. Ils ont pris la décision d’interdire les émissions politiques par satellite sous le prétexte que certains pays ont protesté contre de telles émissions. Nous avons suivi ces programmes politiques et nous n’avons nullement constaté que les médias audiovisuels ont porté atteinte à un pays quelconque. Nos dirigeants semblent avoir honte d’eux-mêmes et ils paraissent avoir honte que leur image soit diffusée à l’étranger». «Nous vivons à l’ombre d’un système démocratique parlementaire libre, a poursuivi M. Karamé. Certaines parties nous ont enviés sur ce plan. De fait, nous commençons à sentir que certaines contraintes sont imposées à notre liberté et à notre système. Nous luttons pour améliorer notre système et le placer au même rang que les systèmes démocratiques les plus évolués. Pourquoi avoir honte, dans un tel contexte, de diffuser à l’étranger la teneur de ce débat portant sur notre situation interne»? Et M. Karamé d’ajouter: «Il est malheureux de constater que les responsables adoptent une telle attitude alors que le monde est à l’ère de l’Internet et du satellite. Nous ne sommes pas les seuls à émettre par satellite. De nombreuses chaînes émettant à partir de l’étranger se penchent sur la situation au Liban. Pourquoi nos dirigeants s’en prennent-ils, par conséquent, à nos propres médias? La vérité est que le véritable visage des responsables est dévoilé au grand jour, ce qui explique que le pouvoir est opposé aux émissions par satellite». La situation économique Abordant, par ailleurs, la conjoncture économique dans le pays, M. Karamé a avancé plusieurs chiffres qui mettent en évidence la faillite de la politique économique du gouvernement. «Le taux d’inflation qui a atteint près de 10% entrave la croissance économique, a notamment déclaré l’ancien premier ministre. Le taux de croissance réel avait atteint 8% en 1994. Il est tombé à 4% en 1996 et 1997. La dette publique est, d’autre part, devenue égale au PIB, de sorte que toute augmentation de l’intérêt moyen de la dette publique dans une proportion de 1 pour cent devrait entraîner une hausse des taxes dans la même proportion». «Entre octobre 1996 et septembre 1997, a encore déclaré M. Karamé, les exportations libanaises ont chuté de 10,6 %. La superficie concernant les permis de construire accordés au cours de cette période a baissé, par ailleurs, de 42,4%. Quant aux recettes, elles avaient augmenté de près de 22% en 1994 et 1995, mais elles ont baissé de 35% en 1996 et 1997. Comparée aux recettes de l’Etat, le service de la dette publique est passé de 43 pour cent en 1992 à près de 89% en 1997. Si la situation demeure inchangée, le service de la dette publique absorbera prochainement la totalité des recettes de l’Etat. C’est ce qui ressort des chiffres du rapport annuel de l’Association des Banques». Après avoir souligné que l’ensemble de ces données sont puisées des rapports publiés par la Banque Mondiale et l’Association des Banques, M. Karamé a déclaré, en conclusion: «Ils prétendent que les propos que nous tenons font fuir les capitaux et dissuadent les investisseurs à placer leur argent au Liban. Mais ils oublient que les hommes d’affaires et les investisseurs puisent leurs informations à la source même et ne se contentent nullement de nos déclarations ou de celles faites par les responsables officiels».
L’ancien premier ministre Omar Karamé a lancé une virulente attaque contre le gouvernement, stigmatisant, notamment, la politique du cabinet Hariri en matière de libertés publiques. M. Karamé a dénoncé sur ce plan les multiples atteintes aux libertés syndicales et à la liberté d’expression du fait de l’attitude du pouvoir. L’ancien chef du gouvernement a également...